Il veut encore réfléchir. Il a besoin de temps, de beaucoup de temps pour se décider s’il est pour ou contre l’euthanasie et la mort assistée. Il reporte sa décision en 2024.
Il n’a pas hésité pour faire massacrer des Français ayant l’outrecuidance de manifester, de le contrarier. Il n’a pas eu d’état d’âme à l’égard des manifestants éborgnés, mutilés, voire tués par des tirs de LBD. Tout est bon pour mater des frondeurs qui osent remettre en question la politique de Sa Majesté.
En revanche, pour alléger les souffrances de personnes en fin de vie, demandant expressément à être euthanasiées, il prend son temps. Comme s’il jouait la montre alors qu’il a la réponse ? Je suis convaincu qu’il ne retarde pas sa réponse pour des questions de conscience – il est difficile de voir de la conscience chez cet homme. Pourquoi alors ? Quel calcul animé sa décision ?
Il aime se jouer des gens. Il aime jouer de son pouvoir, tel un gamin méprisant, au cynisme assumé, si ce n’est cultivé.
Combien on parie que, si demain on lui diagnostique une maladie de Charcot, il n’hésitera pas une seule seconde sur la décision à prendre. Quoique, il est capable d’être maso, cet homme.
Ma mère vient de décéder après trois semaines d’agonie, de dépérissement interminable et d’atteinte injustifiable à sa dignité. Quant à moi, je ne souhaite pas finir avec des soins palliatifs ou une sédation hypocrite. Je demande simplement que l’on respecte ma volonté, car mon corps m’appartient, donc ma vie et ma mort également.
C’est insupportable tous ces atermoiements, toute cette procrastination moralisante, ces pudeurs de gazelle très judéo-chrétiennes – en revanche, on a moins d’états d’âme quand il s’agit de viols d’enfants et d’omerta.
À l’instar de nombre de personnes, je n’ai pas vocation à finir en martyr. Je déteste le dolorisme des béni-oui-oui. Je demande uniquement à être respecté sans restriction.
Il ne faut jamais mettre tout le monde dans le même sac. Mais comment, aujourd’hui, bien plus qu’hier, arriver à encore croire en la politique ? Cet art noble indispensable à la bonne marche d’une démocratie digne de ce nom. Plus exactement, comment continuer à faire confiance à des egos surdimensionnés qui, à de rares exceptions près, tombent dans la griserie du pouvoir « qui leur a été conféré » par des dupés, des naïfs ou des idéologues égoïstes.
En effet, pour se lancer dans la politique, il faut un ego rudement développé. Et la plupart de ces egos s’avèrent malheureusement prêts à vendre leur âme, si ce n’est père et mère, pour s’accrocher à leur petit pouvoir, n’hésitant pas à piétiner la concurrence ; le milieu politique est globalement amoral. Mais comment déjouer tous les pièges rhétoriques de cette caste présomptueuse alors que l’éducation politique est rudimentaire ?
Ainsi, comment peut-on laisser crever 300 000 personnes dans la rue, dont environ 2000 enfants ? On peut puisqu’une majorité vote systématiquement contre toute loi susceptible d’améliorer la condition de vie de plus précaires. Dire que ces gens-là ont des enfants et que beaucoup assistent sans-gêne dévotement à la messe dominicale. Vous y comprenez quelque chose ? Personnellement, cela me donne la nausée. Je perds foi en la politique. Et ça m’inquiète. Ça m’inquiète car nous avons mis au pouvoir des tiroirs-caisses qui spolient sans vergogne et avec morgue la Terre et ses habitants les plus précaires. Les nantis, les assoiffés de dividendes, donc certains d’échapper, d’une façon ou d’une autre, aux crimes écologiques et humanitaires qu’ils ont perpétrés. Et au nom de quoi, au nom du culte du Capital.
Comment croire dans la politique lorsqu’elle est dominée par des figures qui disent tout et son contraire, dont les actes ne sont pas en accord avec leurs paroles, qui aboient comme des roquets ou minaudent comme des serpents, pour séduire ou convaincre les foules en les manipulant ? Elle est belle l’insoumission sous la férule d’un seul ? La démocratie est un concept à géométrie variable, très variable. Plus l’ego est grand, plus la géométrie est variable.
Une majorité stupide conduit la France dans les bras de l’extrême droite et la destruction de notre bien commun : la Terre. Avec l’aide d’une gauche aussi bête qu’infantile.
Faire de la politique demande de la probité, du courage, une authentique éthique humaniste et un véritable sens des responsabilités. Celles et ceux qui semblent bénéficier de ces qualités, pour le moment, voient leur chance sérieusement s’éloigner depuis que l’union de la gauche n’est plus qu’une arlésienne. Parce qu’il faut être crédule ou radicalement à droite pour espérer que cette frange politique se soucie un jour des pauvres et des exploités, du petit peuple, comme ils disent avec un mépris de classe certains. S’il avait été au pouvoir il y a vingt ans, la prestation de compensation du handicap [PCH] n’aurait probablement jamais vu le jour
En attendant, Français, Françaises, je vous emmerde, vous pouvez crever dans la rue ou en agonisant, ça me laisse froid. Voilà le message implicite qu’il sert depuis 2017.