Dans les années 1960, des politiques de prévention urbaine sont misent en place aux Etats-Unis. Celles-ci ont pour finalité de réduire les actes d'incivilités. La France, s'inspirant des USA, a mis en place des politiques de « prévention situationnelle » qui peuvent être définies comme « l'ensemble des mesures d'urbanisme, d'architecture ou techniques visant à prévenir la commission d'actes délictueux ou à les rendre moins profitables. » Aujourd'hui, ces mesures ne sont pas seulement destinées à la délinquance, mais à la population toxicomane ou encore sans-abri.
Par exemple en 2007, la Mairie d'Argenteuil repousse les sans-abri avec des produits répulsifs nauséabonds. Ce sont des produits que l'on utilise sur les animaux, notamment pour faire fuir les mouches et les insectes. En 2012, la SNCF de Marseille a pour projet de mettre en place un éclairage bleu pour empêcher les toxicomanes de trouver leurs veines. Les sans-abri font partie des premières victimes de ces dispositifs. En 2014 à Saint-Ouen, un bailleur social menace d’expulsion ses locataires s'ils laissent les sans-abri dormir en bas de l'immeuble, ou s'ils leur donnent des produits de premières nécessités (nourriture, eau, produits d'hygiène...). Par ailleurs, de nombreuses municipalités émettent des arrêtés anti-mendicité afin d'exclure les sans-abri de l'espace public.
Depuis plusieurs années, les municipalités mettent en place des dispositifs anti-sans-abri. En 2014, dans la ville d’Angoulême, des grillages sont mis en place autour des bancs pour empêcher les sans-abri de dormir dessus. Au total, 9 bancs du centre-ville sont grillagés à la veille de Noël. Dans les métros de la capitale, nous pouvons observer que des bancs inclinés, des cactus et des lumières sont installés pour éviter la présence des sans-abri. L'association Survival Group montre comment les institutions jouent avec l’urbanisme, l’architecture et l’esthétique pour camoufler leurs dispositifs anti-sans abri. C'est sur ce sujet qu'est dédié la suite de mon article. Les lecteurs trouveront une trentaine de photos qui montrent comment les institutions organisent l'éloignement des personnes sans-abri au travers de procédés subtils, comme par exemple les architectures métalliques, les pointes, les cactus etc. Les photos ci-dessus proviennent de France, et certaines de Belgique.
J'invite les lecteurs, dans sa propre ville ou zone géographique, à détecter ce type de dispositifs anti-sans-abri souvent présent dans les centres-villes et en forte progression, et qui passent inaperçus lorsqu'on ne connait pas leurs objectifs et les enjeux qu'ils sous-tendent
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- Dispositif pour empêcher la position allongée
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- Architectures en béton et en briques
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- Architectures métalliques
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- Les cactus
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- Cailloux, roches et pierres
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- Les grilles et grillages
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- Les piques
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- Les poteaux
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