L'histoire d'un ruisseau : Le Vignac !

Lévignacq 20 mai 2022 

Mais pour bien comprendre le sens de cette randonnée harmoniste, je dois présenter les principaux acteurs de la compilation du hasard qui l'ont inspirée :

Élisée Reclus  

La première fois que j'ai entendu ce nom ce fut en 1981. Et comme dit Ferré " Y'a pas qu'des albatros du côté de Nanterre "  puisqu'il y avait aussi Lolo, Nicole et Papa Causseteu. Et les soirs où je n'allais pas à l'entrainement de rugby avec mon capitaine Papa Causseteu, j'écoutais les émissions du poète berrichon, Max Demau sur les radios enfin libres grâce à Pantxoa III de France ! 

Et celui qui allait devenir un ami, Max pas Pantxoa, racontait ce soir-là l'internement d'un célèbre communard dans le fort de Quélern en Bretagne. Trente et un an plus tard, il m'envoya ce remarquable bouquin de Federico Ferretti : Élisée Reclus Lettres de prison et d'exil que le fameux géographe maudit Élisée Reclus avait écrit en prison puis en Suisse après le massacre de la Commune de Paris !

Quant à L'histoire d'un ruisseau qui est le thème central de ce billet, j'avais acheté ce livre à la librairie d'Arreau dans les Hautes-Pyrénées après une randonnée sublime effectuée avec le plus grand guide d'Euskadi de l'époque, Peio de Zapeta Xilo. 

L'Association Mémoire en Marensin, 

Je connaissais son Président, Jean-Jacques Taillentou, l'historien-géographe éminent spécialiste d'Élisée  Reclus et la Secrétaire, Fafou qui n'est autre que ma grande sœur depuis 1958 ! Les autres participants, j'avais surtout lu leurs œuvres car ça phosphore grave dans cette assos' ! 

Le Maire de Lévignacq,

Nous avons fait sa connaissance lorsqu'il a présenté le déroulement la Folle Journée dans son village. Et ce samedi 7 mai 2022, il a expliqué que cet insignifiant ruisseau Le Vignac était en fait une merveille ignorée ; enfin c'est comme ça que j'ai traduit ses convictions passionnées !

Il fallait donc que je revienne pour étudier cette incongruité aquatique à la frontière du Born et  du Marensin toujours au cœur des Landes ou pour faire plaisir à ma grande sœur, au cœur de la Gascogne !  

Et au moment où je garai la voiture sur la place près de l'église, j'aperçus le maire du village en grande discussion avec un employé communal. Là, il m'apostropha avec un grand sourire : « Mais dis donc Marc tu vas finir par prendre une résidence à Lévignacq ? »

Je lui expliquai le but de ma randonnée harmoniste : photographier à nouveau les admirables peintures de l'église et découvrir un circuit pédestre de Lévignacq dont le nucléide naturel était bien sûr le Vignac.

Ensuite je suis entré dans l'église et je n'ai vu que le regard éteint du plâtre des statues jusqu'à ce qu'un monsieur allume la lumière. Là tous les chefs-d'œuvre picturaux se sont exposés au fur et à mesure que les différentes salles où chapelles s'illuminaient.

Et comme je ne suis toujours pas satisfait du résultat et il faudra que je revienne cet été pour montrer l'ensemble de ces chefs-d'œuvre à nos cousins des Houches ! 

Mais avant de poursuivre la traversée du village-musée-bien-vivant, je vais commencer par balayer l'essentiel de ce mémorable samedi 7 mai 2022, rebaptisé la Folle Journée pour saluer la célèbre nantaise  !

Ce fut une journée inoubliable parce que l'histoire et la passion ne cessaient de s'accorder pour ouvrir sans cesse des voies différentes de la subtilité intellectuelle ! Un contraste terrible avec la banalité de la non-communication asservie à la pensée unique nauséabonde actuelle ! 

Certes ici le Vignac n'a pas la dimension paysagère du Grand Canyon qui fascine tant mon neveu Raf, en revanche, il collectionne les évidences reclusiennes qui sont la garantie future d'un monde différent. Je n'ai pas dit meilleur, j'ai dit différent !

Mais avant que la séance ne débute sous la direction d'un authentique historien-géographe-reclusien, tel un roi mage, ce prince de l'écriture m'avait fait deux inestimable cadeaux : Promenade sur les côtes du golf de Gascogne de Jean Thore et le Littoral Aquitaine d'Élisée Reclus ! 

Quand je vous dis que ce fut une folle journée !

Puis vint la conférence passionnante et passionnée de Jean-Jacques Taillentou, suivi d'un repas landais que je ne détaille pas mais qui sacralise le canard ! 

Suivirent les études du village-musée dirigées comme il se doit par monsieur le Maire !

Cet homme a l'art de magnifier le passé pour mieux écrire une nouvelle et belle histoire de ce village étonnant. 

Sa brillante conférence marchée se termina devant le château du Grand Meaulnes du Vignac !

Il nous abandonna pour laisser le groupe à la disposition du toujours égal à lui-même, Jean-Jacques, le géographe reclusien qui intervint une première fois à l'intérieur de l'église avant de nous guider vers le musée Boucau.

Encore de belles choses ignorées découvertes ce jour-là comme cette histoire qui ressemblait à celle du Réseau Comète.

Mais la lecture du livre m'en dira un peu plus si je le retrouve car au moment où j'écris ces lignes, je ne sais plus où je l'ai rangé !   

De retour dans la réalité près de la représentation du château du Grand Meaulnes, j'ai suivi le Circuit de Bazargues qui dévie sa trajectoire vignacoise à hauteur du Moulin-Vieux et de la pisciculture.

La reclusienne était presque parfaite mais je me devais d'ajouter un peu d'histoire sociale afin que le tableau soit en osmose avec le paysager ! En 1836, ça chauffait dur dans le coin, côté Lévignacq mais aussi côté Lesperon.

Comme je n'étais pas loin de l'ancienne voie ferrée, je marchais peut-être même dans les pas des révoltés. Et j'imaginais les ombres de la répression, ces petits soldats de plomb qui de tout temps à jamais ont servi des intérêts contraires !

Ici dans les Landes comme ailleurs ! Classique !

Un notable appelle un pré-fait-d'avance, écriture typiquement glissantienne de la médiocrité, qui attend de recevoir les instructions des représentants de la bourgeoisie avant d'agir au nom de quoi ?

Je laisse la réponse ouverte pour vous laisser tranquillement évaluer votre niveau d'asservissement à l'absurdité de la domination faussée ! 

En ce qui me concerne, j'ai toujours détesté cette représentation du pseudo ordre républicain à cause de ses origines incertaines romaines ou napoléoniennes ! 

Pour balayer ces évènements particuliers de l'opposition classique entre le Capital et le Travail, il faut relire le remarquable livre de Jean Cailluyer : Regards sur l'histoire sociale des Landes.

Mais j'aurai peut-être l'occasion d'en reparler si j'effectue la reclusienne qui colle à ces événements dans le Born car Claudine de l'IHS-CGT des Landes m'a remis un document exceptionnel que je me suis empressé de scanner afin de le conserver ! 

Arrivé près de Lesperon, pour retrouver les rives du Vignac, je devais juste me diriger vers les maisons perdues de Chachon dans la grande lande.

Mais comme le terrain devenait de plus en plus défavorable, au diable la dérive droite de la gauche, je suis revenu sur le circuit classique landais qui m'a ramené dans le village.

Je n'aurai pas l'occasion de saluer ma camarade Michel près de Louise car une idée soudaine m'avait proposé une autre destination.

Comme l'Hôtel à Petits-Enfants de Fafou et de Jean-Mi était complet, j'ai profité de l'occasion pour aller saluer les Poupées russes !

Une rareté qu'il ne fallait pas manquer et bien sûr Jean-Mi, m'a obligé à m'estanquer alors je me suis estanqué ! 

Salut le Vignac, salut Lévignacq, salut les Maîtres conférenciers, la Mémoire en Marensin.

Et encore merci pour m'avoir aidé à retrouver mon Identité-Racine-Gasconne toute glissantienne grâce au partage des Identités-Relations développées par tous ces érudits !

Ces Reclusiennes XL ont quelque chose de l'Ailleurs et c'est vraiment jouissif !

Et la suite se lit dans le second épisode entre source et embouchure ! Toujours sur les bords du Vignac lorsque c'est jouable !