Mon abonnement vient à échéance le 23, après-demain. Je ne le renouvellerai pas.
Il faut que Mediapart comprenne pourquoi. Leurs dernières attitudes concernant le traitement du Modem et de Bayrou, ainsi que de Hollande d'ailleurs, leur arrogance et le déni, l'irrespect dont ils font preuve en ne répondant pas aux commentaires des internautes m'auront définitivement découragée. Je ne reproche pas à Mediapart d'être un journal engagé, même à gauche. Mais c'est surtout cette forme de manipulation de l'opinion qui m'insupporte. Ayant initialement lancé le journal pour défendre un journalisme d'investigation, dont le premier devoir était, comme le disait Edwy Plénel en faisant référence à Hannah Arendt, la "vérité des faits", et défendre des valeurs de pluralisme, de démocratie, de république, il a progressivement présenté l'information de manière partiale, amputée, ne présentant pas les diverses propositions politiques permettant d'ouvrir un débat équitable, préférant traiter la politicaillerie de la mesquinerie, des petites disputes intestines.
Si Mediapart avait traité les propositions de François Bayrou sur le fond, son dernier livre ainsi que celui de Jean Peyrelevade, qui permettent d'ouvrir un débat intéressant sur la politique de l'offre, fondée sur l'entreprise, face à la politique de relance de la consommation, c'est ce type d'article qu'il aurait fallu écrire :"Bayrou et Peyrelevade en écho pour une politique de l'offre". Leurs deux récents livres résonnent en écho, avec le même diagnostic sur l'état des difficultés de la France, ses causes profondes, et les pistes pour s'en sortir, plus par une politique de l'offre que par une relance de la consommation (qui a tendance au contraire à favoriser les produits importés), redonner de la respiration aux entreprises et favoriser la création, la production en France. Tout le reste en découle. L'aggravation des déficits publics et de l'emploi sont des symptômes de ce mal.
Face aux propositions de sortie de l'euro, de démondialisation et de protectionnisme, il serait intéressant d'en parler, non ?
Mais Mediapart préfère parler des petites disputes entre centristes, des alliances impossibles avec Bayrou, ou plutôt possible uniquement à droite ...
Malgré les tentatives d'explication préalables, mon argumentation factuelle et chiffrée comparant les statistiques des articles par personnalité politique (0 sur Bayrou en 2011 avant le week-end dernier, aucun sur son livre, contre 22 pour Eva Joly, 12 pour Mélenchon, idem pour Montebourg ..., ), malgré les multiples commentaires des abonnés faisant la même critique (voir le dernier article de Valentine Oberti),il ne veulent pas le reconnaître et persistent dans la mauvaise foi alors qu'il aurait été si facile de répondre : "en effet, nous allons tenir compte de vos remarques et seront plus attentif à équilibrer les articles et à rendre compte du fond des propositions".
Enthousiaste, je fus une abonnée de la première heure (en janvier 2008, deux mois avant le lancement du journal). Voici ce que j'en disais un an après : "Mediapart, une bouffée d'oxygène pour la démocratie". Quelle déception !
Il faudra que Mediapart fasse amende honorable et évolue positivement, constructivement, intelligemment, pour que je reprenne mon abonnement. Ceux qui apprécient mes articles me retrouveront sur d'autres blogs, par exemple celui-là Marianne Republique sur Lepost.fr : http://www.lepost.fr/perso/mariannerepublique/
Ma critique n'enlève rien à mon appréciation de la qualité des articles de certains journalistes exceptionnels, comme Laurent Mauduit, Ludovic Lamant, Martine Orange, Fabrice Lhomme et Fabrice Arfi... ainsi que des investigations réalisées sur "les affaires", contribuant à dénoncer les dérives du pouvoir et positionnant le journal comme un réel contre-pouvoir.