Marie Christine GIUST

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Billet de blog 7 septembre 2014

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Kayros, instantanés brésiliens ?

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 Kayros, instantanés brésiliens ? Parfois il suffit d’une seconde pour rassembler dans sa tête un nombre impressionnant de situations antérieures vécues, et en retirer en un éclair la substantifique moelle. Tout saisir en un seul instant. C’est ça le Kayros grec !

Je rentrais du Marché de la Bastille, en fin de matinée, dimanche, après m’être fait une superbe ballade sur les quais, passant par Notre-Dame, marchant tranquillement le long de la Seine, en écoutant les cloches sonner midi et plus, quand soudain, j’eus un éclair, un kayros. Pourquoi ? Parce qu’il n’est bien souvent pas besoin de poser de questions pour saisir ce qui se voit à l’œil nu, est cousu de fil blanc ou se voit comme le nez au milieu du visage… On sait que la France a vécu sous le régime de la haute corruption depuis plus de dix ans, comme le reste de l’Europe, d’ailleurs, en particulier depuis les années Sarkozy, et que cela ne se doit pas seulement à l’attitude de quelques illuminés, mais à une pratique globale, collective et généralisée, de gens sans scrupules, qui nous prouvent tous aujourd’hui, que, pourvu qu’ils soient bronzés à la fin de l’été, et puissent offrir un sourire réjoui, comme cette fille croisée ce jour - même si leurs vies sont totalement vides, par exemple, et ne consistent qu’à aller draguer, sniffer de la coke, ou se cueillir des mecs, chez la voisine,… - ils sont peu soucieux des procédés qui les ont vus s’enrichir si vite et facilement, pendant que d’autres, ceux qu’ils sucent indirectement de leur sang de vampire, crèvent bombardés sur les routes, ou dans leurs maisons, à l’autre bout du monde, par répercussions en chaîne systématiques de pratiques de malfrats internationaux super bien organisés. Faut vraiment avoir envie, et choisi, pour se retrouver dans ce cas de figure ! C’est donc une question de goût…

On savait la France devenue experte à ce petit jeu de chamboule-tout, au profit de quelques uns, les escrocs. On apprend officiellement, depuis peu, dans la presse, même si on le soupçonnait depuis fort longtemps, que le Brésil et le Portugal n’étaient pas indemnes, ni en reste, question ampleur de la corruption. Certains peuvent-ils se sentir gênés aux entournures de me voir révéler ainsi, si simplement, la partie de ma vie, celle désastreuse qui correspond justement à la période des pires magouilles, et pratiques de corruption, dans ce pays, la France, entre 2004/2014 ? Certains songent-ils, parmi les gens que j’ai connus, à construire maintenant des scénarios, pour se blanchir, ou alors continuer tranquillement leurs exactions en réseau ? Il faut tout de même savoir qu’il arrive un moment où l’on s’aperçoit qu’un nombre considérable de gens sont impliqués dans la situation actuelle, et qu’ils peuvent tous collectivement être à l’affût d’une solution pour faire taire les « empêcheurs-de-tourner-en-rond », comme ils le faisaient naguère avec Ségolène, à peu près pour les mêmes raisons, son intégrité morale et civique, peu prisées par les temps/gens qui courent ! Mais là n’est pas le propos. Par contre, comprendre en une seconde que, de gentils français, portugais, italiens ou autres européens, et même aujourd’hui dans ce monde globalisé, quelques latino-américains - puissent s’être associés, indirectement, à des mecs comme Sarkozy et Barroso, avec leur manne produite par la corruption à échelle internationale -  celle qui a depuis plus de dix ans empoisonné ce pays, comme République- c’est plausible, n’est-ce pas ? Soit pour faire construire des maisons, des appartements ou des villas, sur des plages, ou ailleurs, puis les revendre à de riches retraités européens, et se faire quelques sous au passage ? Soit, comme nombre d’européens, pour y avoir probablement mouillé leur chemise, ce qui est donc possible ? Or ces gens-là, d’où qu’ils viennent, se comportent souvent de façon vulgaire, quand ce n’est pas avec une violence certaine. Je me souviens, par exemple, des méfaits de l’agence immobilière en face de mes fenêtres, des années durant…Jusqu’à ce qu’ils quittent les lieux, pour mon plus grand soulagement.

Dans des lieux nouveaux, improbables, comme Lusofolie’s, – je n’en parle que parce que c’est un lieu nouveau, situé près de chez moi, sur le Viaduc des Arts, et que j’y  passe donc souvent-  et où je viens d’apprendre, dans une programmation de la Ville, qu’ils vont présenter très prochainement un conte pour enfants, La Soupe de Pierre, cela m’a soudain fait tilt ! J’ai eu mon moment Kayros ! En effet ce sont des gens que je connais depuis toujours, que je n’ai plus vus depuis plus de dix ans, mais qui viennent , tout l’été, d’organiser de très nombreuses soirées  Mondial de Foot. Ce qui, d’ailleurs à moi, ne m’intéresse nullement. Aujourd’hui, j’y aperçois un prof. de portugais, que j’ai connu toute sa vie traîner comme un pauvre hère, sans le sous, et s’en plaindre toujours, être très royalement installé à la terrasse, ce dimanche, alors que je rentrais de ma promenade. Ca m’a fait vraiment plaisir de le voir : Il avait l’air d’un pape, dans  son habillement, et il m’a fait soudain penser à ces gens qui changent radicalement d’attitude physique, après s’être «  enrichis financièrement ». Il m’a même rappelé l’employée de l’OPAC qui, soudain, avait ressemblé à tous les ors d’une Nadine Morano ! C’est ça, l’effet « revirement de situation ». Certains soupçonnent mal que l’on puisse instantanément s’en apercevoir.  Mais ça se voit à l’œil nu. Ca m’a rappelé le Lycée Racine, ce lycée qui se trouve près de la Mairie du 8e, où a exercé comme maire un très proche de Sarkozy, qui s’est rendu si célèbre en 2011( ?) pour les premiers propos profondément homophobes et racistes proférés par des gens en poste à droite. Voilà un simple exemple d’un instant Kayros, celui qui nous fait soudain repenser à quelque chose, ici un moment d’histoire collective, celui où droite et gauche finissent par se confondre de plus en plus souvent dans nos esprits, actuellement. Et avec ce souvenir, un autre, plus récent, et ma surprise que des gens, s’ils n’arrivent pas à vous acheter, puissent devenir presque violents, vous attrapant par le bras sur le bord d’un trottoir pour vous tirer à l’intérieur de leur boutique, dans le seul but de vous offrir, sous contrainte, un café : c’est un comble. Sommée violemment de devoir venir prendre un café. Il faut avoir assisté à- ou être l’objet de ce type de situation, pour comprendre, non seulement que ce type de gens sont à peu près capables de tout, si vous n’entrez pas dans leurs clous, mais aussi qu’ils font une publicité certaine à Lacan ! Voir mon billet précédent sur les problèmes de la différence des sexes. Je me suis également souvenue qu’en 2005, nombre de gens peu scrupuleux disaient, en s’y préparant, qu’après 2007, tout serait plus facile, que l’argent coulerait à flots, grâce à certaines banques qui assureraient des financements divers et variés. D’ailleurs, 2005- et j’espère que cela ne va pas se reproduire en 2015 - à l’occasion d’une Année du Brésil en France, vit des vautours et rapaces de tous types se rapprocher des ambassades, commissaires d’expositions français, etc. pour soutirer la manne là où ils le pouvaient. A cette occasion, et pour la première fois de ma vie, j’ai été prise d’envie de vomir. C’était le début d’une nouvelle époque, qui ne nous a rien épargnés (corruption, drogue, mafias en tous genres), de celle qui s’est progressivement installée et s’est montrée être des plus obscènes. Cette époque-là, franco-brésilienne sarkozyste des années 2005, et plus, a vu des Caetano être payés par des gens du business, pour faire des shows minables à la Défense et ailleurs, sans même l’élégance de chanter « ao vivo », comme dans des bars rue du Faubourg du Temple, devenus très vite des lieux décadents et infréquentables, à vomir, même. Même le Festival de Cinéma Brésilien, pourtant animé par une femme sympathique, Katia Adler, n’y a alors pas échappé, quelques années, quand TAM et ses acolytes le finançaient : ça se sentait. Et jusqu‘en juin dernier, à l’époque de la Coupe de Football, des gens soutenant le Mondial, ses affiches, ses fétiches ou autres drapeaux et tee-shirts, pouvaient passer des soirées entières à boire, j’imagine, devant la télé, et plus si affinités. Éclate maintenant, en contrepoint dans la presse, l’immense corruption au Brésil, autour de ce Mondial !

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