Julien BAYOU, candidat EELV aux régionales en Ile de France, s’adresse ainsi aux jeunes sur Tweeter : « Pour défendre leurs intérêts, les chasseurs, les boomers et tous les autres iront voter. Et pour défendre le climat, est-ce que vous, vous pourrez voter ? »
Malgré les regrets de l’auteur, ce slogan électoral accompagnant des visuels, les polémiques venant de droite ou de gauche ne font qu’alimenter les culpabilités qui pèsent sur les boomers.
En effet, les avant-gardistes qui ont lancé les alertes, plus particulièrement depuis 1974 avec la campagne présidentielle de René DUMONT, savaient qu’ils ne convaincraient pas tous miraculeusement. Mais certains, dont je fus, contrairement à une mouvance chez les verts, estimaient et estiment encore que la protection de l’environnement et de ses ressources limitées étaient incompatibles avec le profit et avaient imaginé un nouveau système : l'écosocialisme
naissant. Pour l’établir, de nombreuses étapes sont nécessaires et de nombreux obstacles d’ordre socio-psychologique, voire socio-psychanalitique et politique à surmonter, y compris après la prise de conscience.
Les "boomers" sont souvent tenus pour partie responsables du désastre environnemental et climatique. Mais c’est les soustraire de leur environnement sociologique, économique et culturel. Ils ont été manipulés par les stratégies de persuasion clandestine depuis 1945 (plan Marshall) que la consommation de masse du système capitaliste, en vue de réaliser l'accumulation du capital, allait leur apporter le bonheur. Cinquante ans après les premières alertes, le stade de la prise de conscience commence seulement et tend à se propager.
La période de crise sanitaire représente un catalyseur de cette prise de conscience et de son amplification, mais elle n’est pas achevée dans tous les domaines permettant le processus de changement. Le féminisme montant ou pour le moins la critique du patriarcat n’est pas étranger à cette évolution.
Marie-Christine MERCIER