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Billet de blog 15 juillet 2012

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C'est l'été… pas pour tout le monde

Le temps est à l'image de la politique française actuelle : maussade, frais, pluvieux, pas encourageant du tout pour croire en des jours meilleurs…Je voulais être débarrassé de Sarkozy et du sarkozysme. Mais je n'étais pas chaud du tout à l'idée de le remplacer par Hollande et le hollandisme.

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Le temps est à l'image de la politique française actuelle : maussade, frais, pluvieux, pas encourageant du tout pour croire en des jours meilleurs…

Je voulais être débarrassé de Sarkozy et du sarkozysme. Mais je n'étais pas chaud du tout à l'idée de le remplacer par Hollande et le hollandisme. Je n'ai pas mis longtemps à avoir confirmation de mon scepticisme. Si la politique économique du gouvernement socialiste entraîne une relance de l'économie dans les prochains mois, je bouffe un balai. Nous sommes en train de crever à petit feu (probablement 9 millions minimum de pauvres) et tout ce que Hollande nous propose c'est en quelque sorte « la compétitivité de l'offre », si j'ose dire ; c'est-à-dire tout pour les entreprises rien pour le pouvoir d'achat. Une politique économique petit-bras ou de bras cassés. Tout, jour après jour, démontre que Hollande se plie aux pressions de la haute finance, aux diktats des grands lobbys internationaux, des bourses, des agences de cotation, à la pression du fric-roi plutôt à la détresse d'un nombre grandissant de citoyens qui, malgré sa baisse symbolique de son salaire et de celui de ses ministres, gagnent en moyenne au moins 10 fois moins que lui.

Et dire qu'il y en a qui me reproche d'être trop dur, trop pressé, voire insolent, à se demander s'ils ont lu les articles de Laurent Mauduit de MediaPart ? Il est vrai que l'on n'est pas obligé d'adhérer à son pessimisme, à son analyse de la politique économique du gouvernement.

Personnellement, je suis convaincu qu'il a raison. Il y a le feu dans la Maison France. Et dans deux ans, il sera trop tard.

En économie, comme en écologie, le temps perdu ne se rattrape guère. Le climat se dégrade (il suffit de constater le temps que nous avons actuellement, les catastrophes « climatiques » qui s'enchaînent un peu partout dans le monde, les dérèglements climatiques, etc.), des espèces vivantes disparaissent (y aura-t-il encore du poisson hors élevage dans quelques décennies ?), l'eau est polluée, la terre n'est pas en meilleur état du fait des engrais et des cultures intensives, etc., et que fait-on ? Qu'allons-nous laisser aux générations futures ? Des mesurettes imposées par des états irresponsables et égoïstes. On joue avec le feu, avec nos vies et plus encore celle des générations futures, celles de nos enfants, de nos descendants. On se dépêchera de fermer les centrales nucléaires en France, le jour où il y aura une catastrophe, des centaines, des milliers de morts, de victimes contaminées jusqu'à la fin de deux jours et contaminants leurs futurs enfants… La France est bien en retard dans le domaine des énergies propres, comparée à l'Allemagne par exemple.

Aucun courage ni aucune volonté politiques dignes de ce nom. Aucun sens de l'innovation, aucune vision sur le long terme. Les grands politiques visionnaires sont bien loin. Même au niveau culturel, nos dirigeants ont un bagage de plus en plus appauvri.

Comment voulez-vous relancer une économie sans apporter de l'espoir aux citoyens, sans booster leur pouvoir d'achat ? Il faut être bien naïf pour s'imaginer que la relance viendra des entreprises. PSA n'est que la première secousse d'un immense tremblement de terre. En misant sur les entreprises, on mise sur une augmentation exponentielle du chômage. Alors qu'en misant sur la relance du pouvoir d'achat, on miserait sur une relance de la production par le biais d'une relance de la demande, créant par là même des emplois, me semble-t-il, à moins que je sois totalement con, à côté de la plaque.

Aujourd'hui, à part les nantis (à peine égratignés par la frilosité hollandiste, ce qui ne les empêche pas de menacer de quitter la France…), un nombre de plus en plus grand de Français pense de moins en moins à acheter afin de parer au plus pressé : manger et payer ses factures (quand on peut).

Je suis atterré. Sarkozy et Hollande ne seraient-ils que les deux faces d'une même pièce ? Finalement, c'est quoi la normalité ? C'est quoi un président « normal » ? C'est tout simplement un non-sens, une formule électorale, l'appariement de ces deux termes.

Et que fait l'aile gauche du PS (il est vrai que Hamon est au gouvernement) ? Que fait le Front de gauche et que font les communistes ? Que font les Français ? Ils sont bien calmes, pourtant il n'y a pas de canicule pour les endormir…

J'avoue me sentir dépassé par cette léthargie ambiante, cette frilosité, ce manque d'engagement et de pugnacité. Cette résignation contagieuse.

Ce sont vacances. Problème : ce sont les vacances depuis plus de cinq ans maintenant… Car sous Sarkozy, finalement, il n'y a pas eu beaucoup de vagues et encore moins de raz-de-marée revendicatifs (à part les manifs contre la réforme de la retraite, mais pour quel résultat…).

François Hollande ne me fait pas rêver, mais pas du tout pour le moment. Je suis comme Anne, je ne vois pas son « rêve français » venir. Mais je veux bien me tromper et m'excuser, avec grand plaisir (je dis ça pour tous ceux qui me trouvent trop pressé et trop dur).

Au fait, à propos de la crise, comment font les collectivités pour trouver du fric afin de mettre en place des plages artificielles ? Car crise ou pas crise, les plages sont reparues dans les grandes villes. Il y a de plus en plus de pauvres, l'aide sociale a de moins en moins de moyens, et on trouve de l'argent pour installer des plages artificielles ! On marche sur la tête. À gauche comme à droite et au centre.

Pendant que notre cher président louvoie allègrement, avec un art consommé indéniable. Il invite même Lionel Jospin à la fête, pour moraliser la politique… Ben voyons ! C'est ce qu'on appelle renvoyer l'ascenseur... Mais n'oublions pas que Jospin c'est l'invention du quinquennat et de l'inversion du calendrier électoral, entre législatives et présidentielles… Ainsi que la privatisation de nos autoroutes…

Bonnes vacances

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