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Vendredi 1er décembre, le matin, avec les Gilets Noirs, la CNT-SO et la Marche des Solidarités plusieurs dizaines de personnes sont retournées occuper le chantier de l’Aréna à porte de la Chapelle où avait eu lieu la grève le 17 octobre. Pour rappeler à Bouygues et à la mairie leurs engagements et accélérer la procédure de régularisation en préfecture des grévistes. Pour démontrer l'arnaque de l'article 3, dit "métiers en tension", de la Loi Darmanin : celui qui vise à réduire encore les droits des sans-papiers régularisés et les soumettre encore plus à la surexploitation.
Vendredi 1er décembre, l’après-midi, une centaine de membres de la CSP 75 accompagnés par des soutiens de la Marche des Solidarités ont tenté de se rendre sous l’Arc de Triomphe sur la tombe du soldat inconnu pour rendre hommage aux Tirailleurs africains.
Jour particulier : le 1er décembre 1944 des Tirailleurs africains qui avaient été rapatriés au camp militaire de Thiaroye près de Dakar au Sénégal ont été massacrés par l’armée française. Sans doute plusieurs centaines (les chiffres exacts sont toujours l’objet de spéculations devant les blocages des autorités françaises ainsi que les lieux des fosses communes où les cadavres ont été jetés) de ceux - enrôlés souvent de force - qui ont combattu le nazisme.
Ce sera le premier massacre colonial de cette période. Il y aura ensuite Sétif et Guelma en Algérie, Madagascar, la Côte d’Ivoire, le Cameroun…
C'était la "République reconnaissante"…
1er décembre 2023, la police française a tenté de bloquer les Sans-papiers voulant rendre hommage aux Tirailleurs. Le groupe a été coupé en deux au niveau du dernier couloir. Hésitations. Qui ont permis à la police d'intercepter un petit groupe qui avait avancé et réussi à déboucher à l'extérieur. Tout le monde a finalement décidé de rebrousser chemin pour se regrouper et a réussi à aller devant le consulat du Sénégal.
Mémoire fertile : Il faut dire que l’hommage n’était pas une simple commémoration comme le soulignent les prises de parole. Hier les Tirailleurs ont été massacrés par l’armée française parce qu’ils réclamaient leur solde. Aujourd’hui leurs descendants et descendantes sont criminalisé.es.
D'hier à aujourd'hui, la "République reconnaissante" : au nom des « valeurs de la République » la loi Darmanin veut permettre l’expulsion de tout étrangère et étranger, avec ou sans papier. Ces « valeurs de la République » ne sont assurément pas la liberté ou l’égalité. Plutôt les « valeurs » d’une République nationaliste, raciste et coloniale.
Mémoire fertile : les mêmes méthodes qui avaient été utilisées pour enrôler de la chair à canon pendant la guerre ont été utilisées après la guerre pour enrôler de la chair à patrons, pour reconstruire la France, pour nourrir l’industrie du bâtiment, l’industrie automobile. Puis comme « chair à racisme », bouc-émissaire du développement de l’identité nationale de la division des travailleuses et des travailleurs. Terreau du développement pour les Marine Le Pen et Eric Zemmour.
C’est pour cela que nous avons manifesté ce dimanche 3 décembre. (Voir Mémoire fertile épisode 1 )
Mémoire fertile en forme d’avertissement : plusieurs centaines de fascistes, ceux-là mêmes qui voudraient faire régner la terreur, se sont rassemblés vendredi 1er décembre à Paris devant le Panthéon aux cris de « on est chez nous », « Islam hors de France ».
Nous célébrons les jeunes de Romans sur Isère qui ont mis en déroute les mêmes groupes venus pour attaquer le quartier de la Monnaie et « ratonner ».
Mémoire fertile : Comme le dit l’appel à la journée nationale de manifestations contre la loi Darmanin le 18 décembre : « Ce sont toutes les attaques contre les libertés, notamment la liberté de circuler, qui développent une société en tension. Pas l’immigration. » (voir l'appel)