Macron et nous

« Je n’ai pas réussi à réconcilier les Français avec leurs dirigeants », avoue Emmanuel Macron sur TF1. Un mea culpa présidentiel à la veille d’une manifestation citoyenne. Ces citoyens qu’il ne cesse de sous-estimer, voire de mésestimer depuis qu’il est au pouvoir, ces Madame et Monsieur tout le monde, des statistiques et des potentialités pour nos dirigeants, ont décidé de dire dans la rue le ras-le-bol qui couvait. Démontrant qu’il faut arrêter de les prendre pour des moutons, des gobe-mouches sur pattes.

Mais que vaut un mea culpa présidentiel après des mois de déclarations méprisantes à l’encontre des petites gens ? N’est-ce pas une simple posture, une de plus ? Comment ne pas douter de sa sincérité puisque tout est calcul et arrogance chez Emmanuel Macron ?

Que vaut son mea culpa alors que, dans le même temps, il reste aveuglément campé sur ses positions antisociales ? Rien. Du vent. Quand arrivera-t-il à comprendre cela ? Y arrivera-t-il jamais un jour ? J’en doute, ses copains de la haute finance, ceux-là mêmes pour qui un plein d’essence ne représente rien, comptent sur lui. Il nivelle les pauvres par le bas. Obstinément, il agrandit le fossé entre la France du haut et celle du bas, au profit des premiers qui n’en ont jamais assez de toute façon. Soi-disant pour relancer l’économie ! Elle est où l’embellie du pouvoir d’achat des exploités de la république ? Elle est où la meilleure qualité de vie, l’égalité des droits, la justice sociale ?

C’est terrible de se rendre compte combien le président et son gouvernement sont capables de prendre le Peuple pour un ramassis de neuneus incapables de faire des déductions logiques ! Bien sûr, il faut que le diesel et l’essence disparaissent, c’est vital pour notre planète, pour les générations futures. Mais qu’il arrête de nous faire croire que sa surtaxe est purement à visée écologique. C’est faux, c’est un autre moyen de pomper la France des solvables à volonté. S’il était soucieux d’écologie, ce n’est pas comme ça qu’il s’y prendrait et Nicolas Hulot n’aurait jamais quitté son poste ministériel. Les centrales nucléaires que l’on ferme au compte-gouttes, le contournement insensé qui se construit à l’ouest de Strasbourg, les transports en commun ridiculement peu attractifs, etc., et il veut nous faire croire qu’il s’intéresse à l’écologie ? Oui, quand ça l’arrange, quand c’est pour son portefeuille.

Je fais partie des millions de Français que le plein d’essence étrangle. 100 € minimum pour un plein et 860 € par mois pour vivre ! Le calcul est vite fait, on réduit la voilure, on sort moins pour économiser le moindre petit plaisir devenant plus coûteux. Pourtant, en raison de mon handicap et habitant en pleine campagne, je n’ai que mon véhicule adapté pour me déplacer, lequel consomme 10 l au 100 et roule au diesel, comme la majorité des utilitaires (lorsque je l’ai acheté, il y a cinq ans, je voulais le prendre à essence mais ça n’existait pas). Et les mirobolants 4000 € de prime, à partir de janvier, n’y changeront rien parce que, avec 4000 €, je ne trouverai pas le genre de véhicule dont j’ai besoin (rien que son aménagement coûte au minimum 5000 €). Dans ce genre de situation, que me propose le Président ? Rien. De même que l’employeur que je suis sera dans l’incapacité de participer aux frais de déplacement de ses employés, puisque ce n’est pas compris dans la PCH. Pourtant ce n’est pas l’envie qui manque.

J’espère que le 17 novembre ne sera qu’une première, que d’autres manifestations citoyennes vont se former pour faire bouger les lignes vers, a minima, un peu plus d’égalité décente.