Marie Christine GIUST

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Billet de blog 12 août 2014

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Cette nuit, j'ai fait un rêve

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Corps à l’air libre

I Have a dream

D’une pétition à l’autre

Les enfants libres de Palestine

Le système analogique de Michel Foucault

La lecture infinie, exercice de style à la Queneau…

Cette nuit, j’ai fait un rêve. Très simple, et apparemment anodin. Il faisait bon, ça devait être l’été. Ou alors, j’étais au Brésil. Et l’air y était plutôt chaud. Un air chaud, plutôt humide. Rien de lourd ni pesant, ni trop sec, comme l’été en Toscane. J’avais une bassine à la main, et je lavais à grande eau un meuble en formica blanc, un peu comme le meuble  de la cuisine, chez ma mère.

Sans me lancer dans une grande interprétation analytique, je voudrais dire comment mes rêves ont toujours fonctionné. Comme  garde-fous ! Comme prophètes. Comme des alertes face au danger. Surtout ces dernières années ! Mais aussi comme des interrogations devant l’énigme d’un seul objet ou d’une figure, apparaissant en gros plan. La tête d’une personne connue, le plus souvent, et dont l’apparition est l’annonce d’un événement du jour à venir et dont je dois toujours arriver à déceler ce qu’elle vient faire à cet instant-là dans ma vie. On n’oublie trop souvent que chacun de nous fait des rêves, dans des styles différents, avec, pour chacun, une façon particulière de les lire, déchiffrement ou mode de lecture singuliers, dans leur modalité.

Ce rêve, pour moi, il signe d’abord la présence de mon corps. Il y a le Temps retrouvé de Proust. Mais il peut aussi y avoir le Corps retrouvé( ?), mieux : mon corps à nouveau habité, un corps à l’air libre, dont la première notation est le bien-être ressenti dans ce corps, et ses mouvements propres. D’un coup, je retrouvais la souplesse, tant physique que psychique qui ‘accompagne. Comme, lorsque petite, je plongeais dans l’eau de la mer, comme « un poisson dans l’eau », disait ma mère, tel était le plaisir, l’aisance de se mouvoir dans ce liquide et ses profondeurs, sans aucune gêne, en totale liberté de mouvements. Belle métaphore. Mais avant les mots, ce sont les sensations de ce corps en liberté qui ont provoqué, en dormant, puis au réveil, une sensation de bien-être et un sentiment de tranquillité, d’apaisement. Comme chaque fois que l’on habite son corps, à la manière dont « notre âme » peut habiter nos fibres les plus intimes.

Cette nuit, j’ai fait un rêve de réconciliation avec moi-même, sous cette forme-là. Par le corps. Essentiel. Il faut dire que j’ai toujours adorer jouer avec l’eau, et me retrouver, comme chez ma mère autrefois, en train de laver du linge à l’eau courante dans la buanderie, puis d’aller étendre du linge sur les fils dans le jardin. Une des meilleures sensations que j’ai toujours eu là-bas, l’été…Petit plaisir intime ( ?), dont je situerai la différence d’avec le bien-être, comme suit. Le plaisir est imprécis, indéfini, et risque toujours de verser dans l’excès et l’illimitation, devenant jouissance mortifère. Tandis que le bien-être est une impression circonscrite, celle d’un corps et d’un esprit s’appartenant et sachant trouver ses limites, et ainsi se mouvoir en toute souplesse, plasticité, celle des danseurs, des chats, avec aisance, sans barouf, mais une intense et invisible satisfaction. C’est le rapport à mon corps qui m’offre les meilleures sensations. Est-ce mon passé de danseuse qui remonte sous cette forme ? Sûr. Un certain rapport au corps, le plaisir d’un corps qui se déploie, comme d’autres effectuent ce déploiement sur le papier, dans l’écriture.

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