Comment l’extrême-droite ukrainienne cherche à annexer le mouvement populaire anti-corruption de ces derniers mois et ce depuis le début. Des néo-nazis, se référant explicitement au 3è Reich, sont dans le gouvernement ukrainien, soutenu par l’U.E. et mis en place sous l’influence américaine. Où va-t-on ?
Le nom original du parti Svoboda (« Liberté ») était « Parti National Socialiste d’Ukraine » (PNSU, qui avait un logo proche de la croix gammée)
Svoboda rend hommage à la division SS « Galicie » et se réfère à Stéphane Bandera, qui collabora avec les nazis par antisémitisme autant que par anti-communisme et sentiment anti-russe (déclaré « héros national ukrainien » en 2010, ce qui valut alors à Kiev la réprobation du Parlement européen)
Le 3 mars, le diplomate Youri Sergeïev, nouvel ambassadeur d’Ukraine à l’ONU déclarait « Les preuves présentées par l’Union soviétique lors du jugement des criminels de guerre Nazis ont été falsifiées »
Aujourd’hui, un des mots d’ordre préféré de Svoboda est « tabassons les youpins et les ruskoffs ».
Ses responsables, et quelques autres d’extrême droite, font désormais partie du nouveau gouvernement. A des postes mineurs ? Pas tout à fait…
- Oleksandre Sych (Svoboda), Premier ministre adjoint
- Serhiy Kvit (Svoboda), Ministre de l'Éducation
- Andriy Mokhnyk (Svoboda), Ministre de l'Écologie et desRessources naturelles
- Ihor Shvaika (Svoboda), Ministre de la Politique agricole et de l'Alimentation
- Ihor Tenyukh (participe aux réunions de Svoboda) Ministre de la Défense
- Andriy Parubiy (Fondateur du PNSU), Secrétaire général du ministère de la Défense et des Forces Armées
- Dmytro Yarosh (s'est battu en Tchétchénie aux côtés des islamistes), Secrétaire adjoint ministère de la Défense et des Forces Armées
- Dmytro Boulatov (UNA-UNSO, Auto Défense Ukrainienne), Ministre de la Jeunesse et des Sports
- Oleh Makhnitsky (Svoboda), Procureur général d'Ukraine
- Tetiana Tchornovol (UNA-UNSO, Auto Défense Ukrainienne), Présidente de la Commission nationale anti-corruption
Qui nous en informe et qui s’en inquiète, dans notre Europe forgée sur les ruines du fascisme et qui a pour but premier la conservation de la Paix ? Ce qui était affirmé il y a à peine trois mois est devenu obsolète. Car le 13 décembre dernier, le Parlement européen adoptait la résolution suivante : « le Parlement s’inquiète de la montée du sentiment nationaliste en Ukraine, qui s’est traduit par le soutien apporté au Parti « Svoboda », lequel se trouve ainsi être l’un des deux nouveaux partis à faire son entrée à la Rada (le Parlement); rappelle que les opinions racistes, antisémites et xénophobes sont contraires aux valeurs et principes fondamentaux de l’Union européenne et, par conséquent, invite les partis démocratiques siégeant à la Rada à ne pas s’associer avec ce parti, ni à approuver ou former de coalition avec ce dernier ».
(référence :http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//TEXT+TA+P7-TA-2012-0507+0+DOC+XML+V0//FR)
Tout cela ne fait que poser une question, simple mais angoissante : les médias ne sont-ils pas déjà entrés dans une logique de guerre ? L’ennemi est désigné. Les esprits préparés. Et maintenant ?
A suivre – pas vraiment dans la sérénité.
Illustration : le portrait de Bandera dans la Mairie de Kiev, entre deux banderoles de Svoboda