Une librairie est un lieu d'échange, de découverte et de rencontre.
Offrir aux lecteurs et aux lectrices, à ceux qui s'arrêtent pour regarder les livres exposés dans les vitrines, à ceux qui entrent pour parler, interroger, une librairie qui soit l'expression de la maison d'édition Le Bruit du temps, fondée en 2008 par Antoine Jaccottet et Shoshana Rappaport-Jaccottet, c'est un souhait qui s'est indéniablement réalisé dans une harmonie rare :
https://www.lebruitdutemps.fr/
Actuellement et jusqu'au 19 octobre 2019, dans la librairie donnant sur la rue du Cardinal Lemoine sont exposés dessins et aquarelles de Sander Ort.
L'espace est large, calme et lumineux, les livres s'y répartissent et se renvoient leur beauté de forme, leur densité de contenu, et le tissage des liens advenus entre certains auteurs se présente dans toute sa délicatesse. Peinture, dessin, encre sont associés à l'écriture dans ce fonds extraordinaire de publications, les unes aussi intéressantes et importantes que les autres. Le goût, la cohérence, la recherche et l'exigence d'une très grande qualité, tout cela est offert très sobrement.
Sander Ort, dont j'avais vu l'an dernier le livre Versants d'un portrait et dont j'ai aimé immédiatement les dessins et aquarelles, poussant la porte ce mercredi 11 septembre et ignorant que le vernissage de l'exposition actuelle se préparait alors pour la fin d'après-midi, trace la route vers Truinas et vers son ami André du Bouchet.
J'avais souhaité photographier la vitrine consacrée à Léon Chestov, mais on en voit bien mieux la présentation sur le site du Bruit du temps, et, devant la beauté de ce qui était visible de la rue, j'ai photographié le livre d'un anonyme japonais du XIIIe siècle, en vitrine également, dont j'avais un extrait sous les yeux : En longeant la mer de Kyôto à Kamakura (voir à nouveau la page « Evénements » du site).

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Ce jour-là, Amaury Nauroy et Estelle Coppolani m'ont appris la fermeture de la librairie à la fin de cette année. Comme pour d'autres éditeurs-libraires, le maintien de la librairie s'avère difficile et la perte de ce lieu est extrêmement regrettable. La maison d'édition poursuit son activité éditoriale et sera toujours présente, ainsi que son très beau site sur Internet. Il sera possible de commander les parutions dans les librairies, et de les trouver en particulier chez Tschann, 125, boulevard du Montparnasse à Paris.
Par ce billet, je souhaite alerter et inciter toute personne intéressée, vivant à Paris ou ayant l'occasion d'y passer, à prendre le temps de s'arrêter devant le 66, rue du Cardinal Lemoine, à y entrer, avant la fin de cette année.
Voici ce qu'en avait écrit Alain Paire sur son site en 2015 :
La librairie accueille et propose les publications des éditions Interférences dont je joins le lien vers leur site.
http://www.editions-interferences.com/
En 2012, Dominique Conil avait publié dans Mediapart un article dans lequel elle présentait la biographie d'Ossip Mandelstam par Ralph Dutli, Mandelstam, mon Temps, mon Fauve, publié par Le Bruit du temps et La Dogana. Livre exceptionnel lu à la suite de cet article, ci-dessous :
https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/170712/grossman-mandelstam-quest-ce-quecrire-22
Jean-Pierre Thibaudat avait également publié un article sur cette parution dans le site de Rue89, mais le lien s'avère aujourd'hui introuvable.
Tout est nôtre et nous est commun. Les champs, les forêts, l'eau, l'air, la parole, l'écriture, les livres, leur partage, leur transmission, leur mémoire. Le proche et le lointain.
Marguerite.