A l’occasion d’une résolution pourtant intitulée "empowering European youth: post-pandemic employment and social recovery" [Autonomiser la jeunesse européenne : emploi post-pandémique et relance sociale] qui devrait être adoptée ce lundi au Parlement Européen de Strasbourg, les négociations intergroupes n’ont pas permis d’arriver à un consensus sur la fin des stages non rémunérés en Europe. Une aberration quand on connaît la situation de précarité des jeunes, qui se voient trop souvent obligés de naviguer de stages en stages afin d’acquérir la sacro-sainte expérience requise pour avoir un emploi.
Ce refus par un (trop) grand nombre de député.e.s européen.ne.s dénie donc ouvertement, sans vergogne, l’alerte sonnée par les Restos du Cœur, qui soulignent qu’une personne sur deux qu’ils accueillent a moins de 26 ans, tout autant que l’enquête de la FAGE*, réalisée auprès des 18 à 25 ans, sur les effets de la crise, et qui met au jour la triste réalité d’une bonne partie de notre jeunesse :
- 72% rencontrent des difficultés financières
- 50% confient avoir du mal à payer les charges de leur logement
- 52% déplorent ne pas s’alimenter de manière équilibrée ;
Pourtant, aussi, l’enquête de l'INSEE corrèle notre proposition d’amendement à un réel besoin, en nous apprenant que les 4,5 millions de majeurs hébergés chez leurs parents sont le plus souvent étudiants, en formation ou en stages non rémunérés, pour 44%.
La proposition écologiste de supprimer la possibilité de recourir à des stages non rémunérés trouvait indéniablement toute sa place, en ce mois de février, dans cette résolution que le Parlement européen prévoit sur les moyens à accorder à sa jeunesse pour l’accompagner face aux conséquences dévastatrices de la crise sanitaire.
La pilule passe mal, d’autant que chacun.e garde en mémoire ces images indignes des files d’attentes interminables de jeunes venant recevoir un repas, dans les points d’aide alimentaire, aux quatre coins de la France, au pic de la crise. Ce sont les mêmes députés macronistes, celles et ceux qui couraient les plateaux hier, s’épanchaient sur le sort de notre jeunesse à l’unisson, sur tous les canaux médiatiques, qui semblent aujourd’hui frappés d’amnésie quant à leurs propres engagements. Le manque à gagner pour les entreprises est-il si important ? C’est justement ce que nous, écologistes, dénonçons : ce manque à gagner qui se retrouve si injustement dans les mauvaises poches… et qui contribue par ailleurs à déprécier la qualité du travail que ces jeunes effectuent, parfois pendant plusieurs années, sans capacité d’émancipation.
Nous ne pouvons nous y résigner.
Nous ne pouvons nous résigner non plus à ce que notre jeunesse soit un faire-valoir du statu quo des inégalités sociales. Les stages non rémunérés nuisent à la capacité d’émancipation et font cohabiter deux France : celle des familles qui peuvent financièrement soutenir leurs enfants, et l’autre, celle qui voit ses enfants cumuler ces stages à des jobs étudiants ou s'endetter pour finaliser ses études.
Cette année, au Parlement Européen, l’occasion se présente : mettons fin aux stages non rémunérés en Europe!
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https://act.greens-efa.eu/fr/interdire-les-stages-non-rémunérés