Quelques réflexions sur le sentiment très partagé que la candidature de JLM n'a aucune chance d'aller jusqu'au deuxième tour. Alors que nous venons d'assister à la déroute des fameuses évidences sondagières et politologiques avec l'élimination en 11 jours de Sarkozy, Juppé, et Hollande, nous continuons à nous laisser aveugler par des sondages sur une échéance encore lointaine. Je suis vieux (68 ans) et mon amour des chiffres et des résultats électoraux me donne un certain recul sur le fait que 2017 n'est sans doute pas déjà "plié".
Pourquoi ?
1 - Le programme de Fillon qui plaît tant à la France des riches, celle qui a voté en masse dimanche (plus de 30% des inscrits dans les Hauts de Seine et moins de 2% dans les villes pauvres de notre beau pays) est un programme provocateur vis à vis d'au moins 60% des Français, Ceux qui ne sont pas déjà retraites aisés ou CSP+! La droite n'avait jamais osé le faire. Pas sûr que ça lui réussisse.
2 - L'expérience de la Présidentielle d'octobre 1969 montre qu'un parti comme le PS peut s'effondrer. Deferre, désigné candidat par le regroupement SFIO/parti radical, en "ticket" avec Pierre Mendès France alors très populaire à gauche, n'a pas dépassé 5%! Je rappelle que cette alliance était au pouvoir seulement 12 ans auparavant, et quue la SFIO n'était jamais descendue en dessous de 15% des voix depuis des décennies. Aujourd'hui, cela peut très bien arriver au candidat du PS (qu'il s'appelle Valls ou Montebourg), vu son impopularité.
3 - Le pourcentage d'électeurs de MLP sera élevé, la partie économique et sociale du programme Fillon l'aidera. En conséquence l'espace laissé aux nombreux autres candidats sera voisin de ce qu'il fut en 2002, cela se jouera entre 18% et maxi 22%.
4 - Dans ce contexte là le résultat de Mélenchon peut le faire figurer dans le peloton des 2éme places ( Duclos qui était le candidat du PC a eu 21% des voix à cette présidentielle de 1969).
Voilà pourquoi, même si les chances sont minces, elles sont aujourd'hui loin d'être nulles pour le 2eme tour.