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Billet de blog 17 mars 2025

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Les cabanes des deux Jean-Jacques les plus célèbres de l'Histoire de France

J'ai eu la chance de marcher au cœur du cabinet de travail de Jean-Jacques Rousseau qui se situait en forêt de Montmorency et je continue de crapahuter dans les livres de Jean-Jacques Taillentou afin de découvrir un amoncellement d'histoires oubliées révélées par le célèbre historien

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La première cabane, celle de Jean-Jacques Rousseau, se situait dans le Désert en forêt d'Ermenonville.

Iban la découvrit lors d'une randonnée en hiver  (voir les billets précédents sur la Poétiques reclusienne).

L'autre celle des douaniers, je l'ai croisée mais je ne l'ai pas photographiée à l'époque du numérique, au Cap-de l'Homy à Lit-et-Mixe, le pays de Jean-Jacques Taillentou

Illustration 1

Mais avant de flâner dans les rêveries du premier Jean-Jacques et les très reclusiennes du second, une plongée toute récente dans le monde complexe de Pierre Bourdieu fut nécessaire pour comprendre comment une éducation populaire (inspirée par Condorcet avril 1792), avait transformé un Doxosophe en Hérétique heureux !  

Et ce samedi 15 mars 2025, lors de l’Assemblée générale de Mémoire en Marensin à Moliets, eurent lieu deux conférences de très haut niveau avec à la mi-temps  un repas idéal pour des papilles gustatives avisées de landais ordinaire. 

C’est là que je me suis souvenu que le bonheur était à portée de main et je n’ai cessé de le dire à mes voisins de table de droite comme de gauche.

Mais avant d'aller plus loin sollicitons Pierre Bourdieu et c'était drôle, je venais d’écouter Denis Podalydès raconter sa relation presque filiale avec la famille Bourdieu. Passionnant !  

Et lorsqu’on me sert une galéjade comme transfuge classe, j'interroge mon habitus social.

Je dois la découverte de cette voie royale à mon éducation aux petits oignons.

En effet, comme nos deux parents eurent une vie fracassée, notre mère avait vu disparaitre la même année, sa petite sœur et son père. Elle avait dû à 17 ans arrêter ses études en entrant à l’usine de chaussures de Tyrosse pour subvenir aux besoins de la famille.

Quant à notre père, la transhumance fasciste déclenchée par les militaires espagnols le conduisit dans un camp de concentration réservé à une population basque en Ardèche à l’âge de 8 ans. 

Forts de ces douloureux constats, ils associèrent leurs malheurs passées pour le transformer en un extraordinaire amour familial qui bénéficia aussi à notre grand-mère,  en perdition elle-aussi, à qui nous avions fait retrouver le sourire.

Entres autres transmissions heureuses, il y a bien sûr la lecture et l’apprentissage de l’intelligence différée au service des autres avec ce fil conducteur familial qui ne nous quittera plus : la CGT. 

Plutôt que de m’appesantir, sur une longue dérive qui me fit passer du marxisme-léninisme pur et dur après l’étude des textes sacrées à l’anarcho-syndicalisme CGT, j’ai préféré retenir les derniers dialogues savoureux  avec ma mère , la Vieille stal comme je l'appelais :   

Elle m'avait envoyé ce mail que j'avais gardé : 

[…] petit con !!!! ça t'arrange hein de bavasser sur ceux qui ne pensent pas comme toi. … un peu catho ....pour les pauvres.... y compris ceux qui n'ont pas eu la chance d'être poursuivis par les études... selon leur expression ... un peu coco  pour la fraternité qu'ils trainent avec eux ... une pêche et une gueule d'enfer disaient encore ce matin mes camarades......çà c'est du Descoustey Paul parce que dans les deux familles à part lui ...c'étaient des bourges de chez bourges …

Court extrait de ma longue réponse

[…] Moi aussi je suis en grève mais du zèle. En système capitaliste il y a longtemps que je sais que le paraître est plus important que l'être. Mais la règle est  de rester dans l'ombre, et ça j'y arrive très bien car si j'étais né ailleurs qu'au Claquet à Tyrosse, avec le même formatage intellectuel, il y a longtemps que j'aurai été un autre. 

[…] je te rappelle toute l'importance de l'éducation dans la réalisation de ces concepts, alors cherche à comprendre si la rigueur de ton éducation toute maternelle n'a pu déclencher cette extase libertaire ! 

[…] politiquement c'est une évidence, je suis marqué par mon éducation, surtout lorsqu'on voit les lacunes de Fafou dans ce domaine, on comprend car elle n'a jamais entendu une réunion informelle à Chantevent de syndiqués néophytes.  

[...] Et encore merci de m'avoir fait aussi brillant et aussi subtil dans la duplicité face à la hiérarchie ! 


A ma Louise Michel préférée. Bises. Marc  

Réponse de la mère Etcheu

[…] Quelle logorrhée digne des plus grands orateurs de la Grèce antique. ... en attendant j'étais à Bayonne avec 5 000 manifestants. 

[…] Ta sœur et ton beau-frère étaient à Mont-de -Marsan et toi tu étais  où ???? 


Les digressions passéistes, je les laisse aux phraséologies. Critiquer, c'est bien, agir c'est mieux. … et j'ai donné de la voix … ce matin j'adore....

agur faux basque...enfin 50- 50 

La vieille stal’, fils irrespectueux !

Même ces 5 petits-enfants l’appelaient ainsi ou Elena Ceausescu depuis qu'elle avait arrêté une partie de belote, car pour elle, il était temps que ces quatre petits-garçons rentrent pour pouvoir fermer son Kremlin-Chantevent.

Mais j'ai eu la chance d'avoir une Vieille stal comme mère et un libertaire espagnol comme père même si la théorie et lui, ça faisait deux. 

Pour finir cette confession à la Jean-Jacques Rousseau, je suis devenu un hérétique complétement intégré dans l’histoire du capitalisme triomphant en France malgré les rêveries d’un autre monde sans structures coercitives.

Bref, mon gauchisme épidermique s’est enfin libéré à Paris lorsque j’ai vendu ma force de travail  cognitive.

Et pour répondre aux attaques légitimes sur ma trahison de Classe, j'évoquais le fait que je faisais de l'entrisme discret 

Mais comme prévu, je vais solliciter Pierre Bourdieu pour changer de partition avant de fêter comme il se doit notre éphémère victoire de décembre 95.

Après un long mois de grève contre les mesures du Fakir du Plumaçon (Alain Juppé), car ce drôle de sire est originaire de Mont de Marsan et le Plumaçon est le nom des arènes de sa ville natale, même si cela choque mes camarades de SUD, je vais juste reprendre les dires de Pierre Bourdieu qui se trouvait à nos côtés en 95 !  

Dans un écrit du 10 décembre Juju nous dit : « Je veux que la France soit un pays sérieux et un pays heureux. » que Bourdieu traduit instantanément par :

« Je veux que les gens sérieux, c’est-à-dire, les élites, les énarques, ceux qui savent où est le bonheur du peuple, soient en mesure de faire le bonheur du peuple, fût-ce malgré lui, c’est-à-dire contre sa volonté ; en effet, aveuglé par ses désirs, dont parlait le philosophe, le peuple ne connait pas son bonheur – en particulier son bonheur d’être gouverné par des gens qui, comme M. Juppé, connaissent son bonheur mieux que lui »  Source : Pierre Bourdieu Contre-feux 

Après un hiver difficile en 1995, le Fakir du Plumaçon était parti faire du wwoofing au Canada pour laisser la place en 1996 à l'ex-lambertiste qui finira comme tous ces opportunistes lambertistes par devenir socialiste à force d’entrisme dévoyé (mort de rire !) 

A présent, venons-en à notre sujet : les celebres Jean-Jacques de l'Histoire de France ! 

Cette dérive débuta avec Jean Jacques Rousseau avant de s’achever avec Jean-Jacques Taillentou du côté de " Taller  d’un con Marc " comme avait dit ma nièce Céline lorsque je m’étais trompé de route après le concert des Nadau à Linxe !  

Il a donc fallu  plus tard que j’explore Taller parce que je suis moi-aussi un authentique spécialiste des Vikings ! 

Lors de mon premier Paris Drakkar, j’avais descendu la Seine en Normandie avec ma collègue Anne Marie puisque nous avions gagné un prix d’excellence dans le métier que nous exercions.

Certes le Drakkar était plus petit et comme je suis nul en navigation malgré des relations historiques privilégiés avec Elkano (pour ceux qui ne le connaissent pas tapez Magellan ou El Cano sur la toile et vous saurez), j’avais préféré boire un coup avec ma viking préférée car elle avait une sacrée descente pour célébrer notre dernière place. (Ne vous inquiétez pas je vais lui envoyer ce texte pour qu’elle râle un bon coup !)

Ensuite en randonnée avec Eric et Pascal (le chouchou), à Saint-Clair-sur-Epte, nous avons été étudier le traité entre Charles le simple et Rollon en 911. Quand je vous dis que je suis un spécialiste des Vikings ! 

Alors pour aller vite, Charles III le Simple allait signer un traité avec  Rollon, le chef viking pour séparer le Vexin en deux : le Français et le Normand pour les randonneurs que nous sommes !  

Survint alors, une scène particulièrement douteuse : Rollon n'ayant pas voulu baiser le pied du roi,  il ordonna à un de ses guerriers de le faire à sa place. Le Viking désigné prit son pied en le portant à la bouche et balança le roi.

C’est sur que si l’évêque sur place avait demandé l’arbitrage vidéo, cela aurait pu avoir de graves conséquences pour la suite. 

Moi aussi je peux légender, j’adore ça !!! Mais ça n'a pas fait rire Eric qui n'était pas pas content, mais pas du tout, non pas de la non présence de l'arbitrage vidéo  mais parce que j'ignorais que la fontaine miraculeuse de Saint Clair soignait la cécité. 

Mais avant d’aller en randonnée à Taller, j’avais commencé par étudier les livres de Jean-Jacques Taillentou que je possédais : Histoire du Marensin - De l'antiquité à la Révolution et la Petite Histoire des Landes

Quand j’ai un doute historique, je lis du Jean-Jacques Taillentou et j’étudie avant de partir. Là, j’avais emmené les deux livres dans mon sac à dos  à côté de la bouteille de Tursan.  

Alors la bataille entre Guillaume Sanche et les copains d’Anne Marie ?

Et Fafou m'avait dit aussi avant de partir  : " fais gaffe où tu mets tes gros sabots " ! 

Les historiens sérieux disent que le site de l’hôpital du frérot de Guillaume, Gombaud évêque de Dax en 977 avait  bien existé.Il balise le chemin des pèlerins à la coquille.  J’ai pris toute cette randonné en photo au fur et à mesure que j’avançais et bien sûr l’hypothétique site de la Fosse Guimbaud.

Comme Jean-Jacques ne se prononçait pas en émettant plusieurs hypothèses bien différentes de celles à la mode d’un loulou capable de te dire que celui qui a signé à Saint-Clair sur Epte n’était autre que Rollon déjà vu à Ronce et à Vaux (humour Fafou !)   

Mais qui est donc cet historien et géographe reclusien pour avoir une confiance aussi solide dans sa science   ? 

Jean-Jacques Taillentou, je ne l’avais jamais rencontré mais je l’avais beaucoup lu puisque ma mère, la Vielle Stal’ (rappel pour ceux qui ne suivent pas) et  Fafou, ma sœur, amoureuses de ce pays les Landes de Gascogne, m’achetaient régulièrement ses ouvrages.

Et lorsque Dolorès Columbo fut mutée  à Tarnos, elle m’avait dit qu’il y avait un certain professeur d’histoire qui répondait au nom de Jean Jacques Taillentou !

Je regardais sur le Net pour étudier son profil et là je m’aperçus que c’était une sommité que je n’imaginais même pas. 
Et puis un jour à la sortie des cours, je le reconnus et je l’interpellai ainsi :

« Monsieur Taillentou, vous pouvez venir me voir c’est pour une séance de signature ! »

Par la suite nous avons eu des discussions passionnantes sur Reclus et j’ai beaucoup appris à son contact.

Un jour toujours à la sortie des cours, il m’avait gentiment donné un opuscule Les " chemins " de Saint Jacques dans les Landes : une voie littorale ?, qu’il avait écrit. Eh bien sûr ces œuvres sont des compléments indispensables à cette Poétique reclusienne. 

Il m’avait dédicacé son avant-dernier ouvrage et dans sa présentation Jean-Jacques précisait que ces :

[…] Documents exceptionnels, témoin et tableau d'une époque, œuvre littéraire, ce texte d'Élisée Reclus a curieusement été relativement peu exploité ou mis en valeur par les historiens régionalistes ou universitaires, oubliant sans doute la large connotation historique de ses écrits on négligeant l'art de Reclus de peindre les sociétés dans leurs milieux. Il méritait bien une seconde vie.

Et j’ai mis en photo son dernier ouvrage passionnant en collage sur la photo de la cabane de Jean-Jacques Rousseau.

Pour ceux qui penseraient que j’ai oublié de parler du cabinet de travail de Jean-Jacques Rousseau : la forêt de Montmorency, je n’ai pas voulu reprendre mes quelques billets Médiapart où j’en parle pour ne pas que Jean-Mi dise que je suis une breugasse  incorrigible.

Impressionnant et encore merci Jean Jacques pour ton apport involontaire à la Poétiques reclusienne que j’ai encore eu la plaisir de revisiter ce samedi à Moliets !

J’ai encore appris des tas de choses à creuser lors de cette merveilleuse journée organisée à Moliets pour retrouver toute la mémoire historique du Marensin (facile, je l’ai déjà faite mais j’adore !).  

Afin de conclure ces balades des cabanes des  JJ  que j’ai transformées en ballades sans queue ni tête comme d’habitude, j’ai sollicité Kenneth White, découvert grâce à Max Demau alors journaliste de la célèbre radio libre, Ici Ondres : 

[…] Pourquoi écrire ? Pour ne pas devenir fou de cette ivresse blanche qui est le sang de l'écriture


 
Et comme son livre trainait sur le bureau, à toi George, sans Simon Leys bien sûr que j’ai provisoirement abandonnée en attendant notre retour au Pigeonnier à Taipei (Taïwan) en 2025 : 

[…] À une époque de supercherie universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire

Et laissons le dernier mot à Albert Camus :

[…] Ne marche pas devant moi, je ne te suivrais peut-être pas. Ne marche pas derrière moi, je ne te guiderai peut-être pas. Marche à côté de moi et sois simplement mon ami

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