Marie Christine GIUST

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Billet de blog 18 juillet 2014

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A Loucura dos Normais

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Pas de littérature aujourd’hui ! Quitte à déplaire. Que des faits. L’Histoire ! Qui résument dix ans d’une politique du pire vis-à-vis de nos  « anciens », telle  qu’elle peut parfaire notre portrait de société. C’est tellement effroyable le quotidien de certaines personnes âgées en maison de retraite que, un jour, à Venise, à un congrès de psychanalyse, rencontrant un québécois, un soir sur le bord du Canal, à qui je racontais  mes affres à ce propos, je le vis fondre en larmes, et compris vite qu’il y avait beaucoup de Brocéliande(s), de part le monde ! 

A partir de 2004, après le forçage de l’internement abusif auquel cette fratrie avait  recouru - pour être sûrs que je n'interfère pas dans les décisions qu’ils voulaient prendre pour « la fin de vie de ma  mère »- et pour cause, on n’avait jamais vu la vie pareille, ni même eu la même façon de traiter les gens ! – et que,  paradoxalement, j’étais celle qui avait alerté sur l’abandon de ma propre mère, l’été 2003, l’année de la canicule – alors qu’ils étaient tous partis en famille au Brésil - chaque fois que j’ai ensuite cherché à aller voir ma mère, son accès me fut interdit. Sous toutes les formes. D’abord, au téléphone. Dès qu’un de ses autres enfants se trouvait chez elle, ils ne répondaient pas. Il m' était donc impossible de prendre des nouvelles, ni de lui parler, ni même la voir, lorsque je me rendais sur place. D’ailleurs, plus de dix ans, l’auxiliaire de vie qu’ils avaient engagés, d’une association privée catho de la ville, la bien nommée Association Être « un vrai repaire d’escrocs sous les espèces de gens normaux ! », à mon humble avis, - un peu comme les responsables de l’OPAC, à Paris, qui ressemblent plus à une Nadine Morano qu’à une bonne sœur !-,  me nia toute information réelle, avec un sans-gêne et une pétulance, l’arrogance de ceux qui ont tous les droits, sa légitimité conférée et couverte par  « ses patrons ! » - ma fratrie, des gens pour moi obscènes. Quelque soit leur statut social ou professionnel. Des escrocs en col blanc, il y en a dans tous les styles ! D’ailleurs, quand j’arrivais à mettre le pied chez ma mère, sans encore savoir tout ça, je criais toujours : « Escrocs, arnaqueurs, truands ! ». L’histoire m’a encore donné raison…

 Je m’en expliquerai et je reparlerai des questions de l’alimentation, les conditions de vie, le collier des pompiers autour du cou, les soins corporels, les vétérinaires en guise de masseurs, l’abandon toutes les nuits, dans une maison qui pouvait offrir l’hospitalité à une étudiante, l’usage dévoyé du téléphone, le retrait de tout lien au monde extérieur, la disparition de radio, télé et journaux, la mise sous tutelle totale, avec un « brin de perversion » dans l’usage des films qui lui étaient servis tous les soirs : des films policiers, avec des crimes et du sang (c’était soi-disant ce qu’elle aimait)...L’abêtissement, l’avilissement  et l’aliénation à un Autre tout puissant, avec les invisibles mesures d’intimidation, sur le corps propre, conformes au type de dressage actuel, rappelant les temps médiévaux, en cela plus proches des méthodes ABA… que du souci et du soin attentionné à l’autre. Le mépris aussi, indécelable, mais existant pour quelqu’un qui perdrait la tête : j’ai tout vu, parfois en secondes de présence. Et cette terreur implicite imposée au quotidien, comme chez les gens d’extrême-droite, je suppose, ou mieux les truands, pour faire taire tout ce qui serait vivant en l’autre, et finalement obtenir une aliénation psychique totale, et imposer des procurations à l’extrême-droite du voisinage qui s’empara de son vote pour le pire : précisons, pour voter Sarkozy ! Les mises en scène, j’en connais un rayon ! Pas besoin d’aller à Avignon- c’est une boutade, évidemment – car, dans les voisinages, ils s’y connaissent tellement, et savent si bien les renouveler, qu’ils devraient, eux aussi, comme chez ma mère- pour nous les faire supporter durant toute l’année-  ils devraient bien obtenir un prix de mise en scèneLa lutte fut donc totale, avec tous ces gens-là, et j’ai tout de même perdu. Pourquoi ? Parce que, aujourd’hui, dix ans plus tard, je pourrais même m’installer à demeure chez elle. Et j’aurais même droit aux courbettes, comme je viens de le vivre, le 6 juin 2014. Ils n’y verraient plus  aucun inconvénient.  Car ces deux filles sont maintenant rassasiées d’un pouvoir et d’une maîtrise sur l’autre qu’elles ont pu mettre à profit, pour venger leur enfance, et qui déjà ne les intéressent plus. Elles peuvent donc jette aux orties, sans manière.

Mais ma mère, elle, n’a plus l’œil vif de quelqu’un de vivant. Comme chaque fois que je me pointais chez elle, et qu’en m’apercevant dans l’entrée de sa chambre, je la voyais reprendre ses esprits, son humour, sa joie de vivre, malgré l’adversité. Ila dimension qu’ils n’ont pas su percevoir, ni même s’y intéresser. Quel dégât ! Elle est morte-vivante, allongée 24 h sur 24 sur un lit, totalement dépendante et hébétée, alors qu’ c’était une femme qui avait des ressources, du tempérament et des qualités !  C’est l’âge, me direz-vous ? Non, ils en ont fait un légume. A l’image de leurs fantasmes et désirs de vengeance et de haine inconscientes.  D’ailleurs,  ce sont les films d’Hercule Poirot qu’ils lui servent tous les soirs, sans s’en apercevoir ! Le temps passant, et chacun se reconvertissant en douceur progressivement aux nouvelles donnes politiques, même si elles ne sont pas brillantes, on voit surgir des « fans d’Hollande », chez les ex-partisans de Sarkozy.  Que ce soit, d’ailleurs, chez « les employées de maison »,  comme chez certains psys du 6e. Sans commentaires. Beaucoup aimeraient que l’on n’ait pas la mémoire de ces dix années d’obscénité collective !!!

A mon avis, il  est urgent de témoigner, avant que la version de ces gens-là ne recouvre la nôtre. C’est toujours parole contre parole. Eux faisant faire valoir l’envers de ce qui s’est vraiment passé ? Insupportable. Parlons et écrivons vite. Avant qu’ils nous musèlent à nouveau. Accès interdit à sa mère, court-circuité et altéré par un progressif processus d’aliénation à l’autre - l’auxiliaire de vie, dont tous ces gens ont abusé, à l’image de ce qui s’est fait avec Bettencourt. Profitant de la faiblesse de l’autre. Puisque la tutelle de ma mère « m’avait échappée », je n’avais aucun « droit », mais, à ce titre, on me niait aussi tout droit au lien propre avec sa mère, celui que nous avions construit avec la vie, qui me fut nié tant et tant d’années qu’ils finirent, comme ce fut leur objectif et leurs procédés répétés, par  détruire ce lien. Allant même jusqu’à  m’empêcher de dormir chez sa propre mère ?? J’étais considérée irresponsable, c’est bien dans ce but qu’ils m’avaient fait interner. Une bande d’escrocs, donc, comme ceux que l’époque actuelle nous a servi à la télé : du sous-sarkozy. Mais je suis sûre que je ne suis pas la seule à avoir vécu de telles horreurs, quand le monde nous offre sa barbarie contemporaine. Quel drôle de retournement de situation ! Des frères et sœurs qui, toute leur vie, jusqu’à leur soixantaine, avaient affiché un mépris, un dédain, une indifférence et un désintérêt total pour leur mère. Et qui maintenant voulaient apparaître comme les parangons d’une cause qu’ils n’avaient jamais défendu ni soutenu. Belle escroquerie.

 Quand je me déplaçais de Paris,  comme Noël, une année où j’étais venue en voiture, partager un moment, la porte d’entrée est resté fermée. Cette nuit-là, je l’ai cherchée partout : au CHU, l’hôpital universitaire, chez des cousins en bord de mer, à Colleville, chez une tante, dans le quartier de Venoix. Nulle part, je ne la trouvais. Epuisée, je suis rentrée la nuit  de Noêl à Paris. Plus tard je compris que la folie de ces gens-là était telle qu’ils s’étaient tout simplement barricadés dans sa maison, pour m’en empêcher l’accès. La folie des gens normaux ? La maison de son enfance, la maison de sa jeunesse. Interdite. La maison où elle avait toujours vécu, où elle était toujours passée, très simplement, avec des amis venus du bout du monde, alors que ses frères et sœurs détestaient s’y  retrouver, de toujours.  Et pour qui, c’était une obligation, une contrainte, un pensum … Une autre fois, déjà, je me souviens, cette fratrie avait voulu fêter Noêl le 23 au lieu du 24 ! Pour que ces deux sœurs qui vivaient avec des hommes de la génération de leur propre père, fêtant Noël  dans la maison familiale avec vingt-quatre heures d’avance, soient sûres de quitter les lieux au plus vite, et se retrouvent, seules avec leurs «  hommes », loin de ce qu’elles avaient toujours considéré comme leur « enfer de jeunesse ».

La maison natale. Marie Christine, elle, aimait revenir dans cette maison bien modeste. Ah ! Rien d’un mâs de Provence dans le Luberon! Plutôt le style maisons jumelées, préfabriqués de la période après-guerre. Elle  y avait repris ses habitudes, à ses retours du Brésil, où elle aimait passer de longs étés, là, à repeindre une partie de la maison, ou à jardiner. Sans complication. Pour le seul plaisir. Ce lieu, proche du Château, de l’Université et aussi du Musée des Beaux Arts, était idéal… Quartier très verdoyant, la caractéristique de ces quelques rues...Le matin, l’été, c’était un magnifique concert de chants d’oiseaux, que nul n’aurait oublié ! Et la vie était rythmée par les cloches de toutes les églises avoisinantes, dont Saint-Pierre, qui sonnaient régulièrement et ponctuaient les différentes heures de la journée, comme dans un Livre d’Heures… Comme aiment ou adorent les entendre à la campagne, dans les petits bourgs, tous ceux qui n’ont pas gardé de leur enfance chez les cathos que de mauvais souvenirs : celui-là, notamment ! Comment partager avec ces frères et sœurs, qu’elle jugeait vraiment inhumains, ce qu’ils étaient visiblement allés chercher ailleurs, en niant que ce lieu puisse avoir le moindre attrait pour une autre. C’était la sagesse qu’elle s’était façonnée, avec le temps. La même que celle qui lui avait fait partagé avec sa mère de si joyeux 1er Mai, à Pais, le Muguet, Beaubourg, et les cocktails plus que réjouissants. Faut-il s’excuser d’avoir aimé la vie et la compagnie de sa propre mère ?  Comme  d’avoir aimé le Brésil, dont elles m’ont  aussi séparé ? Et tant d’autres choses, encore ? Il m’aura fallu atteindre les 60 ans pour comprendre combien cette famille m’avait toujours été si nocive ! Et l’écrire. Je sais maintenant que ma vie leur avait porté ombrage, à ces gens envieux, rancis, jaloux de ce qu’ils n’avaient jusqu’alors jamais connu.

J’espère que, larguant leurs vieilles habitudes et obsessions d’emprise et de contrôle des autres, ces pulsions destructrices si détestables, et cette inconscience politique qui les a toujours faits arriver en retard dans le train du monde, cette idéologie puante des « dominants » et des « dominés » que leur vie dans les entreprises leur ont légué, elles finiront par comprennent, même si c’est bien trop tard, que la politique c’est aussi une éthique. Et que chercher systématiquement à  annihiler d’autres que soi avec ces faux-pouvoirs de l’argent et de la puissance, ça porte un nom  de toujours : le fascisme !

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