Dans cette situation de confinement inédite, cela fait 15 jours que les musées sont fermés. La plupart des agents d'accueil, de surveillance et de magasinage (AASM) des musées municipaux sont en autorisation d'absence et confinés chez eux. Les services administratifs sont dans l'ensemble en télétravail, du moins une formule dégradé.
Toutefois, sur un certain nombre de sites où la télésurveillance s'avère insuffisante, les collègues des postes centraux de sécurité (PCS) doivent toujours se rendre dans les musées. Dans un contexte de très grave épidémie – dont le pic est attendu début avril – ces collègues courent un danger grave et imminent.
Les protections individuelles et collectives sont insuffisantes. Les masques devaient arriver seulement en fin de semaine dernière. Paris Musées n'a pas prévu d'en fournir pour le trajet domicile-travail, alors que les transports en commun sont un lieu à fort risque de contamination. Il n’a pas été question de fournir des gants, quand bien même la directrice générale soutenait que « les barres du métro [était] plus dangereuses que de voyager sans masque ». Le niveau de nettoyage des postes de travail des PCS n'est pas satisfaisant.
En clair tous les voyants sont au rouge alors même que les exemples de cas graves dans la population de moins de 60 ans se multiplient.
Dans cette situation la direction, qui n'a pris aucune initiative depuis le début de la crise et n'a fait que suivre la Ville, elle-même suivant l'Etat, a trouvé une solution : le déplafonnement des heures supplémentaires, qui sera permis par les décrets gouvernementaux dans la suite des ordonnances du 27 mars 2020.
La CGT a des positions claires :
- La santé des agents passe avant toute autre considération ! Nous n'avons pas à être exposé plus longtemps au danger. C'est à la direction de mettre en place les protections nécessaires, en priorisant les protections collectives.
- La hausse du volume des heures supplémentaires ou la mise en place des primes de déplacement sont des carottes qu'on nous donne pour nous faire avancer vers le danger ! Si nous étions suffisamment payés le reste de l'année, nous n'aurions pas besoin de les glaner.
- Nous refusons le déplafonnement des heures supplémentaires et toute autre mesure visant à mettre un prix sur notre santé.
- Nous réclamons la mise en place des protections nécessaires, mais aussi de tests de dépistage afin de savoir précisément qui peut être infecté et qui doit être isolé préventivement parmi les agents concernés.
- Nous appelons donc une nouvelle fois l'ensemble des agents qui continuent à intervenir sur les musées à exercer leur droit de retrait dès qu'ils estiment être insuffisamment protégés.
Nous appelons également l'ensemble des collègues à se préparer à la bagarre dès la fin du confinement, pour gagner l'augmentation des ratios de promotion, la hausse de la prime dominicale, la hausse des grilles indiciaires ... Autant de leviers à activer pour bénéficier toutes et tous d'une meilleure rémunération sans y risquer notre santé !!!