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Education populaire (science et techniques), luttes diverses et variées (celles ci qui imposent de "commencer à penser contre soi même") et musiques bruitistes de toutes origines

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Billet de blog 15 décembre 2011

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La science de A comme autonomie à z comme zététique : L comme laboratoire

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La figure du Laboratoire est une figure métonymique de la science : imaginer la science, c’est imaginer des scientifiques en train de vérifier quelque obscure expérience dans un laboratoire. Les progrès de la science s’évaluent d’ailleurs t à la taille du laboratoire : quels progrès considérable entre les laboratoires du XVII° siècle pauvrement équipés et le LHC (le laboratoire ultime), laboratoire torique permettant de démontrer l’existence du « boson de Higgs qui est grand de plusieurs dizaines de kilomètres et regroupe des centaines de scientifiques, d’ingénieurs et de techniciens

La fortune actuelle du « laboratoire saute aux yeux du moins averti : on le rencontre partout. Des laboratoires d’analyse médicale, des laboratoires dans l’univers industriels, les anciennes salles de coupe des bouchers sont elles même surnommées « laboratoire ». Ce succès témoigne de l'autorité de la science, synonime de sérieux, de chose prouvée et d'objectivité

Mais on pourrait se poser la question des origine de la notion même de "laboratoire" et de son évolution.

Les origines du laboratoire est à trouver dans la recherche de la purification alchimique. Pour les alchimistes, le laboratoire est d’abord un lieu de transformation, de purification et d’épreuves. Cette disposition va se diffuser a toute une partie du monde scientifique qui pratique également l’alchimie jusqu’au XVII° siècle sans y voir aucune contradiction De 1668 à 1675 Isaac Newton pratique l’alchimie. Il y avait été précédé par des scientifiques comme Roger Bacon, Robert Boyle

En 1722, le médecin et naturaliste français Étienne-François Geoffroy, inventeur du concept d'affinité chimique ne croit pas à la transmutation, mais ne pense pas possible de démontrer son impossibilité

« L'Art [alchimique] n'a jamais fait un grain [d'or] d'aucun des métaux imparfaits [plomb, étain, fer, cuivre, mercure], qui selon les alchimistes sont de l'or que la Nature a manqués. Il n'a seulement jamais fait un caillou. Selon toutes les apparences, la Nature se réserve toutes les productions. Cependant, on ne démontre pas qu'il soit impossible de faire de l'or, mais on ne démontrera pas non plus qu'il soit impossible qu'un homme ne meure pas. »

Mais celui qui apportera un coup fatal à l’alchimie sera le grand chimiste Lavoisier, celui qui découvrit la composition de l’eau en deux atomes d’hydrogène pour un atome d’oxygène.

Il apportera surtout une innovation considérable, qui changera le fonctionnement même du laboratoire en utilisant une des principales innovations du capitalisme alors naissant ; la comptabilité en partie double (ce qui doit sortir doit être égal à ce qui est entré) Il va utiliser la balance comme outil de calibration et de mesure de la quantité mis en œuvre dans les expériences auquel auquel il procède. Le laboratoire va ainsi être un lieu ou les expériences doivent être « contrôlées », ou une comptabilité rigoureuse permet de mesurer précisément les aspects qualitatifs mais aussi où le laboratoire est protégé des influences de l’extérieur. Une image parlante est donnée par la « cage de Faraday », un dispositif qui permet d’échapper à l’influence des champs magnétiques extérieurs.

Le nouveaux défi qui s’ouvre alors c’est de concevoir un laboratoire ouvert sur le monde et non par fermé sur son être propre. Mais c’est un défis qui échappe au « progrès quantitatif » (l’utilisation d’outils plus sophistiqués ou plus chers ne servira de rien pour aboutir au résultat escompté) et qui concerne en premier lieu les relations des scientifiques avec l’ensemble de la société.

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