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Billet de blog 9 novembre 2008

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Grenade, je te dégoupille

La madone à la grenade (S. Boticelli)En écho à la photo de grenade ouverte, placée en tête de ce blog, je me suis demandé pourquoi j'aimais l'image des grenades.Rouge, ronde et lisse, soudain elle vous éclate dans les doigts, lâchant ses pépins luisants.

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La madone à la grenade (S. Boticelli)

En écho à la photo de grenade ouverte, placée en tête de ce blog, je me suis demandé pourquoi j'aimais l'image des grenades.

Rouge, ronde et lisse, soudain elle vous éclate dans les doigts, lâchant ses pépins luisants.

En voici quelques échos mythiques : aussi bien symbole de fécondité, de postérité nombreuse - attribut d'Aphrodite et d'Hera, fruit vénéré au Gabon, en Inde pour la même raison -, symbole d'unité - l'Eglise est, comme la grenade contenant ses pépins, capable de réunir en son sein la multiplicité des peuples croyants -, elle est aussi le signe d'un plaisir maléfique, interdit, aux tragiques effets - Perséphone succombe à la douceur d'un pépin du fruit et doit séjourner aux enfers une partie de l'année -

Magnifique symbole saturé d'apparente contradiction : la grenade d'Hades, fruit des morts, frappe Perséphone de stérilité et d'emprisonnement mais lui permet aussi d'être celle qui accompagne la reviviscence du printemps et de la germination. Son grain rouge évoque le feu chthonien que Perséphone avale au profit des hommes, elle permet ainsi la pérennité de la vie.

Vie et mort se cotoient et ce fruit nous rappelle que la contradiction, loin d'être un drame, est condition de vie, de pensée.

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