L’article étalé en première page, relayé par une pleine page dans le coeur du journal, n’évoque que « l’affaire des masques »… qui masquent sa responsabilité quasi première dans le scandale actuel : l’assassinat de l’hôpital public !
Il suffit de se renseigner, de retourner aux sources - ce que Gérard Davet et Fabrice Lhomme ne savent visiblement pas faire, trop attentifs à proposer un publi-reportage tout à la gloire de la star de chroniques médiatiques (Europe 1, RTL, France Musique, RMC, LCI…)
Pourtant, tout part de la loi Bachelot de 2008. C’est là que le grand massacre de l’hôpital public a débuté méticuleusement. Vous en doutez ? Relisez ceci, par exemple*. En août 2008, le professeur Frédéric Bizard publiait cet article mettant en garde de façon aussi juste que prémonitoire, titré « Le risque d’achever l’Hôpital public » :
« Suite à l'échec de la réforme de 2004 qui devait rétablir l'équilibre des comptes en 2007, la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, prépare sa loi «patient, santé, territoire» pour fin 2008. Il est prévu qu'elle reprenne largement les propositions contenues dans le rapport Larcher remis en avril 2008 afin de sortir le secteur public hospitalier de la crise. Cette crise du secteur public est multiforme : crise économique, déficit des hôpitaux publics de 760 millions d'euros en 2007 (dont la moitié par les CHU), crise sociologique - un personnel hospitalier démotivé et une perte d'attractivité de l'hôpital public pour les professions médicales, crise de qualité -, problème de la sécurité des soins - plus de 5 000 morts par an dues aux maladies nosocomiales. Si cette loi ne faisait que reprendre le contenu du rapport Larcher, elle risquerait sérieusement de condamner l'hôpital public… »
Et de conclure ainsi : « L'échec présumé d'une loi visant à sauver l'hôpital public - maillon essentiel d'un système de santé performant - serait l'échec emblématique de la politique de civilisation voulue par le président de la République et, partant, une régression de notre civilisation moderne. » Nous y sommes !
Après leur « oubli » transformant leur article en fake-news de pure propagande, va-t-on voir demain un correctif de ces « journalistes », en première page du Monde, avec une page entière consacrée aux responsabilités dans la casse de l’Hôpital public ?
Il est évident que rien de tout cela ne sera oublié dans l’après crise. Ni la désinformation, ni les vraies responsabilités.
L’heure est à d’autres problèmes, si graves qu’ils devraient ne laisser aucune place à l’indécence de telles publications dans un journal « de révérence »
* https://www.lefigaro.fr/debats/2008/08/23/01005-20080823ARTFIG00067-loi-bachelot-le-risque-d-achever-l-hopital-public-.php?fbclid=IwAR0WYMv8N0gakPkMF9N584AIT75YnKq5cGp_p8Fw4jilnaHR01B3C5pOhz8