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Pourtant ce jour-là, j'étais content, j'avais enfin réussi à retrouver la stèle du camp du Clocher.
Comme je suis nul en orientation contrairement à mon orientation politique, c'était un exploit car ma petite basquaise et mes deux petits-enfants créolisés commençaient à s'impatienter !
Faisons un point sur cette stèle grâce à l'article de Juliette Mylle du dimanche 18 septembre 2022 pour France Bleu Creuse)
[...] Le camp de Rétention 1939-1942
"Il y a eu un gros afflux de républicains espagnols en 1939, raconte Amada Pedrola Rousseau.
À ce moment là, les autochtones ont été un petit peu gênés par ces indésirables, ces étrangers, ces gens qui étaient signalés comme très dangereux, puisque c'était ce que les franquistes racontaient. Donc les Guérétois ont commencé à ne plus vouloir tous ces Espagnols chez eux. Et c'est à ce moment là que la préfecture et le maire de l'époque avaient demandé à ce que tous ces Espagnols soient regroupés dans un camp"
Merci Amada qui a tant fait pour me rappeler mon histoire espagnole méconnue. Exactement comme mes camarades de l'ACER !
Mais me direz-vous quel est le rapport entre la violente expulsion des boulistes de Montmartre et la stèle du Clocher ?
Et bien tout simplement après la balade en famille à Guéret, les gamins (les petits-créolisés) m'avaient autorisé à rechercher la stèle.
Et au moment, où je l'avais trouvé, je descendis de la voiture pour la photographie, mon téléphone a vibré.
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C'était Nico, mon copain de l'ACER (Amis des Combattants en Espagne Républicaine) qui me racontait ton coup de force sur le site si particulier de Montmartre. Il m'expliquait que tu avais envoyé des wagons de spadassins pour déloger de pacifistes boulistes !
De simples boulistes ! Incroyable, du jamais vu ! Et c'est toi la Galifeta qui a fait ça ! Mes camarades venaient d’être expulsés.
Je ne suis rentré qu’une fois dans ce lieu étonnant de Paris lorsque nous faisions le Paris de la Commune sous la houlette de Philippe Boisseau (aujourd'hui décédé).
A l’époque, deux de mes camarades, Sitjar et La Rouille étaient présents. Ils jouaient aux boules ! Ils avaient été surpris de me voir et m’avaient demandé les raisons de ma présence dans ces lieux de Montmartre que tu t'es permis de détruire.
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Je leur avais expliqué que nous découvrions un site chargé d'histoire : Montmartre !
En suivant, les deux m’avaient proposé de boire un coup sur place au bar que tes spadassins ont détruit. J'avais alors demandé à Philippe si on pouvait s’estanquer comme Sitjar et La Rouille me l'avaient proposé. Et Philippe avait trouvé l’idée délicieuse.
Voilà pour le première partie. Tu liras ce livre si tu as le temps pour comprendre ton surnom.
Ne me remercie, c'est du Michèle Audin ! J'ai toujours été admiratif de ces ouvriers révolutionnaires comme Varlin, Theisz ou Jourde que tu ne connais peut-être pas, vu le milieu dans lequel tu évolues à présent. Et c'est tant mieux pour toi. Non là où tu m'as déçu, c'est que contrairement à ta copine Rachida, tu n'as pas été retenue comme ministre.
C'est peut-être pour çà que tu as voulu montrer que comme Taïaut de l'île de Ré, qu'on pouvait compter sur toi pour le tout sécuritaire !
Venons-en à présent aux boules et à l'histoire de la guerre d''Espagne
Tu comprendras mieux pourquoi ton action et le coup de fil de Nico avaient légèrement énervé ma moitié espagnole d'un côté et ma moitié française de l'autre.
Lorsque j'habitais les Landes, il y a fort longtemps, toute ma famille espagnole jouait à la pétanque, même à Noël. Mon père, mon oncle, et mon cousin germain, le plus doué de tous.
Mon père fut même président du Club bouliste tyrossais.
Et je ne comprenais pas ce lien entre des basques et la pétanque car si tu lances une boule contre un fronton même avec un chistera, ça ne sert à rien.
On avait même joué un jour en doublettes à Ituren en Navarre à côté du fronton quand le débris fasciste avait enfin passé l’arme à gauche. Mon grand-père le Mikelete basque pouvait enfin aller voir le village natal de sa femme.
Et les navarrais ce jour-là nous regardaient avec un drôle d'air. Moi, je découvrais enfin ce village de Joaldunak au pied du somptueux Mendaur. Et les laminak qui le surveillent car ma grand-mère qui était très superstitieuse, m'en avait parlé de cette légende. Et en Français bricolé, s'il vous plaît !
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Eh bien, il faut que tu saches, que si mon père et son frère étaient si doués pour ce jeu, c’est à cause de la guerre d’Espagne.
Pourquoi ?
Je t'explique juste après cette digression qui est importante pour ta culture, me semble-t-il !
Figure toi que le commandante Navarro (c'est son appellation en Espagne). Il était de Biel en Aragon où il a été flingué après sa désertion voulue de la Nueve. Il voulait revenir en Espagne se battre contre qui tu sais !, plutôt que finir le guerre contre le nazi à la moustache ridicule. Et les fascistes l'ont abattu dès son retour au pays !
Simple soldat de la Nueve, avec un autre camarade espingouin à la libération de Paris, il a tenu en joue , le nazi von Choltitz dans la ville qui t'a faite infante ! Mais le nazi ne voulait pas se rendre à de simples soldats, un espingouin de surcroit, des presque sous hommes pour ces fêlés eugénistes qui se sont reproduits aujourd'hui en France !
Bref, toute ma famille a été parquée dans un camp de regroupement pour être dans l’air du temps (1936 ) et non de concentration n’en déplaise à Jordi de l'ACER) también !
Et les deux gamins de 9 et 8 ans, Pablo et Andoni (mon père) ont appris la pétanque en Ardèche et mon père a continué avec la " Longue " plus tard à Lyon. Diego, le plus grand, était un intellectuel pur, je ne l’ai jamais vu lancer une boule.
Voilà la Galifeta pourquoi j’ai les boules car tu détruis tout un pan de l’histoire de Paris comme ça en claquant des doigts !
Et autant de spadassins pour des boulistes pacifistes, je ne comprends pas.
Alors pour te rappeler tes origines socialistes, je me permets de signer ce billet Federico Sanchez te salue bien.
Je pense que Jorge ne m’en voudra pas.