Après s'être attaqué aux Roms et à la nomadisation, Nicolas Sarkozy s'attaque à la cabanisation de la France.LOPPSI 2 (Loi d'Orientation et de Programmation pour la Performance de la Sécurité Intérieure), article 32 ter A, chapitre 7 : l'expropriation larvée est en marche. La dégradation et l'exclusion sociales des plus pauvres et des « asociaux » sont irréversibles sous cette présidence : particulièrement pour les personnes sans logement fixe, par expulsion ou par choix de vie. Qu'on se le dise : à partir de maintenant : ils seront expropriés manu militari et sous 48 heures en plus. Et rien n'est prévu, dans cette loi, pour reloger les expulsés, les plus touchés par la crise du logement. Plus d'habitation de fortune, de campements de sans-abris, mais aussi de cabanes, de caravanes, de yourtes, tipis, roulottes, camions aménagés, etc., en somme tout ce qui peut déranger l'harmonie du paysage et de la République est en danger de démolition. Gare si cela est planté sur un terrain non constructible mais aussi sur un terrain constructible, sous certaines conditions. Les squatters et les propriétaires d'habitation sans permis de construire seront les prochains sur la liste. C'est une mesure d'exception qui bafoue les principes de la protection du domicile, des biens, de la vie privée et de la famille, par un juge. C'est une mesure arbitraire justifiée par « un risque grave d'atteinte à la salubrité, à la sécurité, à la tranquillité publiques. » Des notions qui laissent la porte ouverte à toutes les interprétations. Ce sera au bon vouloir du préfet. Destruction au bulldozer et vol des biens d'autrui seront donc légalisés et, ainsi, nous irons tout droit vers une atteinte aux droits de propriété. Les « anticabanisation » se frottent les mains. Dans le sud-ouest, entre autres, il ne fera plus bon de ne pas être dans les clous du sarkozysme institutionnel et institutionnalisé. Que feront toutes ces personnes qui vivent désormais dans l'illégalité, comme des délinquants écologiques ?Nicolas Sarkozy assainit le paysage français, avec la complicité des parlementaires de la majorité. A-t-il oublié, Nicolas Sarkozy, qu'il est un fils d'immigré hongrois ? Ou l'a-t-il tellement mal digéré qu'il a décidé de nettoyer la France de ses « impuretés » humanoïdes qui font tache à Neuilly-sur-Seine et aux yeux des nantis qu'il chérit et chouchoute tant ? Que 1789 est loin ? Que 1946 est loin ?Et ce n'est pas fini, l'équarrissage des Droits de l'Homme. Un petit florilège, très récent, s'impose.Grâce à LOPPSI 2, les flics vont pouvoir filtrer et bloquer certains sites, sans même demander l'autorisation à un juge. Sous prétexte de s'attaquer aux sites pédo-pornographiques, on s'en prend aux hébergeurs plutôt qu'aux créateurs. Le gouvernement pourra donc contrôler et censurer Internet à sa guise. WikiLeaks pourra par conséquent être interdit de séjour en France.Un amendement donne dorénavant le droit à l'administration de vendre, à des sociétés privées, les fichiers préfectoraux sans en avertir les propriétaires de véhicules ! Que fait la CNIL ?Vive l'expression libre dans une démocratie de plus en plus ségrégationniste et excluante.Une démocratie où les flics peuvent violer la loi et le juge se faire rabrouer par le ministre de l'Intérieur pour avoir fait son travail, en condamnant les sept flics à de la prison ferme. « Faux en écriture », « dénonciation calomnieuse » et « violences aggravées », ce sont des délits mineurs pour un citoyen lambda, un banlieusard de seconde zone qui a eu le tort de passer par là au mauvais moment. Il a raison Brice : « la peine est disproportionnée ». Il y en a qui sont décidément plus libres que d'autres pour dire ce qu'ils pensent, ce qu'ils veulent, tout et n'importe quoi, et même pour se mettre délibérément et impunément en infraction avec la loi pénale, oubliant la séparation des pouvoirs, oubliant ce qu'implique d'être ministre. Il a bien été condamné, le 4 juin 2010, à 750 € d'amende (seulement) pour avoir tenu des propos « outrageants » envers les personnes d'origine arabe et vient d'être condamné, le 17 décembre, pour atteinte à la présomption d'innocence à l'encontre de l'ex-conseiller de Michèle Alliot-Marie, David Sénat, un euro de dommages et intérêts !Mais quand on a la chance d'être le copain de 30 ans et plus du président lui-même, on peut tout se permettre, même d'enfreindre le code pénal, même d'avoir des propos racistes et xénophobes, d'être facho en somme…Il est vrai que les présidentielles approchent… Et qu'il vaut mieux avoir les flics avec soi que contre soi. C'est ce qu'on appelle de la démagogie irresponsable.Pendant ce temps, ça donne de sacrés privilèges de venir de Neuilly-sur-Seine, d'être un enfant de nantis… Mais bon, Hortefeux est un Français de souche, contrairement à son pote de 30 ans et plus, il peut donc dire tout haut ce que l'autre pense tout bas, fonction oblige…Autant que je me souvienne, les dérapages verbaux de Hortefeux ne l'ont jamais froissé, Nicolas, peut-être qu'ils l'amusent ? Et tout cela est évidemment pain béni pour Marine Le Pen, bien plus forte et futée que son paternel. Bien plus politique donc dangereuse, pour Nicolas surtout… Le nombre grandissant de femmes dans les campagnes qui sont séduites par elle peut faire réfléchir…Toujours pas inquiets pour notre avenir ? Continuons la démonstration.Mercredi 8 décembre 2010, le ministre de l'Intérieur, encore lui, annonce à la Une du Figaro un nouveau plan de lutte contre l'immigration illégale. Il s'agit d'« amplifier » ce qui a été entrepris. Pourquoi se gêner ? Si encore c'était efficace… Sans oublier que la France serait un pays en décrépitude sans l'apport du sang neuf et jeune des « étrangers indésirables »… Et culturellement beaucoup moins riche.Vendredi 9, le préfet de l'Allier, Pierre Monzani, un autre facho, s'en prend sur France Info aux « gauchistes » : « Vous êtes des minables ! » Le 25 novembre dernier, il avait fait interpeller en toute illégalité un militant syndicaliste pour l'empêcher d'aller manifester contre Nicolas Sarkozy, en déplacement dans le coin. Le même Monzani a aussi écrit, par exemple : « Nous avons supporté sans, hélas, broncher toutes les vilénies contre la France, contre le christianisme, contre le judaïsme, et il faudrait aujourd'hui nous incliner devant le politiquement correct islamiste. Nous croit-on suffisamment dévertébrés pour penser que notre Occident en soit arrivé là ? ». Vendredi toujours, comme nous l'avons vu, Brice Hortefeux, condamné pour propos racistes, vole au secours des policiers condamnés. Et des parlementaires UMP dénoncent une magistrature gangrenée par les gauchistes du syndicat de la magistrature. Rien que ça !Enfin, vendredi encore, Marine Le Pen a comparé « les prières de rues de musulmans et l'occupation de la France par l'Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre Mondiale »… Un dérapage maladroit de sa part ? Pas si sûr. Que ne dirait-on pas pour rameuter son électorat…Samedi 10, le dirigeant de l'UMP, Jean-François Copé, estime qu'il faut « revenir aux fondamentaux », lutter contre l'insécurité, contre l'immigration clandestine, relancer le débat sur l'identité nationale : « À nous d'être très offensif, à l'image de ce que fait Brice Hortefeux dans le domaine de la sécurité et de la lutte contre l'immigration clandestine ». Pour être offensif, il est offensif. Quant à être efficace, c'est autre chose. Lundi 12, le même ministre de l'intérieur réunit tous les préfets et les appelle à « amplifier » les expulsions d'étrangers en situation irrégulière pour atteindre l'objectif 2010 de 28.000 reconduites à la frontière. « Je veillerai personnellement à vos résultats », menace-t-il. Le 25 novembre dernier, l'expulsion d'un Rom laissait interrogateur : il avait commis comme délit de récupérer une machine à laver jetée dans une déchetterie. Ce qui, comme tout le monde le sait, est un délit majeur…Quelques heures plus tard, les députés UMP passent en force contre l'avis du Sénat pour rendre payant l'accès à l'aide médicale d'Etat. Elle offrait, jusqu'à présent, une couverture médicale gratuite aux étrangers en situation irrégulière, dont les revenus sont inférieurs à 634 € par mois. « Pas question d'alourdir d'un euro de plus le déficit budgétaire», avait décrété François Fillon. Une décision indigne pour le pays des Droits de l'Homme. Minable même. Si tout le gouvernement, y compris notre cher président, réduit son salaire ne serait-ce que de 5 %, par solidarité par exemple, puisqu'ils n'ont que ce mot à la bouche, cela en ferait des euros pour combler intelligemment et de façon citoyenne le déficit qu'ils s'ingénient tous à creuser depuis 10 ans au moins, dans les gouvernements successifs.Mardi 13, Mediapart révélait une décision du conseil d'Etat qui demande au préfet de Paris d'« accueillir » les demandeurs d'asile sous des tentes, en l'absence de places disponibles dans les centres d'hébergement ou en hôtel ! Jamais les pouvoirs publics n'avaient osé imaginer une telle solution avant.Parmi tous ces actes politiques du gouvernement, en quelques jours, un seul pourrait-il être désavoué par Marine Le Pen et le Front national ? Faut-il rappeler le vote élargissant les conditions de déchéance de la nationalité française ? La stigmatisation des Roms en tant que communauté ethnique ? Le débat sur l'identité nationale ? Les relents puants du projet de Maison de l'histoire de France ? Il va y avoir 400 milliards d'euros de mesures d'austérité pour l'Europe. Et sur le dos de qui ? Combien vont se retrouver en dessous du seuil de pauvreté, dans la rue, dans les prochaines années et même plus la possibilité de se loger dans une caravane ? Pendant que d'autres continueront allègrement à s'enrichir…Sous prétexte de crise et d'économies indispensables, de trous budgétaires, tout est bon pour faire du fric et créer de la précarité à bonne conscience.Dans un article intitulé « Le plan secret du Medef pour dynamiter la sécu », signé par Laurent Mauduit, et paru dans Médiapart du 20 décembre 2010, on peut lire :« Dans le cas des affections de longue durée (ALD), le Medef est encore plus radical. Au travers d'une question, on devine sans peine la réponse : « Le problème des ALD est au cœur de celui de l'assurance maladie : pour résoudre le problème du déficit croissant, on ne peut pas ne pas se focaliser sur les ALD, et c'est une vraie question de société : le régime de base doit-il se focaliser sur les plus démunis ou sur les plus malades, ou bien doit-il appréhender l'ensemble des citoyens, l'ensemble des soins, mais en n'apportant qu'une réponse partielle (dans les deux cas en renvoyant le reste à charge aux citoyens et aux organismes complémentaires) ? »La question reste ouverte, mais on devine donc la violence de la réponse qu'elle suggère : même pour les maladies les plus graves, il faut organiser l'avenir de telle sorte que l'assurance maladie universelle n'y apporte qu'une « réponse partielle », laissant le champ libre, pour ceux qui ont les moyens financiers, aux couvertures complémentaires ou aux assureurs privés. »La part du reste à charge est actuellement de 9,4 % mais ça n'en restera pas là. Comme le dit depuis un moment Laurent Mauduit, on veut nous engouffrer tout droit dans une privatisation de la Sécurité sociale, une couverture sociale à deux vitesses, donc une précarisation galopante sans état d'âme.Il y en a qui coûtent beaucoup trop cher dans ce pays, j'en suis. Donc, on a décidé de le leur faire payer et le plus cher possible, plutôt que de carrément éradiquer comme l'ont fait les nazis, en leur temps. Car dans ce pays, il reste quand même un brin de conscience, de mauvaise conscience plus exactement, ou de lâcheté tout simplement.Il n'y a plus de solidarité. Quoique. La solidarité entre très riches et gens de pouvoir marche à fond. Et elle fait plaisir à voir, tant elle marche bien sous l'ère d'un fascisme sournois à la Sarkozy.Cela dit, il faut assumer. Une majorité de Français l'a voulu et l'a eu. Les autres, ceux qui étaient contre, n'ont qu'à prendre leur mal en patience et à subir la dégradation de leur situation.Une dernière bonne nouvelle : Nicolas Hulot hésite (fait semblant d'hésiter plus probablement). Les sondages lui sont tellement favorables qu'on peut comprendre. Il fait exploser tous les pronostics… Pour le moment… Car ça ne coûte rien de le plébisciter… pour le moment.Vous imaginez, vous, après un petit Bush mettre au pouvoir un petit Reagan ? Que connaît-il à la politique économique, sociale, etc. ? En tout cas, il a un visage beaucoup plus avenant que celui de l'actuel Président, c'est déjà ça…
Billet de blog 20 décembre 2010
Le fascisme sournois à la Sarkozy
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