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Marc Etxeberria Lanz

Toujours harmoniste reclusien et rabelaisien au 1 janvier 2025 !

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Billet de blog 30 mai 2022

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Dans les Landes, le bonheur est toujours dans l'après

Pour étudier cet aphorisme, rien ne valait une randonnée harmoniste du côté de Pouydesseaux. Il fallait aussi profiter de la présence bien pacifique de Jean Rostand pour permettre au hasard de prendre en charge la découverte de sa propre imagination.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Mais avant de charger le sac à dos quelques définitions :

Jean Rostand se pensait comme un Citoyen du monde, Élisée Reclus comme un Citoyen de la Terre.

Pour Jean Rostand,  " Être  citoyen du Monde c’est parier pour la survie de l’humanité. "

et 

" L’unification de la planète est dans le sens de l’avenir humain. Elle est aussi certaine  pour demain qu’elle est jugée utopique à l’heure présente. […] Et, quand, enfin, il existera, ce Monde uni, chacun s’étonnera qu’on ait mis un si long temps à réaliser un projet si nécessaire.

Alors pour emmerder ces censeurs de l'étriqué qui exposent leur visage déformé par la haine sur des affiches effroyables de la Douce France de Rachid Taha, j'ai opté pour la Citoyenneté du Tout-Monde.

Utopie ? . 

Mais avant de commencer à marcher normalement même si je ttanque  en ce moment, je me suis attardé sur la dystopie inscrite sur le monument aux morts du village landais de Pouydesseaux.

Dystopie que régulent tous ces affamés de la mort de l’autre, je laisse à tout un chacun la liberté entière de les désigner ou de se réfugier derrière la propagande d’où qu’elle vienne. Et je ne parle pas uniquement de l’absurdité guerrière actuelle ou ailleurs dans le monde, non, j’englobe toutes les supercheries des états compromis dans l’économie qui financent et fabriquent la guerre à des fins sans fins de royalties tombées en rafales ; la France étant un modèle du genre dans ce domaine !

Car comme l’avait écrit Hannah Arendt au moment de falsification américaine au Vietnam :

«  Comme tout le monde vous ment en permanence, le résultat n'est pas que vous croyez ces mensonges mais que plus personne ne croit plus rien. Un peuple qui ne peut plus rien croire ne peut se faire une opinion. Il est privé non seulement de sa capacité d'agir mais aussi de sa capacité de penser et de juger. Et avec un tel peuple, vous pouvez faire ce que vous voulez. »

Illustration 1
Hannah Arendt et le camp de concentration de Gurs

Toute ressemblance avec des peuples moutonniers ayant accepté cette maxime serait purement fortuite !

Devant le monument aux morts pour rien, j'ai compté 18 morts originaires du village dont 4 portaient le même nom entre 1914 et 1918. Et lorsque j’avais fini d'égrener les noms de ces jeunes gens que les sinistres " j'offre la mort " ou " je fauche la vie ", avaient suicidé légalement, je me suis repassé le film du 11 novembre 1968 que j'avais vécu en direct ! 

Dès le début de l’année scolaire, le Maître nous avait appris à chanter la Marseillaise pour être au top le jour J ! 

Et ce fameux lundi 11 novembre qui se déroula en compagnie d'une cohorte d’officiels, d'une centurie sans tueries d’officiers, le tout arrangé par une fanfare pour honorer les morts pour la patrie comme ils disaient, nous avons chanté la Marseillaise à gorges déployées. 

Depuis ce jour fatidique, j'ai toujours détesté ces cérémonies qui font croire que l'innocence peut suffire à te transformer en héros. Je n'insiste pas sur le sujet je renvoie à ce précédent billet qui racontait cette folie guerrière incompréhensible.  

https://blogs.mediapart.fr/marc-etxeberria-lanz/blog/200420/une-reclusienne-au-bas-de-laisne

Et chaque fois que j'ai arpenté ces terrains de jeux criminels réservés, j'ai toujours en mémoire le livre de Claude Duneton, Le Monument que m'avait conseillé mon corrézien préféré, Jean-Pierre !

Vingt-sept noms sont gravés sur le monument aux morts de Lagleygeolle en Corrèze, qui est le village natal de Claude Duneton. L’écrivain a décidé de refaire vivre ces individus morts à la  guerre 14-18 dans un roman vrai, comme il l’avait défini tant cette histoire l’avait bouleversé.  

La cérémonie du 11 novembre montrait combien il était important de continuer à conditionner de jeunes cerveaux afin qu’ils intègrent l'inacceptable sans en comprendre le sens. Et j'ai longtemps traîné cette douleur car à cause de ces choses que je ne comprenais pas, je perdais un jour de liberté que mon imagination débordante et pacifique m’aurait dessiné ! 

Après cette traversée dans les catacombes de l'indicible, je suis tombé nez à nez ou presque avec un daguet occupé à brouter de l'herbe gorgée de rosée au milieu d'un lotissement aéré !

Illustration 2

J'ai bien sûr fait glisser mon appareil photo mais au lieu de s'enfuir, il s'est juste éloigné car l'herbe délicieuse était en abondance dans ce quartier presque désert ! .

La journée avait décidé d'inverser sa trajectoire pour l'accompagner de bonheur, cet éphémère qui alterne sa présence heureuse avec la banalité du quotidien. Je vais juste interroger mon maître à penser de l'intelligence sociétale à ce sujet :  

" Le bonheur, tel que nous le comprenons, n'est donc pas une simple jouissance personnelle. Certes il est individuel en ce sens que chacun est le propre artisan de son bonheur, mais il n'est vrai, profond, complet, quand c'est tendant sur l'humanité entière.

Vision personnelle qu'il donne dans le tome V de  L'Homme et la Terre.

Et lorsque le chemin s'est écarté dans la campagne, les orchidées allaient s'aligner sur le bord du chemin pour m'ouvrir la route. De belles images encore à ajouter dans ma collection de bonnes surprises.

Une semaine plus tôt, j'avais découvert mes premières ophrys landaises moi qui ne connaissais que les Vexinoises, comme cet Ophrys bécasse  ou cet Ophrys abeille. Bien sûr les Orchidées Militaris se mirent au garde-à-vous lorsque je les ai prises en photo !

Mais j'ai toujours eu une préférence pour les ophrys qui se la jouent coquets lorsqu'ils imitent l'insecte qui va venir les polliniser !

Et à chaque fois que je les découvre, je suis toujours fasciné par cette nature qui leur a permis de faire semblant d'être des abeilles, des bourdons, des araignées ou des mouches.

L'année 2022 est donc bien une année reclusienne personnelle.

Illustration 3
Le bonheur est dans l'après disait Reclus !

C'est là que je me suis rendu compte de la chance d'avoir eu des professeurs comme Reclus ou mes parents aujourd'hui disparus car ils m'avaient appris à regarder les choses essentielles de la vie !

La pacifique Reclusienne poursuivait sa tranquille traversée au cœur de la pinède en cours de régénération avant d'arriver sur les bords du premier étang. Le Ruisseau du moulin de Pouydesseaux le séparait de la Presqu'île des Aulnes

Comme le site était bien agréable, je me suis accordé un rapide ravitaillement avant de reprendre le cours de la balade.

Plus loin, un panneau indiquait que le passage n'était pas autorisé pour les randonneurs. Ils devaient se rendre au guichet pour régler l'octroi s'ils voulaient y pénétrer.

Illustration 4

Hélas le centre n'ouvrait qu'à partir du 18 juin 2022.

J'aurai pu donner cette information à mon copain Max Demau qui l'aurait balancée sur sa radio libre de l'époque car ça aurait eu de la gueule un appel du 18 juin sur Ici Ondres ! Hélas ce monde de la dérision est aujourd'hui révolu.  

Lorsque je suis arrivé à l'entrée du centre, j'aurai pu le traverser et ressortir à l'endroit où j'avais lu les panneaux d'interdiction mais comme Élisée Reclus m'avait enseigné que la plus haute expression de l'ordre était tout simplement l'anarchie, il ne me serait même pas venu à l'idée de me comporter comme  un malappris ! Car je continue de penser que seule l'éducation, accompagnée de la généralisation de crosses en l'air, permettrait de se débarrasser de tous ces parasites de l'inutilité sociétale.

Je laisse à chacun la liberté de dresser la liste de ces cancrelats de l'obéissance servile aux usurpateurs ou aux maîtres du monde qui ont spolié la collectivité en détournant des titres de propriété volées.

Et pour répondre à ceux qui me disent que c'est impossible, je renvoie à la lecture du livre  de Pierre Kropotkine, La Grande Révolution !

À la fin de cette première reclusienne, j'ai décidé de poursuivre mes explorations dans les Landes pour saluer le célèbre Foyen devenu anarchiste sur le tard.

Avec pour commencer l'histoire d'un ruisseau étudiée par un Reclusien anarchique qui débute systématiquement à l'envers toutes ses balades ou presque !     

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