D'abord un peu de poésie en prose pour changer…Introspection
Un homme devant sa fenêtre regarde au fond de lui. Dehors, le soleil transpire sur les tuiles toute son ébullition. C'est l'été, c'est l'automne, qu'importe, au fond de lui, c'est l'éternité. Il a encore dans les narines l'odeur âcre de la cigarette refroidie qui avait enfumé le pull de sa voisine. Il aime une femme, il aime la vie. La vie et des femmes. Alentour c'est le chaos. La politique du mépris d'autrui. Les hommes du déshonneur qui s'affichent avec bruit. Alentour c'est la désintégration des valeurs et de la compassion. Alentour c'est la survie. C'est la peur du lendemain, de son ombre, de son voisin, de l'amour et des matins. D'aucuns spolient, trichent et mentent la main sur le cœur et le cœur sur le portefeuille. Dehors, les feuilles se rabougrissent et les failles s'agrandissent. La justice sociale est en berne. L'amour fanal est en surplis. D'aucuns maltraitent, violent, abusent, jour après jour, sans répit, et sans regret, impunément en général. Dehors, la vie va, les fleurs éclosent et se fanent sans bruit, la nature respire, la vie va. Il est vivant. Si vivant. Bien que meurtri par un vilain jeu de mains d'homme aigri au seuil de son lit. Il va sa vie.
Un homme devant sa fenêtre regarde son âme qui sourit. Au-dehors, le soleil transpire sur les cimes toute sa jubilation. C'est un jour, c'est un instant, qu'importe, son âme est éternelle. Il est heureux. Il est libre. Il se sent libre, il se sent heureux, tel un loup solitaire en accord avec lui-même promenant sa part de mystère sur l'horizon infini de son esprit. Il est amoureux d'une femme. Il est amoureux de la vie. De la vie et de femmes. Il est multiple et singulier. Il est masculin et féminin. Il est la totalité de lui-même. Il est la chair de son devenir et de son propre mystère. Il est son propre univers au milieu d'un océan de firmaments. En attente de se fondre dans la terre d'une femme pleine de grâce et de mouvements. Pleine de soupirs et de sourires. Devant sa fenêtre, il est incarné jusqu'à en être transcendé. Il est Homme et le sera jusqu'à la fin des temps, jusqu'à son dernier souffle assurément. Dehors, la vie fait son chemin irrésistiblement dans le chaos et les dédains si peu humains. Les arbres se concertent et l'amour s'ennuie pendant que le peuple concerte son ennui. Dehors, les destinées se croisent inlassablement. La vie renaît de ses cendres, comme l'amour renaît de ses tourments.Il s'éloigne de la fenêtre à grands pas, le cœur léger et le corps émancipé. Qu'est-ce qui l'attend ?
À gerber
Malheureusement la vie réelle est de moins en moins poétique.
Sarkozy s'enfonce, Hortefeux s'enfonce, Mitterrand (le neveu aigri) s'enfonce, Copé s'enfonce… Juppé se drape déjà de l'étoffe du sauveur providentiel d'une droite qui aurait pris un uppercut du gauche… L'arrogance sarkozyste montre ses limites. Mais les Français seront-ils assez intelligents et courageux pour détrôner son orgueil démesuré ? Nous le saurons dans quelques mois.Je voterai François Bayrou au premier tour des présidentielles, l'année prochaine. Car ce n'est pas mieux à gauche et dans un certain centre (bof, entre Morin et de Villepin, maintenant que Borloo a peut-être déjà négocié son poste de premier ministre…). Le Pen, Joly et Lepage ne m'inspirant absolument pas (pourtant j'aimerais beaucoup une femme présidente de la République).Les traîtres reviennent avec leur bassesse en bandoulière. Les opportunistes sans morale, les assoiffés de pouvoir et de fric, sont de retour au parti socialiste. Ils sont à la porte, après l'avoir prise (la porte) par arrivisme sans vergogne. Les rats quittent le navire sarkozyste en déperdition. Kouchner, Amara, Attali, Richard, Jouyet, sans honneur, sans éthique, ils repassent le Rubicon de l'idéologie pour empoisonner et empester leurs camarades de leurs « valeurs retrouvées ». Tant de mépris, d'orgueil hypertrophié, de morgue, de suffisance, d'indécence, c'est à gerber. Il ne manque plus que Mitterrand (le neveu) et Besson (le péteux) pour que la coupe soit pleine.C'est abject.L'obsession du pouvoir rend profondément et pitoyablement con.Et ce qui est plus grave, c'est que les camarades hier dédaignés pour lécher les bottes d'un président vicieux en diable, outrecuidant et altier, se servant de cette valetaille aussi prétentieuse que servile comme de Kleenex, aujourd'hui ils heureux pour heureux sont heureux pour heureux pour corruption corruption sont de nouveau courtisés par ces « repentis » immoraux. Et que font-ils, lesdits camarades ? Rien. Silence radio. Aucun des candidats des primaires socialistes n'a réagi officiellement de façon ferme pour dénoncer ces comportements. Faut pas remuer la vase, froisser trop vite certaines susceptibilités, on ne sait jamais, certains de ces libéraux de gauche pourraient servir. Comme pour DSK, les réactions furent très feutrées et souvent ambiguës. Sans même l'accuser, personne n'a clairement dénoncé son attitude à l'égard des femmes, personne pour s'offusquer haut et fort du fait qu'il ne se soit même pas excusé pendant son show télévisé à gerber. On sait se serrer les coudes dans ce milieu, se voiler la face sans rougir…Et par-dessus le marché, à peine conquis le Sénat, les socialistes offrent la commission des finances à Marini, un ultra-libéral peu soucieux de règles et d'éthique et de morale, etc., comme s'il n'y avait eu que lui à droite sur… plus de 170 sénateurs quand même ! À gerber, je vous dis. Entre compromis et compromissions, la voie est très étroite. Et toutes les excuses sont bonnes pour justifier l'injustifiable.La politique fait plus déchanter que chanter depuis un temps certain.La France du bas est dans une misère noire à faire pleurer. Une misère qui indiffère absolument ces nantis du haut sous les dehors outrés de leurs discours totalement creux et déconnectés de la réalité du terrain. Cette misère que je rencontre chaque fois que je fais une conciliation. Car dans les MDPH, c'est surtout du handicap socio-sociétal que l'on traite. Un type de handicap que le législateur n'a pas prévu de traiter dans les MDPH, dont il n'a pas tenu compte lorsqu'il a rédigé la loi du 11 février 2005. De ce fait, faire de la conciliation consiste à passer son temps à dire qu'il n'y a rien à faire, à des personnes qui vivent dans des conditions indignes d'un pays qui se prétend être le berceau des droits de l'homme et du citoyen…Je vais voter François Bayrou au premier tour des élections présidentielles ; car Arnaud Montebourg n'y sera pas. Étant donné que François Bayrou, jusqu'à preuve du contraire (il ne faut jamais jurer de rien dans ce milieu), il semble plutôt clean au milieu de cette fange et j'aime ses idées mêmes si, au vu de l'effondrement de son parti depuis 2007, on peut s'interroger sur les raisons réelles de la désaffection de ses camarades (dont certains reviennent comme par hasard maintenant dans son giron…).
Et vous, que ferez-vous ?