Les mots marquent les esprits et conduisent le monde. Ils aident à bien définir les choses. Ce matin, des hommes en armes, issus des rangs de la garde républicaine, de la gendarmerie et de l’armée, sont intervenus sur deux chaînes de télévision gabonaises pour annoncer l’annulation de la fausse énième réélection d’Ali Bongo à la tête du Gabon. Quel que soit le dénouement de cette intervention, il s’agit d’un acte hautement patriotique. Absolument salutaire. Qui va écrire une nouvelle page de l’histoire de ce petit pays.
Que faire depuis l’étranger ?
Agir stratégiquement. Nous devons nous faire entendre par le gouvernement français à partir d’un récapitulatif clair des coups d’Etat électoraux orchestrés par Ali Bongo :
2009 : décès d’Omar Bongo Ondimba. Son fils, ministre de la Défense, s’empare du pouvoir et organise des élections. Battu par l’ancien opposant Pierre Maboundou, il est pourtant déclaré vainqueur.
2016 : nouvelle élection présidentielle. Ali Bongo est battu par Jean Ping. Ce dernier est vainqueur dans huit (8) provinces du Gabon sauf une (1), celle dont est originaire Ali Bongo. Le résultat obtenu dans sa région natale se révèle effarant : le taux de participation est de 99,93% avec plus de 95% des suffrages pour Ali Bongo. Il est à nouveau déclaré vainqueur.
2023 : Ali Bongo est candidat à un troisième mandat sans le moindre atout à faire valoir auprès des Gabonais. Un AVC survenu en 2018 le rend invalide. Ali Bongo donne peine à voir et à entendre au point qu’il refusera de participer à l’émission de télévision publique pour répondre aux questions des journalistes.
Son bilan est totalement négatif. D’après un rapport d’évaluation établi par le cabinet de l’économiste Mays Mouissi, sur les 105 promesses de campagne de 2016, Ali Bongo n’en a réalisé que 13. En dépit de son état physique et d’un bilan catastrophique, il est à nouveau déclaré vainqueur par un résultat écrasant de 64,27% des voix contre 30,77% pour son adversaire, l’économiste Albert Ondo Ossa.
Démarche pour la diaspora
Les marches, les manifestations publiques et les protestations sur les réseaux sociaux seront utiles mais elles ne suffiront pas. Où que vous vous trouviez dans le monde, adressez-vous aux médias et aux autorités politiques de votre région ou commune (maire, député, président du Conseil départemental et régional) pour une première chose : expliquer la situation du Gabon afin d’éviter la confusion avec ce qui se passe au Niger. Rien à voir.
Pour avoir le soutien de la France et d’autres pays européens, il faut bien nommer l’action des hommes en armes du Gabon : il s’agit d’un CONTRE-COUP D’ETAT ELECTORAL destiné à restaurer une véritable démocratie et un Etat de droit au Gabon. Nos pancartes à travers les manifestations à venir au sein de la diaspora doivent l’expliquer : LES MILITAIRES ONT DECIDE DE METTRE FIN AUX COUPS ETAT ELECTORAUX AU GABON.