Toujours harmoniste reclusien et rabelaisien au 1 janvier 2025 !
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Toujours en Jubilación heureuse, retour sur une longue histoire CGT vécue
Il y a déjà un an, un cliché de Joël Lumien illustrait l'article du journal l'Huma qui m'avait inspiré un tour pédestre de Tyrosse nécessaire pour retrouver une histoire essentielle qui magnifie l’entraide et exècre la stupide compétition fascisante qui a toujours préparé les esprits à la guerre !
Toujours harmoniste reclusien et rabelaisien au 1 janvier 2025 !
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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.
I Introduction
Dans une vie laborieuse où tu vends ta force de travail cognitive au minimum syndical, un savant cocktail (livres - marche reclusienne - CGT), t'offre une solide armature pour affronter l'absurdité du vol historique.
Vient ensuite le temps des rencontres qui te transforme en un syndicaliste révolutionnaireCGT qui affronte le bulldozer criminel capitaliste protégé par de serviles forces armées, assuré puis vendu par une procession d’inconscients qui ne veulent pas entendre qu’en se mettant au service de ces détrousseurs du Bien commun, ils rament à contre-courant de leurs intérêts.
La publicité mensongère financée par ces fossoyeurs de vie sociale (les capitalistes), véhiculée par des " ampoulés outranciers au talentoratoire mensonger ânonné " maintient à niveau la pensée unique faisandée ou avariée qui n'a pas bougé d'un iota depuis que Marx l'avait compilée dans son bréviaire Das Kapital. Kritik der politischen Ökonomie.
C’est dire si on ne joue pas dans la même cour d’injustice, les Huns ont la propagande officielle à disposition alors que je n’ai qu’un blog Mediapart (et c’est déjà fort appréciable) pour essayer d’avancer une interprétation différenciée.
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Et ces fossoyeurs de la Révolution française et des Jours Heureux dirigés par le pinocchiolesque Macron, devraient méditer cette phrase d' Albert Camus, tirée de L’Homme révolté :
" Le jour où le crime se pare des dépouilles de l'innocence, par un curieux renversement qui est propre à notre temps, c'est l'innocence qui est sommée de fournir des justifications."
II Depuis l'avènement de ma jubilación, un retour au pays s'imposait
Il m'était nécessaire de revisiter ma ville natale, cette ancienne cité ouvrière, Tyrosse, afin de faire remonter les souvenirs au plus près de la réalité, sachant tout de même que l’espace-temps sinusoïdal peut parfois les déformer.
Et ces dérives pédestres dans un temps bousculé par la mémoire vont me permettre d’interpréter les invariants d’une histoire banale que les concours de circonstances accompagnent en permanence depuis bientôt 50 ans.
Et si cet irrationnel de cet autrefois presque effacé était le simple fait du hasard ou la conséquence d’une éducation prolétarienne soignée aux petits oignons ?
Avant de répondre à cette question existentielle tout en vérifiant l'authenticité de ce qui va suivre, j’ai commencé par interroger ma sœur Fafou afin qu’elle me livre ses souvenirs personnels.
Or, en l’écoutant, j’ai compris que nous n’avions pas vécu la même histoire de notre adolescence tyrossaise. Ceci peut s’expliquer par le fait que ma grande sœur a très peu connu cette période où la maison familiale de Tyrosse était devenue l’annexe principale de l’Union Locale CGT avant son transfert définitif en 1974 dans les Préfabriqués de Cla de Luë. En effet, Fafou fut une très jeune instit’ qui, à la sortie de l’Ecole Normale, allait définitivement squatter l’école maternelle de Lit-et-Mixe jusqu’à sa jubilación (retraite).
De mon côté, j’ai baigné en permanence dans une ambiance syndicale CGT de résistance ou de combat. À chaque coup de sonnette, je traversais le couloir afin d'aller ouvrir les portes de ce confessionnal laïque. L'ouverture de ce sanctuaire de la raison et de la défense de l'opprimé s'accompagnait systématiquement de la fameuse question :
« Félix ou Marcelle ne sont pas là ?
– Mais si rassurez-vous, je les appelle ! ».
Et une fois que nous étions installés dans la salle à manger, j'écoutais sagement l'étranger raconter sa chute et j'enregistrais le tout. Ma mère m'avait toujours demandé de garder ça pour moi et surtout de ne jamais rien écrire sur les sujets délicats qu’elle m’avait détaillés. Et son souhait ayant toujours été respecté, nous avons transmis ce passé syndical écrità l'IHS CGT des Landes (grâce à une mémoire sociale de proximité, Jojo Darricau).
Pour revenir aux réunions sociales de cette Union Locale CGT improvisée, vers la fin de l’entretien, on m’envoyait à la cuisine mettre le couvert. Et là, ma grand-mère, (la landaise, elle aussi syndiquée à la CGT) qui était parfois légèrement énervée lorsqu’elle voyait l’heure tourner comme elle disait, me répétait alors son classique : « Est-ce que c’est une heure pour arriver chez les gens ? ».
Alors pourquoi évoquer cette ressortie CGT des limbes ?
Eh bien tout, simplement parce que j’ai eu la chance de vivre cette histoire sociale en direct qui allait m'aider par la suite à comprendre l’histoire de toutes les Révoltes occultées, oubliées, parfois salies. Et d’y participer parfois comme en 1975 (ma première) ou en 1995 ma suivante !
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Mais avant de lancer la machine à écrire, j'ai relu les livres de Louis Viannet, Georges Séguy et Georges Frischmann que j'avais gardés à la mort de mes parents puisque personne n'avait voulu les prendre dans mon entourage politisé. Et aujourd'hui, je ne regrette pas de les avoir conservés, bien au contraire. J’y ai ajouté la lecture de mon livre de chevet L'Homme révolté d’Albert Camus pour conclure cette spéléologie du logos cégétiste saupoudrée de praxis afin de conclure cette éclairante matinée de syndicalisme révolutionnaire.
Rien que ça !
Mais n'oublions pas que tous les mots en liberté sont encore à notre disposition, alors profitons-en tant que l’on peut encore écrire comme le fit François Rabelais à la différence d’Étienne Dolet, balancé dans un bucher avec ses livres, le 3 août 1546 place Maubert à Paris, et forcement brûlé vif grâce à ces fous furieux de l’Inquisition !
Des Torquemada et des Pierre de Rosteguy de Lancre, il y en a toujours eu, mais le problème c’est qu’ils ont de plus en plus d’héritiers qui élargissent leur palette d’absurdités monstrueuses pour condamner la Raison.
III Le premier voyage en politique débute en mars 1975 en compagnie de Georges Séguy
Après avoir garé la voiture près du cimetière de Tyrosse, j’ai longé la rue du Bardot (Mulet ?) parallèle à la voie de chemin de fer pour arriver devant la friche industrielle de l'usine de chaussures Bellocq-Adidas. En attendant que le projet de réhabilitation aboutisse, je revoyais l'ombre dessinée de mes parents se diriger vers leurs ateliers respectifs.
Mon père partait se changer avant de rejoindre l’atelier de découpe des différentes parties de la célèbre usine de chaussures à trois bandes. Il travaillait à la chaîne et il était payé au rendement. Depuis sa naturalisation en 1970, il était devenu Délégué Syndical CGT de l’usine de chaussures rachetée par Adidas le 1 mars 1970.
Quant à ma mère, elle prenait la direction du secrétariat où j'allais parfois la retrouver. Un jour, j'avais eu l'outrecuidance de donner des leçons à la redoutable syndicaliste en lui expliquant qu'au lieu de faire des grévettes à la noix, les ouvriers devaient s'associer pour prendre en main leur outil de travail, expulser les voleurs allemands de l'époque (Adidas venant du nom de son fondateur Adolf Dassler plus connu sous le nom d'Adi Dassler) et créer des conseils d'ouvriers.
Là, excédée, elle avait fini par me dire : « ... à la sortie de l'usine, tu iras expliquer tes grandes théories aux camarades et ce soir, tu nous feras le compte-rendu à la maison ».
Ses collègues du secrétariat Maïté, Mémé, Thérèse, Josette et Jeanine, avaient souri en entendant la cinglante réplique de leur camarade !
De l'autre côté de la rue, se trouve la gare de Tyrosse.
C’est ici que le train de l’histoire avait embarqué la prolétariat tyrossais le 10 mars 1975 lorsque Georges Séguy alors Secrétaire général de la CGT était venu marquer à tout jamais l’histoire de la petite cité ouvrière. Mais avant de se rendre au Marché couvert où se tenait cet évènement, il était venu manger à la maison alors qu'au même moment, je participais aux débats du comité de grève au lycée Borda de Dax en tant que membre des Jeunesses communistes et de l'Uncal (Union nationale des comités d'action lycéens).
Il avait alors mis en garde mes parents sur les déviances gauchisantes des enfants de la classe ouvrière très à la mode en ce temps-là.
(Je précise que c'est la traduction personnelle des propos rapportés par ma mère).
L'année suivante pour assurer mon bac, ma mère me retira de l'internat pour en finir avec la politique. La lutte lycéenne perdait un solide acteur car le contrôle de ma mère s’était intensifié lorsqu’elle avait découvert la carte des Jeunesses Communistes au fond d’un pantalon qu’elle s’apprêtait à laver alors que je lui avais dit que j’avais quitté l’organisation.
Et là, elle m’avait asséné : « La politique c’est bien gentil mais les études passent avant » comme elle me dira plus tard « Tu auras le droit de penser ce que tu voudras lorsque tu gagneras ta vie mais en attendant, tant que c’est moi qui te paye les études, tu fais ce que je te dis !».
Résumé de cette façon, on pourrait penser que j’avais une dent contre elle mais pas du tout, bien au contraire. Bien plus tard, je me suis rendu compte de la chance d’avoir eu une mère de cette dimension qui avait recadré à temps un idéaliste qui avait plein d’étoiles guevaristes ou lénino-trotskystes dans la tête avec une évidente violence révolutionnaire larvée toujours rêvée mais jamais réalisée.
IV Intermède dacquois avant de reprendre la voie aujourd'hui perdue du Matte-cul !
L’autre conséquence positive de mon nouveau statut de demi-pensionnaire fut la découverte de l’aventure pédestre en ville. Et cette nouvelle passion ne m’a plus jamais quitté. Pour me rendre au lycée de Dax, je devais rejoindre tous les jours la gare de Tyrosse dès 6 heures du matin et le soir pour le retour celle de Dax.
J’alignais ainsi de 6 à 9 kilomètres par jour en fonction des flâneries que je m’accordais lorsque les cours finissaient plus tôt les après-midis.
Toujours en randonnée reclusienne, en 2022 je traversais la ville à la recherche des magnifiques tableaux muraux de la dacquoise embellie.
J’ai aussi profité de cette occasion pour refaire ces parcours de la liberté surveillée. Grâce aux talentueux artistes de Street Art, Dax comme Bayonne a illuminé leurs murs de la ville qui étaient devenus tristounets avec le temps.
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Comme j’avais toute la journée devant moi, au fur et à mesure de mes découvertes, je me suis me repassé ces images sépia de la Révolte lycéenne tout en essayant de retrouver les sites qui accueillaient nos manifs interdites (une véritable jouissance de braver l’interdit !).
Et lorsque j'ai fini par retrouver le lycée que je ne reconnaissais plus, j’ai revu la scène où mes deux copains rejoignaient la première assemblée générale qui allait voter la grève.
Nous n’étions que trois à avoir arrêté les cours dans cette classe de grosses têtes, Jean-Marc,un fils d’agriculteur de Chalosse et Philippe, un enfant d’ouvrier, fils d’immigrés (comme moi) pour arranger la sauce !
Mais ce ne fut que du bonheur que d’occuper le lycée, de s’accorder des sit-in au cœur de la dacquoise à l’œil noir qui n’en revenait pas de voir défiler ces jeunes gauchistes. Le bouquet final survint lorsqu’une délégation de grévistes dont je faisais partie, est arrivée devant les grilles de la sous-préfecture. Nous voulions être entendus par le Sous-Préfet, hélas notre demande d’audience spontanée fut rejetée !
Nous étions déçus mais on ne se rendait pas compte de la puissance de ces institutions qui m’ont toujours paru suspectes hier comme aujourd’hui ! Et ceux qui nous avaient interdit l’entrée devaient penser : « Quelle outrecuidance ! Regardez-moi cette racaille gauchiste ! Oser pénétrer dans ces lieux " républicains " sacrés sans autorisation ! »
Je précise à l’attention des hyper violents d'aujourd'hui, Macron et son porte flingue de l’Intérieur, ces tristes sires qui ne supportent ni le jaune d'hier ni le rouge d'aujourd'hui, que malgré toutes les interdictions contournées, il n’y eut aucune violence à signaler de la part de la police ou de la gendarmerie.
Trompe l'œil d'Anne Larose pris en photo à Dax !
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Simplement, le principal à la voix de fausset avait prévenu les familles de l’occupation du lycée en précisant qu'il ne garantissait plus la sécurité des locaux pour les lycéens internes. Il fallait donc que les parents n’habitant pas Dax se déplacent pour venir chercher leurs rejetons.
Mes parents étaient venus, ils avaient discuté tranquillement avec les lycéens en grève et ils étaient repartis pour me laisser poursuivre mon juvénile combat. Et en tapant ces lignes tout en gueulant pour le plaisir ce slogan d'hier : « Haby t’es foutu l’école est dans la rue ! », j’étais mort de rire car la loi fut promulguée le 11 Juillet 1975.
Après avoir rembobiné ces images, j'ai ajouté cette anecdote qui a tant fait rire ma sœur et mon beau-frère.
En ce temps-là, Pascal Convert devenu l'immense artiste que l'on connaît, était notre délégué des élèves. Lorsque je l'ai rencontré lors d’une de ses expositions, je lui ai demandé s'il avait correctement assuré ma défense pour passer même avec des réserves en Terminale l'année suivante. En effet, il était le délégué des élèves alors que ma mère était la déléguée des Parents (Fédération Cornec de gauche bien évidemment). Et elle avait dû sortir lors de l'étude de mon dossier pour ne pas influencer la servile institution (j'assume totalement ce jugement sans appel encore aujourd'hui ! ).
Mais lorsque je lui ai posé la question, hélas, ce jour-là, sa mémoire était aux abonnés absents, le brillant artiste ne se souvenait plus du jeune révolutionnaire léniniste ou du simple révolutionnaire raté.
IV Mon passé dacquois revisité, je poursuivais ce parcours mémoriel en étudiant la fameuse photo !
Sur la photo scannée, on retrouve trois célèbres acteurs de mon histoire très personnelle de la CGT : Louis Viannet et Georges Frischmann, quientourentGeorges Séguy.
Pour raconter la suite, il fallait que je retrouve deux de mes camarades XXLCGT des Bureaux Gares et Ambulants, Roland et Octave.
Je n’ai pas l’intention de jouer les historiens ni les donneurs de leçons de praxis révolutionnaire mais il est bon de temps à autre de rappeler qui sont ces formidables militants qui permettent à tous ceux qui se réveillent après la bataille de se la raconter et de continuer comme si de rien n’était !
Comme à leur habitude les deux camarades étaient à l’heure au restaurant Le Temps des Cerises ! J'avais découvert ce site lors d’une balade solitaire à mi-chemin d’une reconnaissance des principaux lieux de la Commune !
Au-delà du joli nom, c’est la structure du restaurant qui m’avait interpellé. En effet, le Temps des Cerises est une SCOP donc une contradiction à la structure capitaliste habituelle puisque il s‘agit d’une Société Coopérative Ouvrière de Production. Et on y mange très bien !
Ce jour-là, nous avions abordé le premier point qui concernait Georges Frischmann et son livre sur le Communard Albert Theisz.
Albert Theisz est un personnage d’une dimension politique fascinante comme le furent ces Communards comme Jourde ou Varlin qui pensaient la société avec des principes éthiques et moraux. Certains de mes camarades diront qu’ils furent trop honnêtes, ce qui précipita la chute de la Commune. Mais je saluerai toujours la probité des Theisz, Jourde et Varlin à l’inverse de l'opportunisme d'autres fort célèbres dont on taira volontairement les noms !
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Après ce moment d’anthologie (repas et débats sur histoire sociale avec ces deux camarades authentiques), Octave nous fit découvrir le quartier en passant bien sûr devant le local des Amis de la Commune (célèbre association à laquelle il appartient), avant d’arriver Place de la Commune et de poursuivre la balade toujours dans le même quartier la Butte-aux-Cailles.
Plus loin, nous nous étions arrêtés pour boire une mousse afin d’aborder l’histoire du dernier personnage qui figure sur la photo, Louis Viannet. En effet lorsque le Fakir du Plumaçon rendit les armes au début d’année 1996, Louis Viannet qui avait succédé au Résistant FTP MOI, Henri Krasucki était venu nous saluer. Avec Roland, Nico et d'autres camarades, nous avions discuté avec lui de sujets allant de l’anarcho-syndicalisme au pacifisme. Et comme Louis Viannet ignorait qu’il y avait encore des syndicalistes révolutionnaires à la Pouget à la CGT, il avait failli renverser son café avant de partir d’un grand éclat de rire.
C'est ainsi que j'ai fait évoluer ce formidable héritage CGT qui a longtemps accompagné la vente de ma force de travail cognitive à ces enfoirés de capitalistes.
J'ai bien dit " évoluer " car j'avais décidé de convertir cet héritage en une célèbre Amiénoise pour des raisons d'efficacité à l'attention des personnes en difficulté que j'ai accompagnées. Et aujourd'hui lorsque j'entends pérorer tous ces baratineurs dans les tribunes, ces conseillers du lendemain dérouler leurs théories du vide, je suis mort de rire. Je ne vise personne en particulier, je dis simplement que si tous ces loustics avaient été au mastic à l'essence ordinaire (Zebda) au lieu de se regarder le nombril, on n'en serait peut-être pas dans cet état de délabrement politique de la France d’aujourd’hui qui fracasserait la raison d'Hannah Arendt !
VI Toutes les Histoires ont une fin
Je venais de boucler le tour historique de Tyrosse en empruntant l'ancienne voie ferrée du Matte-cul, puis une partie du circuit de Lous Houns, tracé à l’origine par mes parents, pour revenir vers la ville afin de retrouver le cimetière.
Je ne voulais pas pour jouer les Boris Vian, juste essayer de retrouver les tombes familiales. Et si j’ai fini par tomber sur celles où sont enterrés mes parents et mes grands-parents gascons, Marthe et PaulDescoustey mais j’ai été incapable de trouver celle de mes grands-parents espagnols Juana et Timoteo Etxeberria Lanz.
Ma longue introspection marchée s'est alors achevée lorsque j'ai refermé la grille du cimetière. J'avais respecté l'éducation familiale de mes parents. Clean sur toute la ligne, pas de trahison, toujours syndiqué à la CGT, adhérent à l'IHS CGT des Landes,et malgré mes évidentes déviances gauchisantes qui inquiétaient tant ma mère, je n'ai pas jamais tourné casaque.
Oui, ce fut une chance d’être né au Claquet à Tyrosse dans cette famille d’ouvriers. Puis, par la suite, d’avoir rencontré ces Camarades qui ont toujours respecté la différence, alors je vais laisser Albert Camus conclure.
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Dans L'Homme révolté,il explique l'histoire de la Première Internationale où il montre que le socialisme allemand lutte sans arrêt contre la pensée libertaire des Français, des Espagnols et des Italiens. Et son ex copain Sartre, ce bel enfoiré qui cause si mal du peuple, lui avait alors balancé :
Et si votre livre témoignait simplement de votre incompétence philosophique ? S'il était fait de connaissances ramassées à la hâte, de seconde main ? Et si vous ne raisonniez pas très juste ? Et si vos pensées étaient vagues et banales ?
Eh bien tu vois Jean-Paul, toi qui ne m'a jamais intéressé, il faut que tu saches que je préfère Albert Camus qui m'avait soufflé à l'oreille un truc que tu n'aurais jamais pu comprendre, toi le sacré résistant du vide ! :
" Le jour, précisément, ou la révolution césarienne a triomphé de l'esprit syndicaliste et libertaire, la pensée révolutionnaire a perdu, en elle-même, un contrepoids dont elle ne peut, sans déchoir, se priver."
Fin
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