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D’où que l’on vienne, où que l’on soit né·e, Notre pays s’appelle Solidarité

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Billet de blog 26 décembre 2025

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De l'Ariège à Paris, ce 18 décembre qui va compter !

Près de 10 000 manifestant·es à Paris, un tracteur à Rennes, des mobilisations dans les vallées de l’Ariège et dans des villes réputées comme « perdues », un mot d’ordre de grève repris dans certains secteurs et discuté jusqu’au sommet des confédérations syndicales... Cette année le 18 décembre a ouvert une brèche vers un autre futur.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Ci-dessous : 
- un premier bilan de la #JournéeSansNous qui ne demande qu'à être enrichi - nous invitons les cadres de mobilisations de chaque ville, les réseaux, les collectifs à nous partager leur bilan que nous publierons sur notre site internet
- le texte de la Marche des Solidarités sur les suites lu en fin de manifestation à Paris
- la liste des 51 organisations et collectifs présents sur le camp de base et l'assemblée Place de la République à Paris
- les dépenses et financements reçus pour cette campagne
- le lien vers les 500 organisations signataires

De l'Ariège à Paris, ce 18 décembre qui va compter !

Illustration 1
Tête de cortège de la manifestation de Paris

Le 18 décembre à l’occasion de la journée internationale des migrant.e.s, des mobilisations ont eu lieu dans plus de 60 villes, soutenues par près de 500 collectifs, syndicats et organisations locales, régionales et nationales.

L’objectif d’une « journée sans nous » est née au cœur de l’été dernier dans la dynamique de « Bloquons tout ! ». Elle était le produit du succès des manifestations du 22 mars. Mais aussi de la nécessité de faire monter le rapport de forces contre un pouvoir qui a fait du racisme et des attaques contre les immigré.es le cœur de sa stratégie pour nous attaquer toutes et tous.

Le pays n’a certes pas été bloqué. Mais le mot d’ordre a diffusé largement et est devenu un enjeu. Des dizaines de syndicats, locaux, de secteur, ont signé l’appel. Dans l’hôtellerie et la restauration le collectif Mise en Place a joué un rôle moteur. Et des livreurs ont rejoint la lutte. Le travail social a été le premier à appeler à la grève le 18 décembre en lien avec ses propres revendications. C’est avec notamment le collectif des Jeunes du Parc de Belleville et les collectifs de mineur.es isolé.es en lutte que le secteur de l’éducation s’est mobilisé. A Paris l’Assemblée Culture en lutte a organisé des événements de soutien.

Un cap a été franchi, qui agrandit la brèche vers l’avenir, avec l’intervention active d’organisations étudiantes. En région parisienne des blocages ont eu lieu à Nanterre, à Paris 8...

Illustration 2
Cortège des livreurs et travailleur.se.s sociaux en grève
Les Bazoukeuses dans la manifestation de Paris © Campagne Antiracisme et Solidarité

Le cas de l’Ariège est en même temps impressionnant et hautement significatif.
Cela fait désormais plusieurs années que des collectifs se mobilisent dans les vallées de l’Ariège en lien avec la Marche des Solidarités.
Le mot d’ordre d’une « Journée sans nous » a donné une autre dimension à ce 18 décembre. Pour la première fois les syndicats se sont joints aux différents réseaux et collectifs. L’UD CGT de l’Ariège appelait tous les secteurs à la grève. Des diffusions de tracts ont eu lieu un peu partout, notamment devant des mosquées, la prison...
Le 18 décembre, la CGT des deux grands hôpitaux de la région, à Foix et St Girons, avait construit la grève et des débrayages ont eu lieu.
A 7H00, le matin, une cinquantaine d’activistes sont allés participer au blocage du centre de tri de la Poste de Saint-Jean-de-Verges pour stopper la livraison de Chronopost. Un même tract a été diffusé devant les deux autres centres de tri de l’Ariège.
Selon leurs mots : « Chronopost, via ses sous-traitants, exploite des travailleurs en situation irrégulière et les maintient dans ce statut (...) En engendrant une perte de profit importante à l’entreprise nous soutenons particulièrement les travailleurs d’Alfortville en lutte depuis 3 ans. »
Le blocage a été levé après que la direction a accepté que tous les colis Chronopost soient retirés des tournées et que les facteurs soient payés en heures supplémentaires !

Illustration 4
Blocage du centre de tri de la Poste de Saint-Jean-de-Verges


« Lutter pour les plus précaires c’est lutter contre la mise en concurrence des travailleurs/travailleuses et donc permettre l’amélioration de nos situations à toustes ».
A midi tous les collectifs ont rejoint un rassemblement organisé par la CGT devant la préfecture. Pour la première fois la délégation de la CGT était accompagnée par des migrants !
Le soir la marche aux flambeaux a eu lieu à Pamiers (la troisième ville d’Ariège), ville anciennement la plus ouvrière de la région et aujourd’hui particulièrement touchée par le chômage et la précarité.

Parmi tous les cortèges de cette marche, il est important de noter la présence de la Confédération Paysanne et du syndicat CGT des Gardien.nes de Troupeaux (qui avait également un cortège dans la manifestation de Marseille) :

Illustration 5
Cortège du syndicat des Gardien.ne.s de Troupeaux dans la manifestation de Marseille

Signe qu’un cap a été franchi qui ouvre de nouvelles perspectives, l’Union syndicale Solidaires a finalement décidé de signer l’appel de la Marche à une « Journée sans nous » une semaine avant le 18 décembre. Dans son journal national, la Vie Ouvrière, la CGT se réclame de la mobilisation commune et de l’occupation de la Place de la République avec la Marche des Solidarités.

Il faut dire que tout le monde a été favorablement surpris par le succès du « camp de base »  #JournéeSansNous place de la République.

Sous les drapeaux et djembes des collectifs de sans-papiers et mineur.e.s isolé.e.s, les stands ont commencé à s’installer. C’est le camion de Mise En Place qui apporte des tables des Soulèvements de la Terre, tandis qu’une cantine prend place cuisinée par le Baranoux. Tous ceux qui ont mené cette campagne sont là : Collectifs de sans-papiers et mineur.e.s isolé.e.s, secteurs en grève, collectifs de quartier, collectifs antiracistes et antifascistes, organisations étudiantes, collectifs de solidarité avec la Palestine, collectifs féministes et LGBTQI+, coalition contre la guerre, collectifs contre les CRA, etc. 

Ce sont des dizaines de stands, des centaines de personnes, membres de collectifs ou curieu.x.ses qui passaient et s’arrêtent pour discuter : là pour rejoindre un collectif, là pour s’organiser sur son lieu de travail, d’étude ou son quartier, etc. Partout pour résister et faire vivre la solidarité.

A partir de 15H00, c’est au camion prêté par Sud-Ptt que les intervenant.e.s prennent la parole.
Une banderole réalisée par le collectif d’artistes Black Lines est accrochée en haut de la colonne. L’assemblée va durer 2H. La liste des intervenant.e.s est impressionnante, le contenu l’était encore plus. Preuve en est, tout le monde va y assister de bout en bout.

Illustration 6
3 heures avant le départ de la manifestation à Paris

Les collectifs de sans-papiers et mineur.e.s isolé.e.s donnent le ton, il sera déterminé. Et quel que soit le secteur, quel que soit le collectif, le syndicat, le réseau, le parti ou l’association, le message est unanime : tout le monde doit se relié aux luttes antiracistes et aux collectifs qui la construisent, pour gagner il faut commencer par ne plus reculer et construire l’unité dans la lutte et par la grève. 

Illustration 7
Assemblée sur la place de la République

A 17H00, les cortèges s’installent. 10000 personnes quittent la place, la manifestation est plus importante que les années précédentes, derrière des cortèges massifs des collectifs de sans-papiers, les personnes de l’éducation ont rejoint le cortège des jeunes du Parc de Belleville, les cortèges de travailleur.se.s en grève suivent : dans le social, la santé, la livraison, la restauration, les étudiant.e.s. ils sont rejoints par des fanfares, suivis par le cortège de Urgence Palestine, de syndicats, associations et partis politiques. La manifestation va s’arrêter à Barbès, quartier emblématique de l’immigration et des luttes contre le racisme et le colonialisme avec des prises de paroles des collectifs pour annoncer les suites.

Illustration 8
Tête de manifestation à Grenoble
Illustration 9
à Lille
Illustration 10
à Clermont-Ferrand
Illustration 11
à Marseille

C’est à Paris que la manifestation a été la plus massive, mais partout le bilan est le même : les manifestations ont été plus importantes qu’habituellement. 

A Marseille, Rennes, Nantes, Grenoble, Toulouse, Saint-Brieuc, Montpellier les manifestations sont ouvertes par des collectifs de migrant.e.s ou par des migrant.e.s en passe de lancer leurs collectifs.
A Rennes, en pleine mobilisation dans le milieu agricole, un tracteur est présent dans la manifestation, des migrant.e.s agriculteur.rice.s défilent avec la confédération paysanne, des habitant.e.s de villages autour de Rennes ont fait une cantine.

A Toulouse, la manifestation s’arrête devant le centre d’évaluation des mineur.e.s isolé.e.s.

A Marseille, un cortège contre l’islamophobie défile. 

Partout, il faut que cela grandisse, s’élargisse, essaime. La plateforme de la MARCHE DES SOLIDARITES appelle chaque cadre de mobilisation à organiser dès janvier des assemblées publiques de mobilisation, de coordination, d’organisation des suites :

Illustration 12
Cortège des jeunes du parc de Belleville à Paris

1/ Renforcer ce qui a permis la #JournéeSansNous : 
- les collectifs de sans-papiers, les collectifs de mineur.es en lutte, les collectifs antiraciste et antifascistes, les organisations de solidarité.
- les syndicats, en faire des syndicats de lutte pour l’égalité sociale, l’égalité des droits et la régularisation de tous les sans-papiers.

2/ Mener dans les élections municipales une campagne : 
- Défensive pour repousser toutes les tentatives de RN et Reconquête d’apparaître et s’implanter dans nos quartiers, nos villes, nos villages.
- Offensive pour rendre visible et imposer nos exigences : régularisation de tou·te·s les sans-papiers, accès à l’école, à la santé, au logement, à la culture pour toutes et tous, arrêt des rafles et violences policières, stop islamophobie.

3/ Faire converger cette campagne dans des grandes manifestations unitaires sur l’ensemble du territoire samedi 14 mars, veille du premier tour des élections municipales. 
Organiser le 21 mars, journée internationale contre le racisme, veille du second tour des élections municipales et fin du ramadan des rassemblements populaires, des fêtes de l’unité et de la solidarité avec tous et toutes les Musulman.es et contre l’islamophobie.

4/ Et pour préparer pour mars une semaine « Bloquons tout ! », une « semaine noire », une « semaine sans nous » ! Une semaine contre le racisme, le fascisme, le colonialisme et la guerre. Une semaine pour la justice sociale, la paix et l’égalité des droits. Une semaine pour l’abrogation de la réforme des retraites, de la loi Darmanin, des circulaires Retailleau et des lois islamophobes.

Voir ici la feuille de route contre le racisme et le fascisme pour les mois qui suivront : https://blogs.mediapart.fr/marche-des-solidarites/blog/061025/le-temps-du-nous

Texte d'appel lu par le rappeur Rocé © Campagne Antiracisme et Solidarité
Appel à la grève des professeurs en solidarité avec les mineur.e.s isolé.e.s en lutte © Campagne Antiracisme et Solidarité
Prise de parole du collectif des mineur.e.s isolé.e.s en lutte de Rouen © Campagne Antiracisme et Solidarité
Appel de Tsedek à la mobilisation © Campagne Antiracisme et Solidarité

Après le 18 décembre, pour l'égalité des droits, contre le racisme et le fascisme, on continue !

Le problème c’est le racisme et le fascisme, pas les Musulman.es !
Le problème ce sont les inégalités et les discriminations, pas les immigré.es !

Du 10 septembre au 18 décembre nous avons commencé à montrer que, sans nous, de première, deuxième, troisième génération, avec et sans papiers, de toutes origines, religions et nationalités, travailleurs et travailleuses, étudiant.es, jeunes et ancien.nes, sans nous ce pays ne fonctionne pas. Si on s’arrête, tout s’arrête !

Nous avons commencé à nous unir et à construire la solidarité lieu de travail après lieu de travail, quartier après quartier, contre les politiques antisociales et liberticides, contre le racisme et pour faire barrage au fascisme.

Ce n’est qu’un début. Ce qui a été construit pour le 10 septembre puis pour le 18 décembre doit grandir, s’élargir, essaimer.

  • Rejoignez les collectifs de sans-papiers, les collectifs de mineur.es en lutte, les collectifs antiraciste et antifascistes, les organisations de solidarité.
  • Renforcez les syndicats, faites-en des syndicats de lutte pour l’égalité sociale, l’égalité des droits et la régularisation de tous les sans-papiers

Nous appelons à organiser en janvier dans chaque ville, chaque région une Assemblée publique de mobilisation, de coordination, d’organisation.

Nous soutenons l’appel à préparer pour mars une semaine « Bloquons tout ! », une « semaine noire », une « semaine sans nous » ! Une semaine contre le racisme, le fascisme, le colonialisme et la guerre. Une semaine pour la justice sociale, la paix et l’égalité des droits. Une semaine pour l’abrogation de la réforme des retraites, de la loi Darmanin, des circulaires Retailleau et des lois islamophobes.

Alors que les prochains mois vont être marqués par la campagne électorale des municipales nous appelons à faire campagne, dans toute la diversité de nos choix :

  • Pour repousser toutes les tentatives de RN et Reconquête pour apparaître et s’implanter dans nos quartiers, nos villes, nos villages.
  • Pour rendre visible et imposer nos exigences : régularisation de tou·te·s les sans-papiers, accès à l’école, à la santé, au logement, à la culture pour toutes et tous, arrêt des rafles et violences policières, stop islamophobie. 

Pour faire converger cette campagne nous appelons à organiser, sur tout le territoire, des manifestations unitaires massives le samedi 14 mars, veille du premier tour des élections municipales. 

Le 21 mars, journée internationale contre le racisme et veille du second tour des élections municipales correspondra cette année à la fin du ramadan. En solidarité avec tous et toutes les Musulman.es et contre l’islamophobie, nous appelons à organiser, partout, des rassemblements populaires, des fêtes de l’unité et de la solidarité.


Collectifs présents sur le camp de base et l'assemblée Place de la République à Paris :

  • Collectifs sans-papiers, mineur.e.s isolé.e.s, résidents foyers travailleurs migrants : CSP 75, Jeunes du parc de Belleville, Droits Devant !, CTSP Vitry, CSP Montreuil, CSP 17e St-Just, CSP 93, Intercollectif de sans-papiers, Résidents foyers Branly Montreuil, Zehra Kurtay et son comité de soutien
  • Secteurs en grève : Mise En Place (café hôtellerie restauration), Sud Education, , Sud Éducation Paris, Sud Éducation 93, Comité de mobilisation du travail social IDF, CIEL (livreurs), ASAP (Assemblée pour des Soins Antiracistes et Populaires)
  • Collectifs de quartier : Collectif antifasciste Paris20, Collectif antifasciste Paris12, Carré Citoyen (Stains 93)
  • Organisations étudiantes : Poing levé, FSE, Union Etudiante, Etudiant.e.s Paris 8
  • Collectifs : Urgence Palestine, Comité pour Ali, Guerre à la Guerre, STOP Islamophobie, Tsedek, UJFP, Comité soutien Gino, Soulèvement de la Terre IDF, Front Uni contre le fascisme et la guerre, Organisation de Solidarité Trans, Nous Toutes, AG Bloquons Tout Paris Est – Semaine noire, AG anti-CRA
  • Associations : Solidarité Asie-France, CRID, FASTI, AJMMI, Refuge Solidaire, 100 pour un toit, Fédération de la Libre Pensée, Utopia 56
  • Organisations politiques : LFI, A2C, RP,  NPA-A, LJR, SoB, L’Après

Bilan financier campagne #JournéeSansNous

Nous aurons besoin du soutien financier pour construire le plus grand nombre, la cagnotte reste ouverte, partagez-la : https://www.we-solidaire.com/fr/collecte/une-journee-sans-nous-si-on-sarrete-tout-sarrete

Dépenses totales = 9500€

- Affiches, Autocollants, Tracts = 8100€
- Banderole = 250€
- Drapeaux = 200€
- Flambeaux = 350€
- Organisation soirée Folia = 100€
- Frais d’avocat : 500€

Recettes totale = 10842€

- 2000€ : CRID, Fédération de la Libre Pensée, 
- 1000€ : UL CGT 18E, 
- 500€ : La Cimade IDF, Union Syndicale Solidaires, Syndicat Solidaires étudiant.e.s
- 200€ : Fasti, Fontenay DIversité, Les Inverti.e.s, section EHESS de la LDH, UJFP
- 150€ : Migraction 59
- 100€ : AFPS Paris Sud, Attac Paris Centre, Cisem 38, Socialisme ou Barbarie, Sundep-Paris, 
- Autres : 
500€ : soirée concert organisée avec AG Culture en lutte
300€ : soirée Gazette Comedy Club
92€ : table CSP75 sur le camp de base
67€ : table Soulèvement de la Terre sur le camp de base
1733€ : de dons individuels.

- Encore à venir : FSE, Sud Educ 75 (500€), Sud Sorbonne (300€)

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