Quelle est l'utilité du droit d'auteur en Corée ? À qui profite réellement cette loi ?
En 2015, TCHUE Jong-Lim découvre en salle un film, Assassination, qui reprend à la lettre son roman édité en 2003, Corean Memories. Il porte plainte pour une atteinte au droit d'auteur contre les industriels du film. Le 16 avril 2016, la justice coréenne donne raison aux industriels. Malheureusement, ce genre du jugement est courant en Corée du Sud. Pourquoi en Corée, le droit d'auteur ne protège pas les écrivains ? Pourquoi en Corée, le droit d'auteur est bafoué au profit des industriels du cinéma?
TCHUE Jong-Lim est actuellement poursuivi pénalement par ces industrielsdu cinéma pour diffamation et pour entrave au travail, risquant l’emprisonnement et une amende. Ilsdemandent à TCHUE Jong-Lim des excuses officielles. Ilsmenacent de retirer tous les livres réédités de TCHUE Jong-Lim.
Je suis moi-même coréenne et vit en France depuis presque 30 ans. Je suis fière d'être coréenne et fière de la culture de mon pays. Aujourd'hui, je suis indignée de voir une telle chose en Corée.
Je voudrais rappeler que la Cour Européennereconnaît le droit d'auteur comme faisant partie des Droits de l'Homme, dans l'article 1. Les écrivains, les poètes, les dramaturges français tels que Balzac ou Victor Hugo se sont rassemblés pour faire naître l'actuel droit d'auteur au niveau européen afin de protéger les œuvres littéraires. Cela a débouché ensuite sur l'actuelle Convention de Berne. Il n'était pas question que puissent être utilisées impunément pour faire un film.
En France, chaque année, environ 40 % des films est issu d’œuvres littéraires. En Corée, il n'y a pas de réelle obligation de demander un accord auprès des auteurs. On peut prendre librement et légalement le sujet, les intrigues, les personnage, les séquences...pour en faire un film. Il suffit de changer le titre et quelques détails. Car en Corée, juridiquement, ce sont des choses considérées comme faisant partie du « domaine des idées » donc « abstraites » et qui ne sont donc pas protégées par le droit d'auteur, selon la justice. Dans ce genre d'affaire, un romancier contre un géant du cinéma commercial, le romancier a très peu de chance de gagner. A quand une protection réelle des œuvres littéraires en Corée du Sud ?
TCHUE Jong-Lim a fait ses études de littérature moderne à la Sorbonne et travaille en Corée en tant qu'écrivain. Actuellement il est en appel et a demandé une médiation auprès de l'Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle.
Brisons le silence qui entoure cette affaire et envoyons un signal fort, d'indignation et de solidarité envers cet homme dont le seul crime est d'être écrivain dans un pays où la propriété intellectuelle est bafouée et la liberté d'expression, souvent menacée.
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Mi La Park
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