Plan de l'écrit
- Une affaire politique
- Analyse d’une situation : Rokhaya Diallo sur FranceInfo
- Retour sur la masculinité et le continuum de violences masculines
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Une affaire politique
L’affaire Gisèle Pelicot n’est pas un fait divers, elle représente un objet politique qu’il faut analyser pour en comprendre le sens. Elle restera dans les archives de la lutte contre la domination masculine, non pas uniquement en raison de son contenu (violences sexuelles répétées pendant plusieurs années, soumission chimique, nombre record d’accusés etc.), mais par la volonté de cette survivante des violences sexuelles de faire de ce procès un événement politique. En refusant le huis clos - condition souvent requise dans ce type d’affaire en raison de la brutalité des agressions commises - « Pour que la honte change de camp », selon les propres mots de Gisèle Pelicot, elle fait de ce procès un épisode politique qui s’inscrit dans la longue lutte féministe contre le viol. On ne peut penser aux similitudes avec le procès du 2 et 3 mai 1978 à Aix-en-Provence où comparaissait trois hommes pour le viol collectif de deux touristes belges. Refusant le huis clos pour faire de ce procès une tribune politique, pour bouleverser les mœurs de l’époque et faire évoluer les rapports entre les hommes et les femmes, ce procès engendre une criminalisation du viol, autrefois banalisé et invisibilisé, dont l’une de leurs avocates, Gisèle Halimi, fera de cet enjeu un devoir de carrière. Ainsi, tout porte à croire, ou à espérer, qu’il y ait, tout comme l’affaire d’Aix en 1978, un « avant » et un « après » l’affaire Gisèle Pelicot.
Pour ce faire, il ne faut pas tomber dans une dimension morale qui ne verrait dans cette affaire de violences sexuelles que des comportements criminels que la justice doit condamner d’une part, et de se focaliser sur la dignité de Madame Pelicot d’autre part. Non pas que la dignité soit un élément qu’il faut évacuer, au contraire nous pouvons faire de celle-ci la caractéristique centrale de toutes les politiques sociales et publiques. Ce que je veux dire par là, c’est qu’il faut avant tout révéler les processus sociaux sous-jacents aux comportements délictuels et criminels de ces hommes - pour les agresseurs et ceux qui n’ont pas osé dénoncer ces actes - pour ensuite faire de la dignité des femmes le fondement de la lutte politique.
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Analyse d’une situation : Rokhaya Diallo sur FranceInfo
Cette semaine sur la chaîne « France Info », Rokhaya Diallo est invitée pour discuter de l’affaire Gisèle Pelicot. Comme à son habitude, la journaliste fait un pas de côté, en comparaison des philosophes de plateau et bon marché, pour révéler les mécanismes structuraux qui orientent les actions et les comportements des hommes, ramenant ces derniers aux rapports sociaux de sexe, c’est-à-dire à la domination masculine : « Il s'agissait d'aller agresser une femme inconsciente, et pour se défendre, plusieurs d'entre eux [les hommes accusés] expliquent qu'ils sont victimes de Dominique Pelicot [le mari de Gisèle Pelicot) et qu'ils pensaient avoir son autorisation. Donc on est vraiment dans l'idée que la femme est la propriété d'un homme et qu'il suffisait d 'avoir l'autorisation du mari pour pouvoir accéder… ». A ce moment, Rokhaya Diallo est interrompue par un éditorialiste, agacé par ce discours, qui lui demande si c’est une caractéristique de tous les hommes ? Avec une attitude forte et déterminée comme on lui connaît, la journaliste répond en expliquant que la masculinité est une construction sociale permettant aux hommes de commettre des actions portant atteinte à l’intégrité physique et psychique des femmes : « La masculinité, pour moi, c'est une construction politique qui est dans la domination. C'est-à-dire que la masculinité, en fait, c'est un régime de pouvoir. Et effectivement quand on voit le nombre d'hommes qui sont impliqués dans cette affaire, il y a des hommes qui ont dit “oui” en majorité et ceux qui ont dit “non” mais qui n'ont absolument jamais jugé bon d’informer qui que ce soit de ses abus. »
Continuant dans son explication, l’écrivaine explique que selon elle, cette affaire « c'est le procès de la masculinité (...) il y a autant d'hommes qui systématiquement nous expliquent que tous les hommes ne sont pas comme ça, alors que le vrai sujet c 'est que « ok peut-être pas tous les hommes mais c'est systématiquement des hommes [qui commettent des violences sexuelles]. Donc ça veut dire que, oui, il y a un problème avec les hommes, avec la manière dont ils sont élevés et avec la conception qu'ils ont du corps des femmes et du pouvoir qu'ils ont sur elles. »
Face à elle, Olivier Babeau, économiste et essayiste, et Gilles Bornstein, éditorialiste politique à France Info, écoutent avec stupeur les propos de la journaliste. Regard dans le vide, bras croisés, leur posture reflète une volonté de repli et de protection comme si les mots de la journaliste les écorchés vifs. Les oppositions ne tardent pas. L’économiste Olivier Babeau prend la parole en premier : « J'aimerais reparler de la dame effectivement et de sa dignité parce que je trouve ça plus intéressant, mais cette rhétorique de dire que, parce qu’on a parmi les coupables des « Monsieur tout le monde », donc « Monsieur tout le monde est coupable », et quelque part, même l'innocent est coupable. Je trouve que c'est choquant parce que le principe de la justice, c'est de faire la différence entre le coupable et le non coupable. Et commencer à essentialiser qui que ce soit, et en particulier les hommes, en expliquant qu'il y a une sorte de tendance à des formes de violence, moi je trouve ça choquant et je ne suis absolument pas d 'accord. »
Gilles Bornstein, éditorialiste politique à France Info, complète le propos de son collègue : « Je suis un homme, et quand j'entends « procès de la masculinité », j 'ai quand même l'impression que d'une certaine manière, dans votre propos, c'est notre procès à tous. Et je suis d 'accord avec Olivier, c'est le procès des gens qui ont commis ces actes abominables, et je ne vois pas pourquoi je devrais, pourquoi je devrais, enfin c'est tellement évident que c'est leur procès à eux et pas des autres. (...) Quand on dit procès de la masculinité, donc d'une certaine manière, je devrais dire « bah non, c'est pas moi. ». Je ne vois pas pourquoi je serai comptable d'actes commis, d'actes abominables, commis par des gens tellement il est évident que je n'ai rien à voir avec ça. »
Les propos des deux hommes sont intéressants sur de nombreux points. Dans un premier temps, l’économiste Olivier Babeau commence en disant que le débat devrait se centrer sur la dignité de Gisèle Pelicot, stratégie ayant pour but d'invisibiliser toute analyse politique sur les violences sexuelles. Ensuite, il mobilise une méthode bien connue, le « Not all men », c’est-à-dire, « Pas tous les hommes », qui a pour finalité de séparer la catégorie des hommes en deux, ceux qui commettent de violences et ceux qui n’en commettent pas, afin de ne pas mettre en valeur l’idée qu’il existe un continuum de comportements dans la masculinité, de la drague lourde jusqu’au féminicide, cas extrême des pratiques masculines. L’économiste ose même prétendre que le discours de la journaliste est essentialisant, alors que celle-ci mobilise une analyse matérialiste qui prend en compte, comme elle l’a rappelé, l’idée que la masculinité est une construction politique, sociale, historique, qui s’inscrit dans des rapports de pouvoir. Autrement dit, elle rappelle l’ancrage social et matériel de la domination masculine. L’éditorialiste Gilles Berstein ne fait que confirmer les propos de son collègue, en exprimant son indignation face aux propos de Rokhaya Diallo qui, selon lui, demanderait à tous les hommes d’être condamnés et de s'excuser. Technique pratique de langue de bois qui consiste à déformer le propos d’une personne pour lui faire dire des choses qu’elle n’a jamais dites.
Cet exemple nous montre l’impossibilité de proposer des explications sociologiques aux comportements humains. Nous savons que cette science fait peur car elle permet de révéler les rapports de domination qui structurent notre société. La surreprésentation des hommes dans les médias favorise d’autant plus en entre-soi qui ne permet pas de discuter des masculinités, mais au contraire, comme nous le montre cet exemple, de produire des résistances collectives face à ce type d'analyse politique sur les masculinités. Autrement dit, on peut considérer cette forme de résistance de la part des hommes comme une manifestation de leur pouvoir afin d’empêcher, sur l’espace public, de discuter sur la manière dont ils existent, c'est à dire comme des dominants au sein des rapports sociaux de sexe, ces derniers leur distribuant en raison de leur genre, un ensemble d’avantages sociaux, économiques, matériels, symboliques, psychologiques, au détriment des femmes et des minorités de genre et sexuelles.
En réalité, l’enjeu des groupes dominants est toujours de braquer les projecteurs sur les victimes, ce qui permet de ne pas mettre la lumière sur le groupe d’appartenance auquel ils appartiennent. Montrer sa solidarité avec les victimes, c’est prouver qu’il n’y a pas de problèmes structurels, mais simplement des individus isolés, des brebis galeuses dans leur groupe d’appartenance qu’il faut condamner. La loi indispensable qui en découle est une fixation de la société sur les victimes et le refus de penser une relation entre deux groupes sociaux, donc une invisibilité des rapports de pouvoir entre les deux. Cette loi fondamentale est l’enjeu de rapports de forces entre les groupes sociaux antagonistes, celles et ceux qui sont oppressés et discriminés tentent toujours de mettre la focale sur les dominants. Ainsi, il faut comprendre la stigmatisation des syndicats et des révolutionnaires puisqu’ils mettent en lumière une classe sociale, la bourgeoisie, qui domine et exploite la force de travail des autres pour en tirer des profits et s’enrichir sur la sueur et le sang des travailleurs et des travailleuses ; il faut considérer la stigmatisation du mouvement antiraciste puisqu'il visibilise le groupe dominant, les blancs, et les multiples avantages qu'ils retirent par leur position privilégiée dans les rapports sociaux de racisation. Dans cette même dynamique, on peut considérer la stigmatisation des féministes en raison de la considération qu’elles ont de la domination, en focalisant leurs discours sur les premiers exécutants de la violence sexuelle, c’est-à-dire les hommes. Ainsi, dans notre société, le paradoxe est que nous avons toujours des groupes de victimes, mais jamais de groupe dominant.
Par ailleurs, je voudrais émettre une hypothèse qui s’inscrit dans une forme de consubstantialité des rapports sociaux, concept frère, bien que différent de l’intersectionnalité, en montrant la rencontre entre les rapports sociaux de sexe et ceux de racisation. Est-ce qu'il n'y a pas, sur les plateaux de télévision et les chaînes de radios, en France, une stigmatisation des masculinités racisées dont l'objectif est de préserver la pureté et l'innocence de la masculinité blanche ? Prenons le cas de l’immigration. Lorsqu’il y a des viols et des agressions commises par les personnes non-blanches, d’autant plus quand ils sont immigrés ou sous OQTF, ça ne dérange pas les éditorialistes d’expliquer cette déviance sexuelle notamment par le facteur « immigration ». Les noirs et les arabes seraient constitués, dans leur substance, d’un patriarcat véhément - comme en témoigneraient les agressions sexuelles du Nouvel An 2016 en Allemagne - et dont seraient exemptés les hommes des sociétés occidentales dites « égalitaires ». Plus globalement, les éditorialistes estiment que le facteur culturel est l’élément explicatif de la surreprésentation d'individus racisés dans certaines statistiques de délinquance, alors que ces comportements déviants sont le fruit de processus sociaux d’inégalités, de ségrégation et de discrimination.
A aucun moment, dans le discours des éditorialistes, il n’y a de critique formulée sur cette interprétation, aucune forme d’essentialisation culturelle ou de stigmatisation n‘est soulevée malgré sa fausseté. Pourtant, lorsqu’on applique ce raisonnement au facteur « genre », donc aux masculinités, pour expliquer que l’écrasante majorité des actes délinquants et de criminalité sexuelle sont commis par les hommes, ces derniers s’offusquent de ce type de discours qui « met dans le même panier tous les hommes », comme en témoigne l’exemple cité plus haut. Ainsi, la stigmatisation des masculinités racisées prévaut là où le reproche d’essentialisation est soulevé lorsque cela implique des masculinités blanches. Ainsi, dans une société occidentale qui prétend qu'il n’y a plus de patriarcat, que celui-ci est ailleurs, le déni des problèmes sociaux engendrés par les masculinités permet une reproduction d'autant plus invisible de la domination masculine d’une part, et les seules déviances sexuelles sont projetées vers les masculinités racisées. Autrement dit, les hommes blancs se protègent ensemble tout en ayant le pouvoir de discréditer les masculinités subalternes.
En définitive, pour revenir sur l’exemple de l’échange entre Rokhaya Diallo et les éditorialistes de FranceInfo, on se rend compte qu’il est impossible de discuter de la violence masculine et de la masculinité en général sur les plateaux de télévisions, comme à la radio, sans provoquer des réactions de fragilité de la part des hommes, phénomène d’autant plus intéressant que ça se déroule sur France Info, chaîne plutôt classé dans le centre-gauche, et dont je n’ose imaginer les réactions pour les mêmes propos sur la chaîne d'opinion d'extrême-droite Cnews. Détournement du sujet, « Not all men », accusation d’essentialisation, déformation des propos, toutes les stratégies sont mises en oeuvre pour empêcher toute analyse politique sur les affaires de viol, notamment celle-ci, alors même que Madame Gisèle Pelicot, femme puissante, refuse le huit-clos pour faire de ce procès un épisode politique pour que la peur change de camp.
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Retour sur la masculinité et le continuum de violences masculines
La masculinité, comme l'a exprimé la journaliste Rokhaya Diallo, est une construction sociale, politique et historique, localisée - différentes selon les cultures et époques -, bien qu’il semblerait qu’il existe une universalité de la domination masculine. Ce sont les rapports sociaux de sexe qui vont créer une tension dans la société, une structure autour de laquelle va se créer des groupes sociaux aux intérêts antagonismes, groupes sociaux hiérarchisés à partir de la prédominance du masculin vis-à-vis du féminin, et du masculin vis-à-vis de toutes les autres forces d’identités sexuelles et de genre. Ainsi, les rapports sociaux de sexe, en tant que rapport de domination des hommes sur les femmes, engendre une attribution inégale des ressources et des droits, c’est-à-dire une distribution inégale d’avantages sociaux, économiques, matériels, symboliques, voire même de ressources psychologiques, permettant de produire et de reproduire la domination d’un groupe sur l’autre, celui des hommes sur les femmes et les minorités de genre et sexuelles.
La masculinité est donc une construction sociale de l’homme. On va faire intérioriser, dès le plus jeune âge, de manière différenciée selon les sexes, des manières de faire, de penser, d’agir, d’aimer, de se représenter et d’évaluer le monde. Ce processus de socialisation, ne s'arrêtant qu’à notre mort, fait donc incorporer des normes, des valeurs, des représentations et des comportements propres au modèle masculin d’une société donnée. Le genre est un apprentissage tout au long de la vie des comportements socialement attendus d’une femme ou d’un homme. De manière très schématique, l’idéologie masculine enseigne des normes et valeurs liées à la conquête et au contrôle de soi : le courage, la rationalité, le calcul, l’ambition, le goût du risque et de la compétition, la puissance, la pratique de la violence, la maîtrise de ses émotions etc. Cette socialisation commence dès le plus jeune âge. Une étude publiée par la revue scientifique Sex Roles, démontre que les enfants assimilent le pouvoir à la masculinité dès l'âge de 4 ans, d’autant plus pour les garçons : « les enfants ont tendance à associer l’individu qui domine au masculin » pendant les interactions entre les sexes, constate le chercheur au CNRS Jean-Baptiste Van Der Henst.
Dans ce processus de socialisation, les garçons-hommes apprennent donc très tôt les avantages de la domination et le pouvoir qu’ils ont de les exercer. Il faut comprendre qu’il existe un continuum de violence entre la simple blague jusqu’au féminicide. En effet, les blagues et commentaires sexistes, les stéréotypes, l’insulte, la charge mentale, le chantage, la drague lourde, le harcélement, la diffusion sans le consentement de photos et vidéos sexuelles, l’insistance du mari pour avoir une relation sexuelle, l’agression physique, la violence sexuelle, le féminicide, l’ensemble de ces phénomènes relèvent de pratiques masculines qui s'inscrivent dans un continuum de violences dont le viol et le meurtre constituent un cas extrême. En ce sens, l’ensemble des hommes ont déjà participé aux violences sexistes et sexuelles, mais peu dans le cas des situations extrêmes. A aucun moment, la pratique féministe demande aux hommes de s’excuser ou de se considérer coupable de ces violences extrême, mais de comprendre que leur masculinité s’inscrit dans un rapport de pouvoir qui permet l’usage de la violence, et de réflechir sur leur propre identité sexuelle et sociale pour en déjouer les processus qui les inscrivent dans ce continuum de comportements inadaptés.
Si les hommes doutent encore, prenons quelques statistiques : chaque année, 220 000 femmes sont victimes de violences physiques et/ou sexuelles de la part de leur conjoint ou ex-conjoint ; on comptabilise entre 70 000 et 93 000 viols et tentatives de viols sur les femmes adultes, entre 125 000 et 165 000 sur les enfants et 16 000 sur les hommes. Environ 98 % des auteurs sont des hommes (76 % pour les cas d’inceste) ; une étude de l'institut Ifop montre que 12 % des femmes âgées de plus de 18 ans ont été victimes d'un ou de plusieurs viols au cours de leur vie ; les enquêtes de victimation montrent qu’une femme sur trois sera victime d’au moins une agression sexuelle dans sa vie ; 1 femme sur 5 sera confrontée au harcèlement sexuel au cours de sa vie ; 80 % des femmes ont subi une forme d’agression ou d’atteinte sexuelle dans la rue ou dans les transports en commun au cours de leur vie ; l’enquête Virage de 2015 relative à l’espace public montre que chaque année, environ 805 000 femmes sont victimes au moins d’une insulte, 2 969 000 de drague importune, 1 082 000 de situation d'harcèlement, 206 000 de violence physique et 15 500 de violence sexuelle. En tout, c’est environ 5 millions de femmes chaque année qui subissent des agressions sexistes dans l’espace public, dont l’écrasante majorité des actes est réalisée par des hommes. Autrement dit, tous les hommes ne sont pas violents, mais toutes les violences les plus extrêmes sont commises quasi-exclusivement par des hommes. Il y a donc bien un problème social avec la masculinité.
Ainsi, on se trompe si on considère que les violences masculines sont dues à un dysfonctionnement des rapports femmes-hommes. Les violences masculines ne sont donc pas des simples anomalies du système de domination masculine mais des lois intrinsèques à son système de domination. Ce que l’on appelle la « violence masculine » n’est donc pas un manque de rationalité de l’ordre masculin mais constitue sa rationalité lui-même. »