A la suite du fil de débat sur l'article de V. Truffy, il m'est venu ce petit papier : faute ou erreur d'orthographe ?

Pendant longtemps j'ai préféré le deuxième terme, le premier me faisant irrésistiblement penser à la Faute, cette première désobéissance d'Adam et Eve. Je voulais, comme l'air du temps m'y poussait, creuser la distance avec le péché, jeter aux orties ce fatras moral, d'autant que, comble du comble, cette "faute" était encore il y a moins d'un siècle celle de la femme facilement séduite. C'en était trop ! Art Monika n'avait pas encore écrit sa Lettre ouverte à Edwy Plénel, et l'autre moitié du ciel, dont moi, se lamentait de risquer d'être taxée de pécheresse.
Croyant faire ma révolution culturelle, à peu de frais, je me suis vautrée dans l'erreur. Voilà que je me sentais plus libre, toutes mes errances ne seraient plus que péchés "véniels", pardonnables à souhait grâce à l'indulgence de Vénus. Je flanquais la faute à la porte, et sous un ciel plus grec, l'erreur me rendait plus légère.
Mais cette rusée n'avait pas dit son dernier mot. Moi qui croyais aller de ci de là dans l'aventure des mots et poursuivre mes erres, je me suis trouvée frappée d'hérésie !
Alors, juive errante de la langue, je n'ai plus eu qu'à regretter mes manques : la pécheresse, l'hérétique, était devenue manchote de l'orthographe, drôle d'oiseau aux ailes manquantes.
Note: Tableau de Chagall - Le juif errant -