Révolté par l'invasion russe, spontanément je partageais l'idée qu'il faut leur envoyer des armes pour résister. Mais depuis je réfléchis.
Le rapport de forces sur le terrain aujourd'hui montre à l'évidence que Poutine ne peut que gagner militairement. Aucune réplique militaire sérieuse n'existe pour l'empêcher !
Sortons de notre propre "propagande médiatique", traditionnelle en situation de guerre, "propagande" qui surestime, et les difficultés de l'armée russe, et la résistance ukrainienne. Je rajouterai que la résistance armée à l'invasion (pas à l'occupation ce qui est une autre situation) n'arrêtera pas l'invasion. Elle ne fera que la ralentir et la rendre plus meurtrière pour les civils.
Je rajouterai aussi que Poutine (comme les USA en Irak) a déjà annoncé qu'il n'enverra pas de conscrits en Ukraine, son armée de métier suffira. Donc la résistance des familles de conscrits, je n'y crois pas.
De plus, les sanctions ont l'effet paradoxal d'augmenter le prix du gaz et du pétrole que nous continuons à acheter aux Russes. Donc, indirectement, nous finançons la guerre de Poutine !!! Les 20 milliards dépensés par le budget de la France dont parle Macron pour éviter une hausse insupportable des dépenses énergétiques des gens vont pour 20 à 30% dans les poches de la Russie ! Pour l'Allemagne et d'autres pays d'Europe, c'est 50% de ces sommes qui vont chez Poutine.
Donc arrêtons-nous un peu pour réfléchir. Qui, sérieusement, peut arrêter Poutine si ce n'est pas la guerre ? Je n'en vois qu'un, c'est Xi Jin Ping (orthographe non garantie). Lui seul est indispensable à Poutine en termes économiques, politiques et stratégiques. Et, en plus, il n'a pas intérêt à cette guerre qui ne lui rapporte pas grand chose mais lui coûte très cher en achats de pétrole et de gaz.
Si la Chine décide d'exiger l'arrêt des combats, elle peut l'obtenir comme les USA avait exigé et obtenu en 1956 l'arrêt de l'expédition franco-anglaise pour reconquérir le canal de Suez des mains de l'Egypte. Contre les USA, France et Angleterre ont dû s'incliner contre leur gré et rentrer piteusement.
Cela suppose de donner quelques satisfactions à la Chine sur certains dossiers. Compte tenu du degré de sanction américano-européenne, il y a de quoi négocier sans sacrifier Taïwan.
Franchement, face aux horreurs de cette invasion, ce serait une solution pacifique et autrement plus efficace que la poursuite de la résistance jusqu'au dernier homme ukrainien et une émigration délirante de toutes les femmes et les enfants hors d'Ukraine. Je pense d'ailleurs que , dans le secret de la diplomatie, cette solution de bon sens est sans doute déjà envisagée et que le principal obstacle sera sans doute les USA, et pas l'UE.