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Billet de blog 4 février 2025

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Des retraités aisés - Complément

Certains se risquent à opposer jeunes et vieux. Une telle démarche est vaine. Mieux vaut réfléchir à des solutions pour sortir de la situation actuelle. On livre ici quelques pistes de recherche.

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Mon billet « Des retraités aisés » m’a valu plusieurs réactions. Dans l’une d’entre elles, un de mes lecteurs écrit : « il est tout simplement devenu quasi impossible à un jeune de devenir primo-accédant sans l'aide de ses parents et elles pèsent maintenant sur les actifs plus que jamais dans l'histoire ». J’indique ici que j’adhère à cette affirmation. Mais j’y souscris moins quand il ajoute : « C'est avec cet éclairage que ton post m'avait semblé un peu déplacé ». Pour ma part, je considère l’expression « retraités aisés » tout-à-fait déplacée. Il existe bien sûr un bon nombre de retraités aisés mais on en trouve également de pauvres. Ce sont tous ceux qui n’ont pas réussi à accéder à la propriété, ceux ont connu des périodes de chômage et, de ce fait, ont moins cotisé pour leur retraite, ceux qui, rangés dans quelque placard, n’ont plus reçu d’augmentations de salaire dites accordées « au mérite » mais parfois à la tête du client. J’ai connu des collègues contraints à accepter des départs négociés apparemment confortables mais qui les ont laissés « pauvres ».

Dans un premier temps, il convient de définir qui est jeune et qui est vieux. Plus précisément, à quel âge cesse-t-on d’être jeune et à quel moment est-on à ranger dans la catégorie des vieux. Ensuite, il ne suffit pas de constater une situation. Encore faut-il tenter d’y remédier en proposant des solutions. Sur un mode j’espère plaisant, j’en avance quelques-unes :

  • créer une allocation jeunesse.
  • installer des cantines où seraient admis, sur présentation de leur carte d’identité, étudiants ou non, des « jeunes ». On pourrait intituler de tels établissements des « soupes impopulaires »
  • dispenser les « jeunes » de cotisations de retraite. On augmenterait de la sorte leurs salaires nets.
  • libérer les « jeunes »de l’impôt sur le revenu.
  • cesser de rembourser les frais médicaux, souvent considérables, des « vieux », de telles dépenses mettant à mal notre Sécurité Sociale. Cela permettrait dans le même temps de diminuer le nombre des invités à la grande table de la vie. Les convives disposeraient alors de plus larges parts de gâteau.

Et pourquoi ne pas envisager des mesures plus radicales :

  • supprimer l’héritage.
  • exproprier les « vieux » occupant de vastes appartements quasi-vides.
  • confisquer les patrimoines supérieurs à un certain montant.

Je n’ose pas formuler la proposition suprême : éliminer tous ces inactifs qui radotent en évoquant leurs guerres passées, nous abreuvant de conseils inutiles.

Brisons là avec cette plaisanterie indigne. C’est la fiscalité qui peut ouvrir des voies nouvelles. Si elle ne prend pas en considération l’âge, elle le fait déjà de façon indirecte, par exemple grâce au quotient familial qui rend justice aux familles nombreuses. Et pourquoi ne pas accentuer la progressivité de l’impôt sur le revenu, taxer plus fortement les profits financiers, préférer les impôts directs aux impôts indirects, retenir de nouveaux taux de TVA pour mieux distinguer les dépenses frivoles de celles qui sont inévitables ?

Lien vers le billet ainsi complété :

https://blogs.mediapart.fr/malesherbes/blog/310125/des-retraites-aises

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