Marie Christine GIUST

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Billet de blog 16 juillet 2014

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Matar dois coelhos numa cajadada só !

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Oui, elles en ont été capables, du pire ! Qui ? Deux sœurs. Rejouant à leur façon, quatre-vingt-ans plus tard, sous les espèces de saintes nitouches, une version contemporaine des Sœurs Papin…Moins de sang, bien sûr, moins d’esbrouffe aussi, au départ. Mais d’une efficacité redoutable.

Vous ne vous souvenez pas ? Ces deux femmes, employées de maison et sœurs toujours collés l’une à l’autre…Et qui, sur un coup de tête, un vrai coup de sang, au retour de leurs deux patronnes, sorties faire des emplettes, la mère et la fille, se jettent sauvagement sur elles, et font un massacre en chair et en yeux que toute la France, atterrée, apprendra par les journaux, retenant son souffle et pris entre fascination et horreur. Comme il se doit !

Matando dois coelhos numa cajadada só. Faisant d’une pierre deux coups ! Ici,en  faisant enfermer une sœur, sous le régime de l’internement abusif, d’abord. Et ensuite,  dans un deuxième temps, obtenir une curatelle sur leur mère vieillissante. Et ainsi se débarrasser, de façon très perverse et cynique, de leurs deux ennemies de toujours, la mère et la fille. Ca ne vous rappelle rien ? Mais si, bien sûr. Les Sœurs Papin !Les sœurs Papin. Les années 30.  La chronique judiciaire… Du Lacan pur jus.

Sauf que c’est plus banal, aujourd’hui. Apparemment moins grave. Il faut peut-être y regarder de plus près. Tuer. Eliminer, exterminer. Ca ne flaire pas si bon que cela. Le temps a bien passé. Mais les pulsions profondes des êtres humains, elles, n’ont pas changé, ni progressé en rien. Tout, toujours pareil. Seule la technique s’améliore. Avec parfois, l’appui des autorités, civiles ou militaires ? C’est selon, comme au bon vieux temps, donc ? Celui où l’on l’exterminait ?

Pas tout a fait. Plus besoin de tuer, pour éliminer.

Comment mieux solder les haines rancies du passé qu’en optant pour des procédés de nazillons ! Similaires, en tous cas. En détruisant, par exemple,  les liens entre les personnes. Barbarie contemporaine ? Oui, peut-être. Barbarie tout cour, c’est sûr. Et première caractéristique des régimes autoritaires… Recette. Il vous suffit d’avoir un «  bon sarkozy » sous la main, je veux dire un de ses sbires, et ça ne manquait pas, il y a quelques années ! Ca se trouvait même sous le sabot d’un cheval. Tenez, dans mon immeuble, par exemple, c’était très simple. Il suffisait de  demander au gardien ! Comme au bon vieux temps, les concierges ont toujours  très bien surveillés les habitants. Demandez à Pétain, s’ils ne l’ont pas aidé à nettoyer la France ? Sans problème. Vous faites interner qui vous voulez ! Mieux encore, si ce sont des…qui vous gênent. Des gêneurs, quoi. Des empêcheurs de tourner en rond, pardi ! Mais le pire, comme la barbarie, se porte très bien de nos jours. Même plus, elle est plutôt adulée, légitimée, acceptée, parrainée, par des hordes de nos contemporains qui ont détruit notre rapport le plus élémentaire, et de bon sens, « à l’humain », comme on dit. Étrange, non ? C’est-à-dire notre rapport à  tous ceux qui nous entourent ou nous sont proches, pour toutes sortes de raison, et même à ceux qui ne le sont pas…Sauf, bien sûr, ceux qui nous détruisent ou cherchent à le faire, comme pendant la 2e guerre mondiale, les nazis ont fait, avec leur dessein réalisé d’extermination systématique des juifs.

 Vous pouvez aussi en profiter pour monter un super dispositif médical autour d’une mère vieillissante, pour « ses vieux jours ». Ca rapporte du fric à tous les soignants. Et en plus : pas besoin de parler. Vous connaissez la médecine contemporaine ?  Elle ne s’embarrasse pas de la parole ! Les médicaments, c’est bien suffisant. Pour le fric, c’est autre chose. Ceux qui aiment le fric, s’en sont toujours servis aussi pour se débarrasser ou éliminer les gêneurs. - Des gêneurs ? Nouvelles proies ? Aux mains de nouveaux prédateurs ? Je n’y crois pas !- Mais si.  Ni vu ni connu, j’embrouille ! Et puis, j’ai la respectabilité de mon côté. Je suis de la famille Un Tel, Desprairies ou Ollivier-Taittinger, je suis intouchable. Vous pouvez donc leur demander leurs services. Deux psychosociologues, deux adresses. C’est simple : l’une à Vers, Pont du Gard, l’autre, au moins, à Ouistreham, ou en Bourgogne aussi, je crois, mais je n’ai pas l’adresse. C’est comme pour un frère, qui doit passer ses vacances à Lasalle, dans les Causses, ou par là. Il habite Nîmes. Je n’ connais pas non plus son adresse. Mais il doit pouvoir vous donner un coup de main. Style, une petite rafle au petit matin, en déplaçant la police. Comme ils ont fait avec moi ! Cherchez-les ! Lui, autrefois, il habitait dans un collège, à Evry je crois…

 Mais pourquoi parler de ces gens-là par leurs noms ? Leurs lieux de résidence ?  Pourquoi ? - Et bien, parce que ces gens-là se sont cachés et retranchés, après leurs méfaits, pendant plus de dix ans. Sans plus donner de nouvelles. Ni calculer les conséquences de leurs actes délictueux et leurs pratiques de tortionnaires : le nouveau cynisme contemporain. Les nommer, oui, pour les démasquer et le faire savoir. Comme dit Hélène Cixous - citation que j’ai trouvée dans le livre d’Armand Ajzenberg, L’abandon à la mort de 76000 fous par le régime de Vichy,         

                        Nous ne demandons ni sang ni châtiment,

                                    Seulement ceci : que le criminel soit appelé criminel,

                                               Et que la victime soit appelée victime.

                                                          Quoi ? C’est encore trop ?

            Je m’étais toujours demander comment c’était possible que deux sœurs, sachant que je m’étais retrouvée à la DASS, à la naissance, emmenée par la police du voisinage, avaient pu réitérer cinquante ans après, le même scénario !  Sachant parfaitement ce qu’elles faisaient, et réalisant de la sorte un vieux rêve d’élimination définitive d’un autre, à jamais inassimilable, moi comme ma mère, d’ailleurs. Elles avaient bien caché, toute leur vie, qu’elles avaient une sœur, à Paris, dans la même ville que celle où elles habitaient ! Il n’y avait donc jamais eu partage de l’espace, pour elles. Et leur vieux rêve de jeunesse, celui de me faire enfermer, elles l’ont finalement réalisé, en trouvant le premier prétexte, bien plus tard. Avec un total cynisme. Ca a la peau dure, les pulsions, les fantasmes et les rivalités. Ce n’est pas Freud qui me contredira !            Mais schutt, n ‘allez surtout pas leur dire que c’est de cela dont il s’agit, les pauvres ! Elles risqueraient un infarctus, de voir ainsi leur inconscient mis à nu, à ciel ouvert, sur la place publique. Je serais certainement encore tenue pour responsable, de leurs malheurs de jeunesse ! Ca a la peau dur les  mythes familiaux.

Le Brésil ? Pourquoi ? Le Pire, c’est d avoir commis leur crime invisible, celui dont elles se sont rendues coupables, à la barbe de tous, et aussi avec l’appui de certains ! Mais qui donc, me direz-vous ?Très simple. Chez les sbires de l’inhumain, sous leurs oripeaux de bien-pensants, des cathos bon chic bon genre, par exemple, mais pas seulement. Chez les athées, aussi, leurs propres frères. Être bête, ça n’empêche pas de devenir «  débile » : là où commence la canaillerie…

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