Attention, ce qui va suivre n'est qu'une interprétation toute personnelle de cette catastrophe humanitaire que les bonnes âmes appellent la guerre. Pour les explications rationnelles de l’indicible, je laisse le soin aux spécialistes d’exprimer leur vision, de commenter cette absurdité détestable.
Pourtant cette avant-catastrophe avait bien commencé avec la réalisation d'une reclusienne revisitée lors de cette une respiration pédestre naturelle d'une vingtaine de kilomètres ou plus.
Car pour apprécier ces éclairantes de la simplicité, il a fallu que mes parents me transmettent leur passion de la marche et leur amour des belles choses sans prétention.
Dans ce monde attiré par les ténèbres fascistes remis éternellement à la mode, je rappelle que ces petits soldats de la marche au pas en chemise brune, bleue ou noire, ont systématiquement tué la poésie et le rire avant d'enfermer l'intelligence ou la différence dans des camp.
En France, les camps de concentration fleuriront à la suite de l’application des décrets lois du gouvernement Daladier en mai et novembre 1938.
Je reviendrais bientôt sur ce problème en compagnie d’Hannah Arendt, car je viens de lire le descriptif de son propre enfermement dans le camp de Gurs.
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Si j'insiste sur ces points, c'est pour rappeler que si les fascistes ordinaires considèrent naturelles ces migrations de la honte, elles ne sont que des réalisations ubuesques de ces criminels classiques qu’admirent de moins en moins discrètement le franc chevalier braillard Pipelet-Zorglub et la compagne de la possédée de Domrémy, La Chouette !
Les fascistes ordinaires, laissons-les de côté pour le moment, car c’est le scientifique mais aussi et surtout le pacifiste Jean Rostand qui va accompagner ce parcours qu'il connaissait bien et pour cause.
La réserve naturelle de l’Étang Noir
Car c'est ici-même qu'en 1949, Jean Rostand a découvert l’anomalie P des grenouilles vertes de l’étang Noir.
« Cette anomalie non héréditaire provoque des malformations au niveau des pattes postérieures des grenouilles vertes. La venue de Jean Rostand et ses travaux ont été à l’origine des premières attentions portées sur le patrimoine naturel lié à l’étang Noir. Aujourd’hui sur le site et depuis au moins 20 ans, on ne trouve plus de grenouilles vertes atteintes de l’anomalie. »
Sources : Stéphanie DARBLADE – Chargée d’études scientifiques – RNN Etang Noir et Cati DUCAILAR – Conservatrice – RNN Etang Noir
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Pour débuter cette exploration silencieuse, un caillebotis usé par le temps mais parfaitement restauré dirige ton émerveillement vers les deux plateformes d'observation qui délivrent des couleurs hivernales qui se fondent dans le plan d'eau.
En revanche, mes amis de la nature, deux hérons que j’avais dérangés, m'ont fait une aile d'honneur au moment de prendre leur envol, me signifiant par là qu’ils refusaient de se laisser photographier !
Après avoir bouclé en solitaire ce havre de paix ,j'ai demandé au scientifique de redevenir ce qu'il a toujours été : un pacifiste. Et j'ai réécouté son discours du 15 novembre 1968, prononcé à la Mutualité à Paris dont voici quelques extraits :
« Quand on voit les atrocités, les injustices, les exactions commises au nom de l'idole patrie ; quand on voit à quelles sanglantes impasses conduisent tous les nationalismes ; quand on voit comment, pour un peu de pétrole, de cobalt, ou d'uranium, les sentiments les plus élémentaires d'humanité se trouvent bafoués
[…] quand on voit les sommes fabuleuses gaspillées pour des armements qui ne serviront jamais, ou qui, si par malheur ils servaient, mettraient en péril l'espèce entière,
[…] Partout flambent les nationalismes, les chauvinismes, les racismes, les fanatismes. Partout règnent en maître l'esprit de rivalité, la volonté de domination, la sauvagerie des soi-disant civilisés. »
Et si la vulgate du révolutionnaire marxiste s’est définitivement envolée dans les champs ensanglantés des horribles batailles de la Somme et de l’Aisne, je le dois à Jean Mi et Alex Lopetegui qui m’avaient fait découvrir l’Union pacifiste !
Confère ce billet sur ce sujet particulièrement sensible :
Pour moi ça sera toujours crosse en l’air avant que les armes parlent et au diable si je passe pour un doux rêveur car la puissance de feu dévastatrice et castratrice du dictateur sera toujours supérieure à l’infini douceur du pacifiste même révolutionnaire !
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Mais je redonne la parole à Jean Rostand
« Et dans ce monde si dénué de fraternité, non seulement les bombes s’accumulent dans les arsenaux et sans cesse augmente le nombre des pays possédant ou briguant le hideux standing atomique, mais encore la décision suprême, assassine, dépend d’une volonté unique. Elle peut être prise par un seul homme, un seul : qui peut être un agité, un persécuté, un mégalomane, un névrosé enfin, puisque jusqu’à nouvel ordre on n’exige pas de ceux qui nous conduisent un certificat de psychiatre. »
Pour finir, il est important de relire ce texte si l’on veut devenir un véritable citoyen ou comme Jean Rostand, un citoyen du monde. Et en conclusion, il nous dit :
« […] c’est s’affliger quand, pour quelque cause que ce soit, on voit un fusil entre les mains d’un enfant ; c’est être obsédé par les fantômes de tous ceux qui sont morts pour rien ; c’est préférer que les réconciliations devancent les charniers ; c’est n’être jamais sûr d’avoir tout à fait raison quand on souscrit à la mort des autres… Un monde uni ne pourra être bâti que par des hommes et des femmes ayant au cœur ce pacifisme-là »
Et mes dérives fantomatiques dans l’absurde n’en étaient qu’à leur début ! Pourtant ce parcours est d’une beauté insoutenable. On devrait le rendre obligatoire à tous les va-t’en guerre qui ignorent encore la chanson de Boris Vian, Le Déserteur !, militaires, ministres, présidents et actionnaires des consortiums militaires !
Dans la traversée de la forêt, je repensais aux nombreuses fois où je m'étais égaré dans ce labyrinthe résineux.
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Et lorsque je suis arrivé sur les premières berges de l'étang blanc dans un endroit que je découvrais, le téléphone a sonné.
Comme j’étais toujours seul et comme c’était Eneko, j’ai décroché. Là, il m’a demandé :
« Aitatxi, je voulais savoir si La Chouette comme tu l'appelles à présent était une fasciste ?
− Oui Eneko !
− Donc ça veut dire qu'elle n'aime pas les Marrons comme moi
− Ni les marrons ni les Beiges comme moi Eneko! D'ailleurs elle n'aime personne parce qu’elle se déteste
− Ne commence pas avec tes théories ! Et l'autre fasciste comment tu l'appelles ?
− Pipelet ! Au fait tu as lu Z comme Zorglub ?
− Non je suis encore trop petit . Là je suis avec Naruto, Sakura et d'autres que tu ne connais pas !
− C'est vrai ! Eh bien tu verras plus tard Eneko, Pipelet c'est un Zorglub en chair et os.
− Merci Aitatxi, je voulais juste que tu répondes à ma question, pas que tu développes des théories ! ».
Et il a raccroché. À 7 ans mon petit-fils savait que La Chouette et Pipelet-Zorglub étaient une simple représentation de la banalité fasciste, étonnant, car un tiers des français l’ignorent !
Pour comprendre comment j’ai su pour le mystère des noms des fascistes à la mode, c’est Eugène à Paris qui me les a révélés.
Plus loin, la forêt avait aussi brûlé. J'avais devant moi la représentation de l'enfermement de la pensée qui caractérise le camp de concentration et son but ultime le camp d'extermination.
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Entre deux photos, j’ai repensé à une des plus belles chansons de Jean Ferrat ou dit autrement à une de celles que je préfère : Nul ne guérit de son enfance !
Et j’ai extrait ce passage que j'ai mis pas mal de temps interpréter :
« Le vent violent de l'histoire allait disperser à vau-l'eau
Notre jeunesse dérisoire, changer nos rires en sanglots
Amour orange amour amer, l'image d'un père évanoui
Qui disparut avec la guerre, renaît d'une force inouïe ».
Jean Ferrat, l'Ardèche, mon père, l'Ardèche ! Responsable : les fascistes. Hitler et son valet Pétain d'un côté, Franco de l'autre.
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Et comme ces mortifères pullulent comme des rats, j’ai décidé de faire une nouvelle fois le tour de l'étang d'Hardy le dernier de la trilogie. Mais je ne m’en suis jamais lassé. Et puis cela m’a permis de saluer par la pensée mes Vieux car ce fut notre dernière balade commune. Souvenirs que le coup de fil de Nico effaça.
Il ne me restait plus qu'à emprunter l'ancienne voie du Matte-cul avant de retrouver les pistes cyclables qui ont depuis fleuri entre Tosse et Seignosse.
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Je ne tire aucune conclusion de ces escapades ,je constate simplement le déséquilibre habituel entre la beauté du monde et la confiscation des ces tableaux naturels par tous ces sinistres emmerdeurs qui se détestent pour autant détester le bonheur ; religieux, militaires, politiques déjantés, je vous laisse libres de compléter la galerie clinique de ces fêlées !
Mais pour partir en guerre ,je pose la question : qui a fabriqué les armes ? Répondez-moi, Jean, Howard, Louis, Albert ?
Et toi Georges qu'ils appelaient le bouledogue ? Toi qui a fait de la prison car tu étais pacifiste ! Toi qui n'a pas réussi à convaincre tes camarades CGT, les amiénois et les autre de ne pas aller tuer des paysans et ouvriers allemands 1914 pour ne pas céder aux sirènes capitalistes et patriotiques à la noix ? ?
Tous les pacifistes comme toi ou comme Louis ont été en prison !
Alors que les meurtriers ont reçu des médailles pour les féliciter de leur palmarès exceptionnel en vies humaines. Et les capitalistes de tous les pays et les banques ont reçu du pognon et des intérêts juteux pour alimenter l'outil de production mortuaire !
Ensuite, il suffit de demander à des historiens d'arranger la sauce et aux instituteurs d'aller célébrer les morts pour rien le 11 novembre, j'ai connu ça ! Sauf dans quelques endroits comme Gentioux Pigerolles.
Et ces armes qu'en fait-on aujourd'hui ? Il ne faut pas qu'elles rouillent. Et puis ça améliore la balance commerciale et de fait la balance des paiements. On vend même à des états criminels par essence avec du plomb car ils ont du pétrole !
Et après qui ? Qui s’en sert ? Qui meurt ?
Et je rame à contre-courant, oui et alors ? Pacifiste je suis et pacifiste je resterai.
Et je laisse Jean Rostand conclure :
" A vrai dire, je crois que le pacifisme ne se laisse pas définir d’une façon rigide, dogmatique ; il est moins un engagement doctrinal qu’une manière profonde, viscérale, d’être et de sentir. Pour moi, être pacifiste, ce n’est pas forcément être prêt à tout sacrifier à la paix, mais c’est quand même être capable de lui sacrifier beaucoup de choses et à quoi l’on tient. "
La prochaine reclusienne sera une tarnosienne philosophique que nous découvrions en compagnie d'Hannah Arendt.