Marcuss (avatar)

Marcuss

Abonné·e de Mediapart

104 Billets

3 Éditions

Billet de blog 12 avril 2024

Marcuss (avatar)

Marcuss

Abonné·e de Mediapart

Le communisme comme perspective d'avenir

Loin des caricatures des capitalismes d’Etat qui se sont revendiqués de l’idée communiste, le communisme, c’est la pensée positive qui demande toujours à être construite ; c’est la proposition macrosociale la plus pertinente pour nous sauver du système capitalocène qui assassine le vivant ; c’est tout simplement le mouvement réel des êtres humains partis à la conquête de leur émancipation sociale.

Marcuss (avatar)

Marcuss

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Dans son écrit « Pourquoi je suis anarchiste ? », la merveilleuse Voltairine de Cleyre pose le fondement de son engagement libertaire. Pour répondre au titre de son papier, elle écrit vigoureusement : « parce que je ne peux pas faire autrement ». Je pourrais mobiliser la même réponse pour situer mon engagement communiste. Je ne peux pas faire autrement face aux conséquences produites par le mode de production capitaliste : la misère sociale, le dérèglement climatique, la disparition des espèces animales et végétales, le tout pour le profit de cette classe arrogante qu’est la bourgeoisie. 

Le capitalisme et la bourgeoisie, deux notions qui ont disparu du champ politique et médiatique. Mais cette disparition est d’autant plus inquiétante lorsqu’elle touche les gens de gauche. Aujourd’hui, je lis trop souvent que l’heure est au combat contre le néolibéralisme et les riches. Le problème est que cette substitution de termes ne permet pas de prendre le problème à la racine. Le néolibéralisme n’est qu’une forme d'accumulation du capitalisme qui repose sur la domination du monde de la finance sur l’économie politique, celle-ci ayant été provoquée par l’insurrection actionnariale il y a une cinquantaine d’années. Les riches quant à eux, ne sont qu’un agrégat d‘individus qui ont des moyens financiers importants. 

Autrement dit, le problème n’est pas le portefeuille du riche et l'accumulation néolibérale, mais le totalitarisme de la propriété privée, l'assujettissement au contrat salarial, la prise d’otage de la société par les marchés financiers, et c’est bel et bien la figure du patron et de l’actionnaire qui structure la bourgeoisie en tant que classe sociale détenant les moyens de production et d’échange qu’il faut combattre sans repos.

Cependant, le communisme n’est pas une critique de la société capitaliste mais bien un idée bien réelle et concrète. Aujourd’hui, face à l’offre politique fascite qui prend de plus en plus d’ampleur notamment dans les masses populaires, nous devons fournir une proposition tierce de grande envergure et seule le communisme comme résolution des contradictions sociales peut porter cette nouvelle voie. La fin de la division technique du travail par la transformation des entreprises en collectivité de production, donnant un droit politique à chaque travailleur dans l’organisation du travail et de l’organisation de la production ; la fin de la carrière politique en lui substituant un système de représentation populaire au sein duquel les processus de contrôle sont omniprésent ; la mise en place d’une garantie économique générale pour toute personne au premier jour de ses 18 ans, droit politique et économique qui reconnaît sa participation et la contribution sociale envers la société. Tant d’autres idées sont formulées depuis plus d’une centaine d’années, mais toutes reposent sur une doxa fondatrice : l’auto-organisation des masses populaires. Cependant, si les propositions sont là, le problème vient toujours de leur mise en place.

Quelles organisations politiques avons-nous pour nous soutenir dans cette lutte de classe ? Un parti socialiste vendu aux intérêts du capital ; un parti écologiste pour les urbains et classes supérieures qui opte pour un capitalisme européen ; un parti insoumis qui dérègle sa boussole lorsque ses hommes violentent des femmes ; un parti communiste qui défend une perspective réformisme et dont le représentant manifeste sans aucune honte avec cette police qui frappe et mutile les classes populaires lorsqu’elles sont insubordonnées ; et que dire de mes camarades trotskistes qui ne cessent de s’opposer. Entre un NPA en pleine scission, le POI qui s’engage dans le réformisme parlementaire, Lutte Ouvrière toujours aussi rigide et ouvriériste, seul le parti Révolution Permanente, pour l’instant, ne m’a pas encore véritablement déçu. 

Avec un sourire crispé, je dis souvent qu’un trotskiste, c’est l’unité, deux trotskystes, c’est une scission. La blague me ferait réellement rire si elle n’était que caricaturale, mais ce n’est pas le cas. Alors que la gauche radicale, donc révolutionnaire, soutient la nécessité d’une auto-organisation de la classe ouvrière - j’intègre également les employé.e.s du tertiaire -, les militants et militantes de la Cause n’arrivent pas eux-même à mettre leurs divergences de côté pour tenter de former un front révolutionnaire qui aurait beaucoup plus de poids pour infuser les idées marxiennes dans les classes prolétaires. Cette volonté s’inscrit dans la même perspective que l'anarchisme sans adjectif, le mouvement libertaire connaît également des moments d’opposition entre les groupes qui le composent. Si, comme j’aime le dire, le communisme est plus qu’un désir, c’est un besoin, la pensée anarchiste reste son plus grand garde-fou.

Loin des caricatures des capitalismes d’Etat qui se sont revendiquées de l’idée communiste, le communisme, c’est la pensée positive qui demande toujours à être construite ; c’est la proposition macrosociale la plus pertinente pour nous sauver du système capitalocène qui assassine le vivant ; c’est tout simplement le mouvement réel des êtres humains partis à la conquête de leur émancipation sociale.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.