Vous retournez tous les mots.
Vous les retournez contre nous.
Contre les sans-papiers, les musulman.es, les immigré.es. Puis contre tous les noir.es, les arabes, les racisé.es. Puis contre nous toutes et tous, habitant.es ensemble des quartiers et des villages, nous au travail ou sans travail qui peinons à finir nos mois, nous musulman.es ou pas, avec ou sans papiers. Nous l’immense majorité.
Nous sommes celles et ceux qui ne peuvent supporter l’injustice, le racisme, les violences policières. Celles et ceux qui ne peuvent tolérer le génocide en Palestine. Celles et ceux qui ont le ventre et le cœur soulevé par les images des naufrages de nos frères et sœurs aux frontières.
Vous retournez tous les mots.
Nous étions sauvageons pour Chevènement. Nous étions racailles pour Sarkozy.
Pour vous, le pouvoir, Retailleau, Darmanin, CNews, le RN…, nous voilà barbares.
Vous retournez tous les mots.
Aboubakar Cissé, notre frère, jeune malien, sans-papier, sauvagement assassiné, dans une mosquée, pour la seule raison qu’il est musulman et noir. Un crime islamophobe.
Mais pour vous, le danger c’est l’islam et l’immigration.
Des milliers de migrant.es meurent en Méditerranée et dans la Manche, enfants, femmes, hommes. A Pylos, 650 migrant.es se sont noyé.es, leur bateau renversé par la poussée des garde-côtes.
Mais pour vous, l’insécurité ce sont les immigré.es.
Hichem Miraoui, tué par un voisin collectionneur d’armes et soutien du Rassemblement national, raciste déclaré.
Mais pour vous, la violence ce sont les soutiens des jeunes mineur.es qui repoussent le collectif Némésis. Ce sont les antifascistes qui veulent empêcher des néo-nazis de défiler dans Paris.
François Bayrou, premier ministre, a menti sur Betharram, école privée catholique. Il a couvert des violences et agressions sexuelles contre des enfants.
Mais pour vous, le problème vient des Frères Musulmans parce que si on n’a rien à leur reprocher ça veut dire qu’ils cachent quelque chose.
Génocide en Palestine, écoles et hôpitaux bombardés à Gaza, aide humanitaire bloquée.
Mais pour vous, les terroristes ce sont celles et ceux qui soutiennent la Palestine et c’est Urgence Palestine qu’il faut dissoudre.
Vous retournez tous les mots.
Mais vos mots vont devenir nos armes.
Nous l’immense majorité. Nous, ensemble, français.es et immigré.es, avec et sans papiers, musulman.es ou pas. Nous, barbares. Notre civilisation s’appelle solidarité.
Organisons-nous, quartier après quartier, lieu de travail après lieu de travail.
Pour l’égalité des droits et la régularisation des sans-papiers, contre les fascistes et contre l’islamophobie et le racisme, pour la justice et la solidarité avec la Palestine.
La Marche des Solidarités
 
                 
             
            