Soit, et la Ville applique les directives gouvernementales... Mais ce gouvernement perdu dans sa communication de pénurie, qui chaque jour court après les résolutions qu'il n'a pas pris la semaine passée, est-il un modèle à suivre ? Pas vraiment à en croire Médiapart et d'autres journalistes sérieux, qui ont pris les ministres les deux main dans le sac à pots de confiture, et qui continuent de nier quand ils en ont plein autour de la bouche.
La Maire de Paris croit-elle s'affranchir de sa responsabilité en collant au train du gouvernement, résumant nos collègues malades au rang de statistiques ... acceptables au regard d'une stratégie de gestion du risque juridique ?
A quel moment rompt-on la chaîne de commandement ?
Établissement censément « autonome » mais dont l’autonomie est en réalité très limitée, Paris Musées croit assurer son autorité en brouillant les cartes. Les questions les plus simples suscitent une forte réticence : Combien d’agents travaillent actuellement sur site ? Combien y a-t-il de malades ? Dans quels établissements travaillent-ils ? Combien de cas contact, d’origine professionnelle ou familiale ? Qu’en est-il des stocks de masques ?
Aucune réponse claire n’y est apportée : Paris Musées tente ainsi de maintenir vaille que vaille une communication à sens unique, et exclusivement descendante. Pourtant l’organisation de l’établissement ne favorise pas le mélange de vue globale, de connaissance du terrain et de sens du concret que nécessiterait une vraie réponse à la situation actuelle. Le siège chapeaute, de loin, ses quatorze sites.
Face à cette situation, nous avons répété notre souhait d'organiser plus de CHSCT afin de coller au mieux à l'évolution des évènements et des connaissances sur l'épidémie.
Nous avons de nouveau demandé que la procédure de confinement en cas de suspicion de Covid-19 soit bien plus protectrice que la procédure actuelle, qui ne prend en compte aucune marge d'erreur par rapports directives hasardeuses du ministère liées aux risques de contamination des cas contacts.
La désorganisation que nous avions dénoncée dès début mars continue de provoquer des situations à risques.
La Ville fournit des produits barrières, mais que nos musées rangent tellement bien que les agents en poste ne les trouvent pas. Elle fournit aussi des masques jetables à ceux qui travaillent sur site, en suivant la norme de 3 masques par jour et par agent. Impossible de savoir si le renouvellement est anticipé et prévu. La Directrice continue de prétendre que se laver fréquemment les mains suffit à assurer la sécurité des agents dans les transports. Mieux encore : des malles de confinement en cas d’intrusion terroriste ont été redécouverts au Petit Palais. Elles sont pleines de masques FFP2, non jetables et opérationnels. La direction ayant décidé de les donner aux soignants, nous sommes mis face à une injonction contradictoire : il est très légitime de les donner aux hôpitaux à qui ils sont indispensables, mais il aurait également été très légitime de chercher à protéger les agents qui travaillent sur site. Loin de tout risque direct, Delphine Lévy décide pour ceux qui prennent des risques, censés applaudir ce geste.
Et la sous-traitance du ménage produit des situations aussi absurdes que dangereuses, avec des tournées qui sont faites au beau milieu du service des agents et plusieurs heures avant l’arrivée de leur relève, ou une seule fois par jour. Qu’en est-il des conditions des conditions de travail des sous-traitants ?
Enfin, nos préconisations de mettre en place de moyens de contrôle de l'application des procédures sur le terrain sont restés lettre mortes. Résultat, au Musée d'Art Moderne (MAM) des collègues se sont retrouvés à 4 pour la nuit de samedi dernier alors que les consignes venaient de faire passer l'effectif de ... 3 à 2 personnes!
Impréparation encore et toujours, le document unique d'évaluation des risques professionnels n'a pas été révisé, l'évaluation des risques psycho-sociaux liés au télétravail est "en cours de finalisation". La mise en place raisonnée et préventive du télétravail avait été réclamée par la CGT il y a plus de deux ans, mais aujourd'hui beaucoup de collègues travaillent depuis chez dans de mauvaises conditions. Nous avons demandé dès le 13 mars que des scénarios de crise soient envisagés ! Pas la peine pour Delphine Levy, qui pense que le scénario du gouvernement sont infaillibles.
Pas de cellule particulière aux musées permettant de recenser les risques psycho-sociaux induits par les différentes positions vécues par nos collègues, qui chacun génèrent leur lot de stress et autres risques : le confinement, le télétravail avec les enfants sur les genoux, le travail sur site au plus proche du danger.
Nous avons réclamé que soient mis en place des tests afin de pouvoir diagnostiquer les agents en poste. Cela doit également nous permettre d'anticiper sur la phase de déconfinement. L'ensemble des administrations parisiennes devront mettre en place ces tests, afin de déterminer qui peut reprendre et qui doit rester confiné, de manière à éviter un rebond de l'épidémie.
Malheureusement pour le moment c'est encore le flou total sur cette question.
Cette fois-ci c'est encore le gouvernement qui en est responsable. Nous voyons comment le manque de préparation conduit aujourd'hui à une situation délirante, où nous sommes parfois confinés sans être porteurs du virus tandis que nous pouvons aussi bien être missionnés pour travailler tout en étant positifs au coronavirus!
En termes de temps de travail, nous apprenons que l'ensemble des collègues placés en autorisation d'absence sera considérée comme ne générant pas de RTT ... "Il faut dire aux agents que ce ne sont pas des vacances !" clamait Delphine Levy avec un mépris fracassant, alors justement, ce sont les congés qui ne génèrent pas de JRTT. La Ville de Paris a décidé de cette mesure et Paris Musées l'applique ... Faisant écho aux organisations syndicales intervenant auprès de la Ville, nous que cette décision soit révisée. Les agents auront besoin de repos pour se remettre de ces épreuves.
Encore une fois, face aux risques, face aux dangers, nous appelons l'ensemble de nos collègues missionnés sur les sites, quel que soit leur statut et leur employeur, à ne pas hésiter à exercer leur droit de retrait dès que les conditions de sécurités semblent insuffisantes.