Extrême danger

L'annexion de quatre territoires ukrainiens amène un tournant dans la guerre. Désormais, les combats se déroulent dans ce qui est, aux yeux des autorités russes, partie intégrante du territoire russe, légitimé par les référendums des jours derniers. Soit 90.000 kms carrés, l'équivalent de la Hongrie ou du Portugal.

Ainsi, tout combat sera désormais assimilé à une agression contre le territoire de la "Sainte Russie".

La cérémonie du Kremlin qui vient de s'achever à 15h (retransmise sur la place rouge et en direct sur la télévision d'Etat) était symbolique de ce nouveau et explosif moment. L'annexion paraphée, c'est au cris répétés de "RO-SSI-YA" qu'elle s'est terminée. Glaçant.

Derrière les représentants des quatre régions annexées, des soldats en uniforme , mais pas n'importe lesquels : ceux de l'armée russe de 1812...

Et Poutine, avec la bénédiction renouvelée de l'Eglise orthodoxe russe, d'avertir les ukrainiens en les appelant à « cesser immédiatement les hostilités », accusant les occidentaux de vouloir faire de la Russie « une colonie ».

A-t-on bien pris la mesure du poids de l'ultra-nationalisme russe ? Les occidentaux dissertent sur les fuites, les désertions, le malaise dans la société russe. Mais en profondeur, elle est surtout en proie aux pulsions les plus guerrières, sans cesse attisée par la propagande - et aussi, il faut être clair - pas les réponses toujours plus va-t-en guerre de l'Union Européenne (par la voix de von der Leyen, ancienne ministre des armées allemandes et sans aucun mandat des peuples européens). L'UE à la remorque des assertions des USA et de l'OTAN.

Donc, il n'est pas difficile de constater que l'escalade ne fait que commencer. Poutine avait raison de dire "vous n'avez encore rien vu"... Et les centaines de milliers d'hommes mobilisés ne vont pas rester à regarder passer les communiqués belliqueux des deux parties.

Alors, prochaienemnt, sur vos écrans - et plus - la suite ne s'annonce pas rose. Car non, "ce n'est pas du bluff".

Cela s'appelle un engrenage comme l'Histoire en a le sinistre secret.

Alors, dans une implacable logique, tout s'enchaîne : Zelensky annonce que l'Ukraine va demander formellement son adhésion accélérée à l'OTAN, tout en martelant qu'il est impossible de négocier avec la Russie tant que Poutine est président... A suivre...