La crise du Covid (navré, l'académie française) a révélé la nécessité de relocaliser nos productions, notamment et surtout dans les domaines de l'alimentation. Et la nécessité de "potagiser" nos grandes villes, ainsi que leurs alentours.
Le choix systématique des municipalité de couvrir les rares espaces verts de nos villes de plantes strictement ornementale destinée à égayer le bitume est cependant symptomatique de la coupure qui s'est opéré de longue date dans nos villes : le végétal n'y est perçu que comme un motif, une décoration. Il n'est là que pour "faire joli".
Alors que quelques graines, quelques semis, bien entretenus et disposés partout où c'est possible, dans les parcs et jardins, dans les rues, dans des jardinières et accrochées aux fenêtres et aux grilles, pourraient permettre, à terme, à quelques quartiers de pouvoir compter en partie sur leur production propre afin de réaliser de délicieuses ratatouilles.
C'est donc pourquoi, ici et là, depuis quelques années, pour sensibiliser la population à l'autosuffisance alimentaire (Nice, par exemple, a un taux d’autosuffisance de seulement 2,1%), de joyeux diablotins s'échinent à verdir nos triste bitumes, se faisant les activistes enthousiastes d'une écologie punk mêlant folklore populaire et jardinage.
Car pour diffuser ces messages politiques, rien de tel que d'inviter à danser des balètis, au son du fifre et de l’accordéon, pour devenir créatif, acteur de la Cité. Et recréer ainsi, peut-être, dans nos centre-ville, de nouveaux rites, un nouveau rapport avec la nature et le vivant, et de nouvelles fêtes "traditionnelles" -même si certaines, tel le fameux Santo Celerino, célébration pantaï et carnavalesque du céleri que j'ai l'honneur de coorganiser avec Pilule Rouge, n'ont lieu que depuis un an.
Ayant grandi dans des villages, il m'est fort agréable de recréer ces fêtes populaires des campagnes en plein cœur de nos villes. Parce que l'écologie sociale et populaire est aussi une fête.
Pour voir des diablotins à crête (dont moi-même) planter des courges et danser dans les rues du Babazouk (le Vieux-Nice), c'est ici :
Salutations libertaires et végétalisées,
M.D.