Alors même qu’ils et elles avaient été alerté.es par des associations, professionnel.les de l’éducation, de la santé, et de l’action sociale sur la dangerosité de ce texte, nos députés des Hautes-Alpes ont choisi de dérouler le tapis rouge au racisme et à la xénophobie : Mme Pascale Boyer, tout comme M. Jean-Michel Arnaud ont cruellement voté pour cette loi quand M. Joël Giraud a sciemment laissé ses collègues de Renaissance se salir les mains, en s’abstenant.
Nous sommes tristes et en colère.
Cependant, nos mots et nos pensées vont aujourd’hui à d’autres personnes ; celles qui, contrairement à nos député.es et sénateurs, font preuve de courage au quotidien et qui pourtant vont subir de plein fouet la violence de ces mesures inhumaines.
Nos pensées vont à nos ami.es, qui, avec un droit au séjour, ne demandent qu’à vivre normalement. Alors qu'aujourd'hui ils et elles subissent déjà un racisme systémique quotidien dans leur accès à l’emploi et au logement, demain, ils et elles se verront également exclu.es de certaines prestations sociales au motif de ne pas être né.e au bon endroit.
A nos voisin.es, qui, sans droit au séjour se font odieusement malmener par la préfecture malgré tous les efforts qu’ils et elles fournissent dans nos associations, dans nos économies, dans nos villes, conciliant avec force vie de famille, travail et procédures administratives épuisantes et qui demain, seront expulsé.es de leur hébergement d’urgence et condamné.es à vivre, parfois avec leurs enfants, à la rue.
A nos collègues, qui déjà aujourd’hui doivent travailler plus dur que tout le monde, souvent au prix de gros sacrifices pour espérer obtenir leur régularisation, in fine soumise au bon vouloir d’un préfet tout puissant. Demain, elles et ils seront réduit.es à leurs fonctions, leur "utilité" pour notre économie sans aucune perspective administrative.
A nos frères et sœurs, dont la vie, au motif de leurs origines, est déjà aujourd’hui épiée, épluchée et jugée dès lors qu’ils veulent faire valoir leur droit de vivre en famille. Demain, elles et ils pourront être privé.es de vivre près de leurs enfants, leur père, leur mère, leur femme, leur mari, parce que celles-ci et ceux-ci n’auront pas eu la chance de pouvoir apprendre la langue française dans leur pays d’origine.
Et à tous et toutes les autres, remplis de courage, qui hier soir, comme depuis des semaines, sont injustement stigmatisé.es, désigné.es comme bouc-émissaires responsables de tous les maux par Mme Boyer, par M. Arnaud, par M. Giraud et par une majorité de notre parlement, nous rapprochant ainsi des heures les plus sombres de notre histoire.
A tous ces gens là, nous voulons exprimer notre solidarité, notre soutien et notre détermination.
À M. Jean-Michel Arnaud, à Mme Pascale Boyer, à M. Joël Giraud, nous voulons dire que nous retiendrons que votre vote va impacter la vie de milliers de personnes au mépris des principes de liberté, d’égalité et de fraternité.
A tous les autres, nous voulons leur dire que quotidiennement vous pouvez vous battre contre le racisme et pour la fraternité, et que quotidiennement vous pouvez faciliter le franchissement des obstacles qui sont mis en travers de la route des personnes étrangères.
L’association MAPEmonde.
Avec le soutien de :
La Cimade groupe local hautes alpes, collectif des réfugiés haut alpins, Tous Migrants, Médecins du Monde, Refuges Solidaires, Réseau Hospitalité Gap, Secours Catholique Caritas France Alpes du Sud.