Ségolène en 2007 : une femme libre, muselée par les siens. Relire l’histoire : Quelques précisions à l’attention des français en vacances…
J’vais vous dire, moi, pourquoi je continue à « soutenir » Ségolène, contre vents et marées, et surtout contre tous ceux qui la considérèrent comme une « débile » ou une « pauvrette », hurlant avec les loups lepénistes de tous bords, pour ne pas reconnaître la femme qu’elle était, le style politique au-dessus de tout soupçon qu’elle défendait. Et qu’il fallait effectivement « en avoir », pour décider de mener cette bataille pour le pouvoir. La preuve ! Il lui même manqué les siens. Incroyable, non ? Moi, j’ai fait la campagne de Ségolène en 2007. Aucun regret. Beaucoup appris sur une certaine gauche française. Expérience incomparable de Réel. Mes raisons ? Comme des Ariane Mnouchkine, Edgar Morin, Susan George, et tant d’autres : ne pas voir arriver au pouvoir, alors, l’homme qui a finalement été élu avec les voix de gauche, et dont on était un certain nombre, alertés entre autre par Marianne, à savoir qu’il représentait, pour la France, le pire. Avec une jeunesse « proche » du mouvement d’extrême-droite Occident qui, aux gens de 68, rappelle le pire d’Assas et sa Faculté de Droit et Économie…
Et quand je dis le pire, je dis – et je l’ai fait savoir avant et depuis à toutes les jeunes générations rencontrées : un homme héritier des SACs, de Pasqua, de l’OAS, et on le voit encore une fois ces derniers jours, de la France-Afrique des dictateurs. Que vient faire Ségolène dans cette histoire ? Une femme qui s’est battue à tout crin contre un escroc, un voyou et un malfrat du gabarit d’un Berlusconi à la française ! Je ne pourrai jamais hurler avec les loups contre cette femme. Pour mener cette bataille, il en fallait du courage et des convictions, même contre son propre camp - c’est un comble ! -, ainsi qu’une volonté politique totale ! Vous voulez aussi savoir pourquoi, comme quelques autres à Paris, ces gens sont devenus, pour moi, presque intouchables ? Vous voulez savoir vraiment ?
Quand les DSK ou autres éléphants, même Hollande, se défilaient de leurs responsabilités politiques les plus élémentaires, et au lieu de soutenir leur candidate naturelle, s’en allaient attendre des jours meilleurs à l’étranger, pour se voir un jour sacré par les français, qui leur offriraient les pleins pouvoirs, ou alors s’acoquiner avec des journalistes de Match dans un show végétarien – avant de finir dans les bras de Carla ! -, l’ex- de Ségolène nous révélait déjà l’ampleur de sa non-culture de résistance -, Ségolène, elle, vraiment abandonnée des siens qui ne brillaient pas par leur solidarité ni leurs attitudes élégantes , encore moins leur « savoir-faire » politique, Ségolène, oui, même après la défaite, apprêtait encore un bus pour que, à quelques uns, les plus déshérités politiques d’alors, nous partions jusqu’à Niort, nous distraire 24 heures, et sortir de l’enfer parisien dans lequel venait de se jouer le pire scénario français depuis l’époque de Vichy ! Elle devait déjà bien en savoir quelque chose de la si tristement célèbre Police des Polices qui fait tant parler d’elle, depuis ce week-end ! J’espère qu’on va nous rejouer le genre « affaire Kerviel », le mec tout seul en train de détourner les millions de la Société Générale ??? Ce serait une grosse ficelle !
Oui, je me souviens de 2007. M’être battue comme un chien, en vain, pour obtenir la procuration de ma mère – contre ma propre fratrie, la gauche d’alors, celle qui avait visiblement fait alliance, sans aucune restriction, avec le monde du fric - et même le fric dévoyé- celui, on le sait aujourd’hui de la corruption, donc de la drogue! Cette gauche qui n’hésitait pas à crier que, pour vouloir être des p’tits profs de l’enseignement secondaire, fallait vraiment être cons - OUI, OUI, je souligne. Évidemment, il existait des moyens de se faire du fric à gogo ! Effectivement, 2007 et même auparavant, dès 2002, ça a été l’époque où même les profs de l’Education Nationale, certains du moins, ont commencé à revendiquer l’enseignement privé et le droit implicite à être financé par les banques. Dans le 13e arrondissement, c’était, pour aller vite, et sans preuves formelles, la Bred d’en-face qui visiblement « arrosait » le Lycée Technique Jean Lurçat. Ou, au Panthéon, devant la Bibliothèque Sainte Geneviève, c’était la BNP qui arrosait des soirées étudiantes sur le bord du trottoir, avec moult propagande bancaire : OUI, OUI, je souligne…D’ailleurs, il fut un temps à Paris, où ce système d’achat fut introduit par l’UIMM pour fluidifier les relations sociales, vous vous souvenez, n’est-ce pas ? Ce système a super bien fonctionné. On en voit les conséquences désastreuses, jusqu’à aujourd’hui ! Puis on est passé, dans la même « ligne », si j’ose dire, à la Coke…ce énième scandale. Qui n’a pas pointé ou bénéficié sur la place de Paris de ces avantages en nature ? Dites-moi qui ?
A l’époque glorieuse où la débauche du fric, et donc les débuts de la démocratisation de la coke, a largement pénétré tous les secteurs de la vie publique, des gens ont commencé à avoir pignon sur rue, sous le regard impavide d’une population, qui, dans les coulisses, se régalait de cette corruption généralisée – voir IUMM, mais aussi les syndicats– Ségolène, elle, toujours égale à elle même, luttait avec ses quelques forces, et ses convictions politiques, pour construire, sinon un autre monde, le faire évoluer plutôt que involuer ! Ses modestes livres, publiés régulièrement, en attestent. Mais faut-il être con, n’est-ce pas, dans ce pays, pour avoir quelques idées simples, droites et utopiques ? Lui Tomber dessus, à bras raccourcis, fut le modèle français le mieux partagé ! C’est ça, le machisme à la française. Que, je le répète, les pays étrangers ne nous envient nullement. Y voient plutôt le signe manifeste de la décadence française ! Cela présageait déjà, pour ceux qui avaient le goût du détail, du pire à venir… « - Vous aviez fondamentalement quelque chose à lui reprocher ?- Elle avait trop de couille ? - Pas assez de féminité ? - Elle était moche et nunuche ? Elle était trop autoritaire ? »
« - Au fait, c’est quoi au juste une femme qui pourrait avoir grâce à vos yeux, sous quelque forme que ce soit ?
Autre caractéristique française : ce qui vaut dehors, ne vaut pas dedans.
« - Elle aurait fait une très bonne Aun Sang Sui Ki, ou même Michèle Bachelet, comme ces femmes présidentes, en Amérique Latine ou en Birmanie ! Mais là-bas, tout de même ! Pas chez nous ? »
Je soutiens qu’elle était plus dangereuse, pour la droite et l’extrême-droite, que son compagnon Hollande. Et qu’ils lui sont donc tombés dessus, de tous bords, pour être sûrs d’éliminer, définitivement, cette rivale de poids. L’histoire m’a encore une fois donnée raison ! Elle savait certainement le repaire d’escrocs qui environnait de la Police des Polices, vendue alors à Sarkozy, et tous les Balkany et Novelli de la vie. C’est-à-dire, la pire mafia internationale qui a su ensuite nous montrer comment ils faisaient main basse sur ce pays, chacun là où il était… Ce n’est pas rien de dire qu’il y en avait aussi beaucoup au dit Parti Socialiste. Vous ne vous souvenez pas de l’expression tant usitée alors, « des écuries d’Augias » ? Elle, et son pragmatisme, consistait toujours à, pour être opérante, ne pas sortir du groupe, et, pour mener ses batailles du futur, chercher appui et alliés dehors !
Ce qu’on n’a jamais voulu dire explicitement sur Ségolène ? C’était une femme dans le paradoxe. Condamnée au paradoxe de devoir, s’appuyant sur la structure partidaire de ses ennemies-frères, la détourner et la subvertir, et ainsi renouveler quelques fonctionnements rétrogrades de la vie politique du pays ! Plutôt que la plomber totalement comme l’ont fait les deux présidents successifs, l’un après l’autre. Le premier, par cynisme total. Le deuxième, par incompétence – et, au finish, comme dirait Marianne, son incapacité à être au rendez-vous de l’Histoire. Avec toujours un train de retard, face aux évènements politiques – comme ce fut encore le cas tout récemment. Marianne dit : avec un discours de retard sur l’événement ! Ségolène, elle, était une femme très réactive. Pragmatique. Même si elle a finalement dû se taire. Probablement, pour ne pas ouvrir la guerre civile, dans sa propre famille, mais surtout dans sa famille politique. Ce fut le prix à payer pour continuer, semble-t-il, à exercer quelque influence, du dedans, sur les politiques présentes.
La gauche l’a fait taire, pour ses petits calculs personnels. On a vu la suite : Cahuzac, etc. Alors que je pense vraiment que, lorsqu’elle disait vouloir servir la politique, et ne pas se servir : elle était sincère.. Ca vaut toujours pour nos lendemains qui ne chantent toujours pas… Une politique à front renversé.