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Toujours harmoniste reclusien et rabelaisien au 1 janvier 2025 !

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Billet de blog 1 octobre 2021

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La Haute-Vienne préalablement en détresse entre en résistance

Le hasard familial m'a renvoyé une nouvelle fois en Haute-Vienne, département que je vais finir par connaître aussi bien que mes Landes natales ! Ma fille m'avait sollicité pour assister le maître d'œuvre Éric dans un domaine où je suis une véritable buse, le bricolage et les travaux de la maison.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Mais je voulais négocier des jours de repos pour aller fureter de l'historique en compagnie de mon vieux camarade du trinquet de Saint-Brice !

Et la réponse cinglante de ma fille claqua :

« Ne commence pas à jouer ton syndicaliste de base ! »

Mais la négo' a abouti grâce à Éric qui possède un talent fou pour dénouer les solutions techniques les plus complexes. Et comme nous étions en avance sur les travaux, alors nous avons chargé les sacs à dos avant de prendre la direction d'Oradour-sur-Glane.

Illustration 1
Stèle à l'emplacement du camp d'internement à Oradour sur Glane

J'ai déjà écrit des billets à ce sujet comme celui-ci par exemple : 

https://blogs.mediapart.fr/marc-etxeberria-lanz/blog/121020/la-glane-charriait-mille-corot-avant-ce-fatidique-10-juin-1944

Ce jour-là, je voulais juste faire découvrir le crime odieux des nazis à mon sociologue béarnais style Bourdieu sachant qu'Éric n'est pas forcément un grand adepte de l'histoire.

En revanche, c’est un authentique praticien humanitaire de type communiste au sens originel du terme mais comme je n'ai pas le droit de révéler son activité, je vais en rester là.

Après avoir garé la voiture sur la place de l’ancien office de tourisme, je l'emmenais découvrir l’ancien camp du 643ème GTE (1940-1942).

Une stèle marque son emplacement.

Ce sont les dirigeants de l’Ateneo Républicano du Limousin qui m’en avaient parlé et en particulier Gérard qui m’avait indiqué cet endroit car son père y avait été interné !

Des centres d’internement ou de concentration implantés pour parquer les réfugiés espagnols vaincus.

Je renvoie à l’horrible figure de Daladier qui allait ouvrir une voie de l’horreur humanitaire au dictateur déguisé en fasciste, Pétain !

Les capitalistes qui sont les amis naturels des fascistes se sont goinfrés de cette force de travail qui devait la fermer pour survivre. 

Pour plus de détails, je renvoie au livre de l’Ateneo que j’avais acheté à la librairie qui se trouve à l'intérieur du Centre de la mémoire  d'Oradour. 

Puis la balade s'insinuait dans les contreforts de la vallée de la Glane avant d’arriver à hauteur de l'ancien village. 

Le nombre 643 est celui du GTE d’Oradour mais c’est aussi le nombre connu de victimes des soldats fanatisés de la Das Reich aux ordres du général SS Heinz Lammerding, ce criminel recyclé qui est gentiment mort dans son lit. 

C’est délirant et difficile à appréhender pour un pacifiste qui se réclame d’un courant considéré comme violent !

Pourtant la division SS Das Reich et la Brehmer qui opérait un peu plus au nord continuent d’avoir des adeptes partout dans le monde ! Et ce sont bien souvent les innocents qui payent de leur vie cette barbarie perpétuelle !

Mais pour ne pas tomber dans le piège de la réciprocité de la haine que ces débiles fascistes médiatiques subliment, comme les bons pacifistes internationalistes que nous sommes (et si vous croisez Eric, demandez-lui pourquoi j’ai ajouté cette précision), nous avons contourné le village figé de l'horreur pour déguster une bière en terrasse à la fin de la randonnée.

Bien sûr nous avons dû montrer notre "ausweis, bitte" de l’impasse sanitaire que d’autres autoritaires en puissance ont décrétée ! Car à force d'encadrer une population soumise à des lois décrétées par un paltoquet respirant le mépris de l'autre, l'ancien mariste amiénois, c'est vraiment un véritable  ausweis qui nous attend !  

Éric reparti, je m'étais octroyé une seconde journée de repos puisque nous avions eu la chance de revenir en deuxième semaine grâce au talent de l'aragonais-béarnais. 

Encore du sang impur qui abreuve le sillon facho ! 

Et tous ces " lapins crétins " qui éructent leur bêtise et leur haine aux ordres des "Chasseurs crétins capitalo-médiatico-fachos" (confère Howard Zinn, un historien anarchiste juif qui, s'il était encore de ce monde, aurait droit à toutes les marques d'infamie que collectionnent ces ennemis de la vie : port de la roue ou de la rouelle ou patte d'oie ou de canard comme mes descendants crestias ) ! 

Affolant !

Alors je suis reparti à la découverte de tous les camps d'internement que les " lapins crétins "  sauront remettre en place si par malheur ils arrivaient au pouvoir. Car de 1936 à 2021, rien n'a changé, Il faut toujours un " akelarre émissaire " !

C'est toujours la faute de l'autre si vous ne traduisez pas l'akelarre euskarien !

Illustration 2

Lors de mon périple motorisée je me suis parfois arrêté en pleine route pour photographier les panneaux qui racontent la résistance limousine sous la direction du Colonel Guingouin.

Illustration 3

Comme j’avais découvert le camp de Nexon en compagnie de mes deux petits-créolisés, je me suis rendu directement à Saint-Germain-les-Belles.

Une fois garé devant la mairie, j'ai déplié ma carte IGN. Là, j'ai repéré deux petits points "Mon." sur la carte et je suis parti dans cette direction.

Comme le premier monument n'était pas celui que je cherchais, le second ne pouvait signaler que l'emplacement du camp.

Illustration 4

Et je ne m'étais pas trompé. Même musée à l'air libre comme à Nexon. Même réalisation, c'était remarquable.

J'ai pris des photos de l'ensemble du site en cadrant la belle perspective lointaine qui cachait la laideur humanitaire ! Puis j'ai lu l’ensemble des panneaux avant de tomber sur la photo de la petite Monique Georges.

Illustration 5

Bien sûr tout le monde sait en France que Monique Georges n’est autre que la fille du Colonel Fabien !

Et bien sûr tout le monde connait le colonel Fabien, excepté les copains des nazis et les récents convertis à cette resucée facho de la vie politique française actuelle !  

Monique Georges, j'ai eu l'occasion de la rencontrer lors d'un repas de l’ACER chez les Garibaldiens, rue des Vinaigriers à Paris. Elle était juste en face de moi lors de ce repas. Je me souviens que nous avions discuté de littérature espagnole.

Nous venions tous les deux de finir de lire le livre de Victor del Arbol, La tristesse du samouraï que m’avait passé mon maître ès littérature Jean Pierre, le Lider Maximo de la Txapela Taldea.

Un très bon souvenir cette soirée de l’intelligence partagée avec tous les camarades de l’ACER que je commençais à vraiment apprécier !

Car j’ai beaucoup appris à leur contact sur un sujet que je ne connais toujours pas très bien : la Guerre d’Espagne puisque comme je l'ai déjà dit dans ma famille c'était le silence des miens, contrairement à ces historiens passionnés !

 L’UHP de Roberto par exemple, je n’en avais jamais entendu parlé avant ces rencontres.

La bataille de l’Ebre, mis à part la chanson, nada !

Heureusement que Nico m'a fait acheter au stand de l'ACER à la fête de l'Huma :

Ma bataille de l'Èbre La cote 666 de Juan Miguel de Mora !  

J'en sais un peu plus.

Ayant terminé mon reportage photographique, je décidais d’explorer le cimetière pour voir s'il n'y avait pas de tombes ou de plaques qui signalaient la présence de républicains espagnols.

Je n’ai rien trouvé excepté cette plaque apposée sur le mur du cimetière qui rappelait un crime nazi, un de plus !

Illustration 6

Après cette première découverte, j’entamais mon voyage motorisé qui devait me conduire à l’entrée de Saint-Gilles-les-forêts.

L’ensemble du parcours était toujours balisé de panneaux qui racontaient l’épopée de la Résistance en Haute-Vienne !

Dès que j'en repérai un, je m'arrêtai au milieu de la route pour le prendre en photo. Je n'avais pas croisé une seule voiture lors de cette expédition !

Pour cette seconde étape, je me suis garé au cimetière de Saint-Gilles-Les-Forêts qui se trouve bien à l'écart l’entrée du village.

Je voulais voir la tombe de Georges Guingouin. Elle était d'une simplicité évidente mais ça je m'en doutais un peu.

Illustration 7
Cimetière de Saint-Gilles-les-Forêts

Henriette et Georges Guingouin avaient échappé à la folie nazie et à la chasse de leurs chiens serviles, les collabos et leurs miliciens au service de l'État fasciste français !

Après avoir refermé la grille du petit cimetière, j'ai pris mon sac à dos et mon appareil-photo pour rejoindre le Mont Gargan que j'apercevais au loin.

Illustration 8

Sur la petite route de campagne, seules quelques ombres accompagnaient ma grimpette silencieuse. Arrivé sur le site, j’ai fait le tour classique du sommet en empruntant le sentier de découverte qui passe par la table d'orientation, la chapelle, la stèle  et enfin l’immense point de vue !

Illustration 9

C'était magnifique mais je ne m'attardais pas pour garder en réserve d’autres mystères puisque la famille créolisée élargie doit bientôt y retourner ! 

Dans la descente, j'ai eu tout le temps de réfléchir à l’histoire des combats du Mont Gargan !    

Et c’est ainsi que j’ai repris mon reportage photographique. Là je me suis arrêté pour lire :

Ici, le 26 juin 1944, ont été parachutés en plein jour par 72 forteresse américaine, 872 containers d'armes (opération Zebra)

Encore plus loin

Pas de blé pour Hitler ! Ici, comme quatre autres communes, afin d'arrêter les battages, dans la nuit du 8 au 9 août 1943, une batteuse fut détruite par Raymond Nard et Georges Guingouin. 

J'ai photographié des stèles aussi comme celle de Violette Szabo car je connaissais son histoire, la terrible histoire. 

Et tous ces anonymes, morts tout jeunes dont les noms sont gravés sur ces pierres dressées ! Sont-ils morts pour rien ?

Lorsque je vois ces guirlandes fascistes, relookés acceptables, au-dessus de nos têtes, j’ai des doutes ! 

La France a une structure mentale fasciste, je le dis et je le redis ! 

Même si ma dernière intervention à la médiathèque de Tarnos lors de la venue de Magyd Cherfi  avait déplu au journaliste qui m'avait repris lorsque j'ai évoqué les noms de Gobineau et de Drumont, j'assume.

J'ai lu la thèse de  l'historien Zeev Sternhell : Ni droite ni gauche. L’idéologie fasciste en France.

Pour me calmer, j'ai alors pris la direction de Peyrat-le-Château afin de découvrir le musée de la Résistance

Illustration 10

Comme il n’ouvrait qu'à partir de 14h, j'ai eu le temps de faire le tour du site et de prendre en photo la traction aux couleurs des FFI.

Illustration 11

Puis une dame est venue m’ouvrir avant l'heure. J'ai eu juste le temps de prendre la photo du colonel Guingouin à l'entrée avant de ranger mon appareil puisqu’on ne pouvait pas faire de photos à l'intérieur du musée.

La dame m'a ensuite installé dans la salle de projection où j’ai apprécié le film réalisé par François Perrier.

Les anciens maquisards se racontaient et surtout dévoilaient les sites où ils avaient passé de drôle de moments.

Ils insistaient sur le rôle des fermiers pour le ravitaillement, des femmes pour l'ensemble de leurs activités : renseignement, agents de liaisons, ravitaillement et parfois cuisine !

Oui, vraiment une drôle d'époque !

Certains ont été courageux, très courageux, car si on se faisait prendre, c'était la mort qui vous attendait.  

J'ai parcouru les autres salles du musée mais comme je connaissais bien cette histoire je ne me suis pas trop attardé.  

Avant de rentrer sur Limoges il me restait à repérer le dernier camp d'internement ou de concentration de Saint-Paul.

Je l’ai trouvé à la sortie du village.

Illustration 12

Puis j’ai pris le temps d’étudier les remarquables panneaux mis à la disposition du public. Au fond de la prairie on avait l'impression que les bâtiments étaient encore d'époque.

Illustration 13

J'avais découvert ainsi les trois camps d'internement ou de concentration de la Haute-Vienne : Nexon, Saint Germains-les-Belles et Saint-Paul  !

Le lendemain en compagnie de mes deux petits créolisés, je retrouvais ma grande fille au forum des associations de Limoges.

Avec Hélène, Greg et les bénévoles attitrés, ils tenaient  le stand de l'association LIRE qui œuvre afin d’aider les gens en difficulté avec l'apprentissage de la langue.

Puis je les abandonnais pour aller à la rencontre d’une autre association : l'Ateneo Républicano du Limousin !

J'étais content de retrouver la fameuse équipe presque au complet car hélas certaines personnes n'étaient plus de ce monde. 

Puis avec Palmira nous avons improvisé une petite mais longue assemblée générale de la pensée différente. Car Palmira est aussi bavarde que moi. Un régal intellectuel et au diable les envieux !

De son côté Amada était bien occupée. J'ai réussi tout de même à la saluer bien sûr et à acheter le livre sur Camus l'espagnol.

Illustration 14

Quant au livre qu'elle vient d’écrire sur son père, Miquel Pedrola, j'ai envoyé Maider, ma grande fille, le récupérer lors de l'exposition du Secours Populaire à la chapelle de la Visitation toujours à Limoges.

Je ne l'ai pas encore lu mais ça ne saurait tarder. 

C'est ainsi que se termine mon histoire personnelle de la découverte du Limousin concentrationnaire, fracassé, assassiné par les nazis avec la bestialité classique des divisions SS les plus atroces que ces furieux avaient réussi à fanatiser pour la gloire de l’autre taré de peintre raté.

On peut bien sûr raconter une autre histoire, réhabiliter les crapules et certains fossoyeurs de l'histoire qui avaient décrété sa fin.

J'ai toujours préféré une vision partisane et révolutionnaire de l'histoire, le reste je l'abandonne aux légendaires ou aux falsificateurs.

Libres  à eux d’obéir !

Quant à mes deux petits-créolisés, il existe même en Limousin des Terra Aventura dédiés à la Résistance.

Et ils en savent  déjà un peu plus que ces affreux lapins crétins dont l'un, cet abruti, s'est permis d'évoquer et surtout de dire une ânerie sur Édouard Glissant et la créolisation ! C'est mon ami Julian, le gamin du Carbet  qui m'a alerté 

Qu'il parle de ce qu'il maitrise ce pauvre et sale type spécialiste de la Haine raciale  : Pétain, le statut du 3 octobre 1940, l'exclusion, Bousquet, Oberg, Laval et compagnie mais pour le reste qu'il se taise !     

Je précise que je ne cite jamais le noms des fachos, il y en a assez qui leur font de la Publicité à ces "banalités du mal" !  

Confère le livre d'Hannah Arendt : Eichmann à Jérusalem - Rapport sur la banalité du mal 

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