
L’enjeu de ces élections législatives est colossal
Accompagnant toutes les lois racistes et sexistes qu’une arrivée du Rassemblement National au pouvoir mettrait immédiatement en place, les coups portés contre le secteur culturel seraient dévastateurs.
Concrètement les subventions publiques seraient fortement remises en question, ce qui aurait comme conséquence directe une diminution considérable de l’activité du spectacle vivant. Quant au régime des intermittents du spectacle il serait tout simplement éradiqué. Sans oublier que la privatisation de l’audiovisuel public, après son immédiate reprise en main, est déjà actée. Ce serait le coup de grâce et accélèrerait considérablement la déchéance de tous les travailleurs de la culture.
Un appel à faire barrage au Rassemblement National ne saurait être suffisant
En effet notre secteur est déjà en sursis. Depuis de nombreuses années, nous faisons l’objet d’attaques budgétaires incessantes. Le dernier coup fut donné par Bruno Le Maire, ministre des finances, avec une diminution de 204 millions d’euros de crédit pour la culture cette année 2024. La reconduction de tels choix macroniens serait dramatique.
Il est donc urgent de nous tourner vers ceux qui s’engagent à protéger le secteur culturel. Dans le programme du Nouveau Front Populaire il est clairement écrit dans la partie culture :
- Renforcer le budget public consacré à l’art, la culture et la création pour le porter à 1 % du PIB par an
Cela représenterait pratiquement le doublement du budget actuel consacré à la culture hors audiovisuel.
- Défendre et améliorer le régime des intermittents
et aller vers la création d’un nouveau régime pour les artistes- auteurs
Cette mesure va clairement dans le sens opposé à celui du Rassemblement National comme des macronistes dont les attaques incessantes sur l’assurance chômage font également peser un risque certain sur le régime des intermittents.
De plus, nous ne pouvons que soutenir la création d’un nouveau régime pour les artistes-auteurs qui effacera l’affront de leur exclusion de la grande famille des travailleurs de la culture. Ainsi, il faudra exiger de nous mettre tous en sécurité matérielle, par exemple dans le cadre d’une Sécurité sociale de la culture.
Faisons tout, partout, autour de nous, pour faire gagner le Nouveau Front Populaire !
Notre appel à s’engager clairement pour le Nouveau Front Populaire et à voter massivement pour son programme, ne doit pas être un blanc-seing. Nous connaissons tous les énormes pressions que subira ce nouveau gouvernement aussitôt installé au pouvoir en cas d’une victoire pour laquelle nous nous engageons.
Faisons que ce nom, choisi pour réveiller en nous notre histoire commune, nous invite à continuer la mobilisation au lendemain du 7 juillet. C’est à nous de peser, dès maintenant : seule la pression populaire pourra faire tenir toutes ces promesses.
Nous, artistes, musiciens, chanteurs, acteurs du monde musical, relevons notre nez de nos partitions, de nos intérêts
particuliers, pour nous engager clairement vers notre destin commun de travailleurs de la culture.
Ce n’est pas dans nos traditions de nous positionner publiquement politiquement, mais pour une fois nous changeons nos habitudes et serons à la hauteur de l’enjeu historique qui se dresse devant nous.
Le 18 juin 2024