La Belle Mônica Passos y sus Hermanos, une leçon de combat politique divin, par l’Art Musical et le Chant !Voz duma orixá brasileira, Iansã, no seu tradicional vestido vermelho, emblema do combate pra Liberdade e Emancipação Humana ! Mônica Passos y sus Hermanos, récemment en concert à l’Ermitage. Une soirée, ce 19 novembre 2014, qui restera mémorable. La découverte d’une déesse en oripeaux de Marianne afro-brésilienne « escrachada », telle Iansã, avec La Liberté pour gouvernail, et un réel enchantement poético-politico-musical, avec polyphonies hétérodoxes, pour un public nécessairement engagé !Des chants superbes, proférés en brésilien, en italien, en espagnol, en français, pour décliner toutes les langues de l’amour, de la générosité et l’histoire contemporaine des chants révolutionnaires, offerts à un public attentif, certainement convaincu, mais néanmoins entièrement bouleversé par la profondeur d’une voix et d’une présence, uniques en son genre, celle de Mônica Passos, la belle Mônica, somptueuse et majestueuse dans sa robe de Reine, ne reculant devant rien, pour s’offrir le plaisir, la joie et la réjouissance de tout partager d’elle avec son public, ou du moins tant de choses essentielles de la vie…Ne reculant donc devant rien. Ni dans sa façon d’être « espalhafatosa », très exubérante, pétillante de malice et de bons mots. Ni dans sa manière de penser le monde, avec ses amis de la Constituinte Brasileira à venir, en écho à la lutte souveraine pour la VIe République, et qu’elle veut partager avec son public, en l’appelant de ses vœux. Ni même d’affronter ou de bousculer son public pourtant chéri, avec délicatesse et bonté d’ailleurs, pour ne rien renier, rien, d’un combat qui est devenu une vie, sa vie, celle qu’elle a tissée ici en France, avec ses plus proches, après avoir quitté le Brésil des colonels, il y a bien longtemps. Ces militaires qui, non contents de s’être en leur temps emparés du pays, en 1964, redoublèrent de pétulance, arrogance et impunité, quelques années plus tard, en décrétant l’AI 5, en 1968, qui retirait et supprimait « tout simplement » ( ?) à 100 millions de brésiliens, le droit à la liberté ! Qui connaît cela, ou fait cette expérience bien singulière, la garde gravée pour toujours dans son corps et sa mémoire ! Et ne peut que souhaiter en transmettre une parcelle aux autres et aux jeunes, comme forme de témoignage d’une Histoire qu’il ne faudrait surtout pas « recalcar » -refouler, ni oublier. Mônica, grâce aux alliances subtiles qu’elle opère entre la musique, la poésie, et l’histoire politique internationale, avec sa superbe démonstration de ce qu’est une parole libre, entière, la sienne, ponctue de cette inconfondable et incomparable liberté son combat politique, pour continuer à partager avec d’autres, grâce à sa musique et ses chants, le meilleur de ce que l’humanité est ou sera encore capable de partager, en termes de cordialité et d’affection associées à l’exigence éthique…Bien plus qu’un programme, c’est une vision philosophique et politique très approfondie de la condition humaine, dans la lignée d’un Camus, Frantz Fanon, ou encore , et de la place de l’homme dans le quotidien de nos vies, que Mônica explore devant nous, avec tout son « jeitinho »- son savoir-faire incomparable, dans ce flots de chansons mêlées de paroles, incluant toutes les luttes passées ou à venir, de Bella Ciao à Gracias a la Vida, avec l’apesanteur de la grâce et l’insoutenable légèreté de l’être qui lui sont consubstantielles, …elle, Mônica qui nous élève ainsi, no entanto pés no chão, et pourtant les pieds enracinés au sol, vers les liens subtils avec le Sacré…Mônica Passos entra sur scène, resplendissante, dans cette superbe robe rouge étincelante et éclatante, faite avec presque rien, mais bricolée avec beaucoup d’imagination créative, avec sur la tête le Diadème des Reines de l’au-delà, de celles qui appartiennent à une noble lignée d’insoumises et de rebelles, et ces trois roses rouges inoubliables…Entrée magistrale sur la scène du monde, dans cette petite salle de concert et cabaret, l’Ermitage qui lui servit de théâtre le temps d’une soirée, tandis que déjà s’égrenaient sur les instruments de ses multiples comparses musiciens de quoi lui offrir l’écrin indispensable à sa Voix, qui envahit l’espace, dans toute sa splendeur…Mônica Passos. Qui ne se souviendrait pas de cette immense chanteuse brésilienne ?Dans sa jeunesse, une gueule de vierge effarouchée, au visage frêle et mince , mais néanmoins au regard profond et percutant, qui disait déjà le destin d’une diva, brésilienne de surcroît, d’une femme chanteuse et musicienne, de la trempe des déesses aux pieds nus, dans lesquelles elle se reconnaîtrait probablement, par delà son immense attention, de toujours, à la personne d’une Mercedes Sosa, cette incomparable voix argentine qui accompagna une génération d’exilés politiques latino-américains de par le monde, leur rappelant toujours qu’avec elle naissait et renaissait toujours l’espoir de jours meilleurs, enraciné dans les chants traditionnels ou non des contrées de la pampa, à l’époque où déjà elle faisait duo avec des figures comme Atayulpa Yupanqui, ce guitariste aux doigts perlés d’or, pour honorer sus « Hermanos »…Je ne suis pas assez journaliste pour être exhaustive, mais plutôt écrivaine. Et comme femme, je vois en Mônica, une diva qui a le goût de susciter l’amour des belles vies, de ces êtres que, comme elle, l’on aime écouter pour leur élégance d’âme ; ce qui, de leurs entrailles les plus profondes, émerge de scintillant, cette humanité partagée, polie par la vie, ses difficultés, ses affrontements, ses déceptions, ses inépuisables combats, et ses convictions inébranlables, mais aussi sa joie de vivre et son éternel désir: celui fait de dépassement indicible, là où la vie est là, sur le bord du chemin, qui nous attend chaque matin, nous requiert et nous enjoint à la création et à l’imagination, avec le plaisir, l’envie et le désir de croquer encore une nouvelle fois dans cette pomme, sans quoi rien n’aurait de sens ni de raison…Voilà donc cette femme, Mônica, véritable diva révolutionnaire, que l’on aime voir passer, défiler et nous éblouir, avec sa magie indéfinissable et son immense charme incomparable...Une femme qui, pour être particulièrement emblématique et exceptionnelle parmi toutes ces « Femmes qui courent avec les Loups » - comme disait une psy espagnole- sait elle aussi se hisser au-dessus du sens commun, pour faire vibrer et miroiter pour tous les mille et une facettes de nos kaléidoscopes féminins personnels les plus intimes, des plus sauvages aux plus soyeux, faisant rejaillir sur d’autres les pépites brillantes et chatoyantes extraites de leurs amours tempétueuses ou solaires, de leurs désirs inextinguibles, et de leurs réalisations les plus simples ou extravagantes, toujours somptueuses néanmoins, qui finissent par transformer et métamorphoser leurs vies, et les nôtres, pour en faire des vies à hauteur d’homme, c’est-à-dire aussi à hauteur de femmes. Femmes émancipées, dans leurs paroles, leurs actes, et leur noblesse d’âme ! Évoquer Mônica Passos, c’est voir en elle cette figure emblématique et illustration, comme chez quelques rares femmes hors du commun, de la Liberté - avec un grand L- faite Beauté et Art !Ceci est peu, pour ne pas dire beaucoup, de tout ce que l’on ressent en écoutant chanter et parler Mônica, nous offrir des heures durant, sans la moindre fatigue ou lassitude, tous ces chants venant du bout du monde ou d’ici, mêlant aussi bien le « Hasta siempre », en hommage au Che que l’air incontournable d’un Geraldo Vandré, naguère figure paradigmatique de toutes les luttes de résistance à la dictature brésilienne, et dont la célèbre chanson d’alors, « Quem sabe faz a hora, não espera acontecer ! » devint et resta l’hymne national brésilien de tous les résistants de cette époque-là, et à qui Mônica sut rendre un élégant hommage, par delà les vicissitudes que celui-ci connut ensuite, pour avoir été trop « torturé », évidemment, comme Mônica sut le rappeler si subtilement, presque entre les lignes… Comment ne pas apprécier d’ailleurs cette « delicadeza tão prezada», par tous ceux qui connurent ces temps si troubles et ravagés de toutes parts ? Ou encore, on entendit ces chants inspirés de textes d’une Louise Michelle, de ce côté-ci de l’océan atlantique, autre rebelle inclassifiable, dont Mônica, semble-t-il d’après ce qu’elle nous confia ce soir-là, est la seule à avoir mis en musique des textes d’elle, qui cohabitent avec force et énergie avec ceux d’une Mercedes Sosa, à qui elle rendit un hommage appuyé et tout particulier, célébrant sa « Sœur en Résistance », avec qui elle partage une voix incomparable, et qui reste pour elle, et comme elle, pour nombre d’entre nous, de cette génération-là, l’égérie d’une résistance farouche à tous les régimes autoritaires…Il en faudrait du temps, de l’espace et mille feuillets de papier pour raconter par le menu les émotions tues tout au long de cette soirée exceptionnelle qui nous vit si attentifs devant tant de générosité, de partage de cette vision de la vie, mais aussi d’amour de la musique, et des musiciens, toujours associés à la poésie et au rêve, l’amour de l’utopie et les désirs les plus fous, quand l’heure laisse quelque répit pour prendre nos songes au sérieux, à la façon de Calderón, après le temps du combat plus que légitime !Comment ne pas penser non plus à ces figures si controversées par les grincheux, en leur temps, et que Mônica nous amena subtilement sur un plateau d’argent, en déclinant et chantant avec brio mais aussi un esprit sarcastique, voire caustique, les vers d’un Léo Ferré, lui aussi « incorrigible anarchiste » dont les mots continuent pourtant à résonner en nous et faire écho à nos plus tendres, sauvages ou intrépides rêves de liberté infinie, donc sans bornes…Un concert plutôt qu’un show, en forme d’hommage à certains artistes parmi nos anciens, de la part de cette troupe de musiciens-funambules, véritables Dieux de l’Ermitage d’un soir qui entouraient la belle Mônica, dans sa robe rouge de Iansã combattive et altière… Manière aussi de respect pour nous-mêmes, dans cette communion quasi spirituelle avec cette génération aujourd’hui tant décriée, si souvent considérée comme ringarde, la nôtre et celle de nos idoles, alors que nous sommes en fait, et Mônica en est encore la figure de proue, les gardiens incontournables d’un temple pour le futur possible de l’Humanité, ouvrant la voie aux jeunes ou aux plus jeunes, pour qu’ils n’oublient pas ce passé, adossent leur vie à cette Histoire, sans la refouler, mais pour la revisiter et s’en servir de tremplin au travail d’élaboration d’un futur commun à tous, … qui emprunte d’autres chemins que les chemins dévoyées d’une époque actuelle cynique, fondée sur les seuls rapports de force et d’intimidation, sur le fric-roi et la consommation tous azimuts, et ainsi renouer avec le fil de nos rêves les plus tendres, les plus utopiques, donc les plus réalistes…En filigrane, on entendit toute la soirée, ces vers d’Antônio Machado, si je ne me trompe : « Caminante, no hay camino, se hace el camino al andar », qui ne sont pas sans rapport avec l’époque de Garcia Lorca et les Républicains espagnols luttant contre le Franquisme, tout comme avec l’époque de Cuba Libre, associée à la figure d’un Che Guevara, quelque peu mythifié peut-être, mais ayant eu de plus récents échos chez des Compay Segundo, avec leur Buena Vista Social Club, prouvant le plaisir de jouer à plusieurs, comme nous le démontrèrent les comparses musiciens, pianiste, guitariste, accordéoniste, percussionniste, flûtiste, saxophonistes, etc., tous ceux qui accompagnèrent Mônica au cours de cette soirée à l’Ermitage, et ont su relever le défi d’une liberté d’improvisation musicale et vocale, totales, maintenant vivante cette tradition de la liberté d’improvisation, chère à autres jusqu’à leur dernier souffle !Ah, bien sûr, il me manque la terminologie consensuelle des journalistes pour parler musique ! Je ne sais pas non plus, qu’ils acceptent mes excuses, le nom de chacun de ces merveilleux musiciens, et même chanteurs, bien que leurs visages et leur respective performance musicale reste gravée dans mon cœur, mes oreilles, et mon regard, des plus jeunes aux plus mûrs ( ?)… Je tente surtout, ici, de vous transmettre mes émotions, ce qui m’a plu, m’a réjoui, m’a enchanté, et m’a subjugué dans ce show brésilien cosmopolite, alliant les sons les plus disparates de musiciens venant de toutes parts dans le monde, aussi bien de Sicile que d’Algérie, avec le toucher dégoulinant si merveilleux de ces guitaristes flamenco ou arabo-andalou, que de nos régions françaises, avec cette belle culture communiste d’autrefois, incarnée par ce Thaumaturge d’une discrétion inouïe, qui faisait le tissu de solidarités sociales incomparables d’autrefois, et déjà tissaient, sous d’autres formes, et en silence, des réseaux sociaux chaleureux, solidaires et indestructibles… Toutes influences musicales, déclinées dans le « savoir-faire » de musiciens agiles et habiles dans leur art respectif, comme ce si surprenant bandéoniste, à la mode d’un Galleano, et de tous ceux qui, avec lui et après Piazzola, ont su renouveler le genre de l’accordéon et l’ouvrir à tous les vents et à toutes les influences … Comment n’être pas restée non plus scotchée par la vision de ce harem masculin de Mônica, tous ces musiciens répondant au doigt et à l’œil à leur diva, et composant ensemble, dans une complicité et un silence quasi religieux, les délices musicales d’une soirée inoubliable, tissée avec les doigts d’une Pénélope habile et astucieuse, frondeuse tout autant qu’effrontée, le plus souvent, et qui fait son originalité et son charme incomparables ! Comment ne pas évoquer non plus, pour ceux qui n’étaient pas présents, les réjouissances d’une soirée intime, chaleureuse et cordiale, sa bonhommie… qui se prolongea tard dans la nuit, et sut conserver d’un bout à l’autre la courtoisie et l’élégance d’un dialogue de Mônica avec son public, mais aussi souvent avec son grand Autre ! C’était très beau, cette mise en scène par la parole d’un dialogue avec son Autre. L’Autre : Dieu ? L’Inconscient ? La Femme ? Les Hommes, ou l’Humanité dans leur globalité ?Un dialogue intérieur, « de viva voz » - à voix haute, donnant corps et voix à des questions éparses et multiples, de celles qu’une vie traversée par une histoire de dictature, d’exil, d’intégration et de reconstruction d’une vie sociale dans un autre continent , suscitent à une artiste de grand port, altière même, que les contretemps de la vie ont mené dans les circonvolutions de la philosophie, comme « mode d’être à l’ek-sistence », tel qu’elle le dit si joliment, au détour d’un poème chanté…Détail à propos de Mercedes Sosa, et ma rencontre improbable avec Mônica... Mercedes Sosa, c’est une grande dame aujourd’hui presque oubliée ! Il suffit de rappeler, non sans une pointe d’étonnement, le nombre de spectateurs réunis récemment à L’Ambassade d’Argentine, pour assister au film qui lui fut consacrée après son décès. Nous étions deux pelés ou trois tondus… Mais, heureusement, et pour mon plus grand bonheur – le hasard faisant bien les choses, comme lorsque Mallarmé parle de « hasard objectif »-, j’y rencontrai la belle Mônica Passos, qui, elle aussi, dans la solitude qui nous habite chacun à certains moments précis de nos vies, venait rendre un hommage silencieux à l’imposante Mercedes Sosa…Quelle rencontre joyeuse et animée !En parlant de Mônica Passos, la belle Mônica, je vous parle bien évidemment de celle qui m’a émue, lors de cette rencontre, ce soir-là. Femme debout, elle émeut comme personne, n’ayant pas peur d’offrir sa voix et son corps comme caisses de résonnances aux plus belles luttes d’émancipation politiques, issues de la Poésie et de la Philosophie ! Et puis, elle ne craint pas non plus de laisser émerger cette part d’enfance, faite de la texture de nos rêves, qui, lorsqu’elle habite les artistes, est un plus incomparable dans l’expression poétique ou musicale, et un lien précieux avec nous-même, mélange d’onirique et d’utopie dont sont faites toutes les avancées de l’Humanité !Mônica entra sur scène, toute revêtue de la couleur rouge d’une robe-signe d’un combat interminable, attendue par la nombreuses pléiade de ses plus fidèles amis et serviteurs, ses merveilleux musiciens. Elle nous salua longuement, pour nous quitter pas à pas, à la fin de son spectacle, comme une mère attentive à ne pas froisser nos destins futurs, non sans nous les avoir présenté un à un, ses musiciens, dans leur singularité expressive. Je n’ai pas en tête le nom de chacun d’eux, comme je l’ai écrit plus haut. C’est une manière de vous inviter à aller les découvrir sur Facebook… Moi aussi je voudrais rendre hommage à cette étonnante Mônica, toute en délicatesse, sous des apparences parfois tonitruantes, qui sut nous dire aussi, comme femme et comme mère, à mi-mot, les liens indestructibles qui la lient à deux d’entre eux, un compagnon de la première heure, et un fils, tous deux très discrets et pourtant d’une présence si vivante et habitée qu’elle se confondait ce soir-là avec la pureté d’âme… Voilà placée pour moi Mônica Passos dans notre Panthéon à nous, bien vivant, des plus grandes voix de chanteuses internationales, comme ses prédécesseures, les Joan Baez, Mercedes Sosa, Cesária Évora, mais aussi les Ella Fitzgerald, Amália Rodrigues et comparses. Et toutes ces femmes qui, dans l’univers artistique, prirent toujours des positions publiques courageuses, impliquant un regard critique sur l’Histoire contemporaine, et une volonté d’en infléchir les duretés, les excès de toutes sortes, et les dévoiements humains, pour réhabiliter ce qui devrait rester au centre des liens sociaux et des relations intersubjectives : notre humanité, tant soit peu humaine, même si nous devons toujours apprivoiser en nous la part d’ inhumain, qui résume en somme notre condition d’être humain, avec cette part d’ombre à domestiquer…Dans une récente « journée de femmes » bien particulière, qui réunissait dans le nord de Paris hommes, femmes, adolescents et enfants, de toutes provenances et tous milieux sociaux, pour discuter de la question de désir, et nous en entretenir, dans le champ de la psychanalyse, sous l’intitulé : L’Autorité du Désir, j’ai encore pensé à la Belle Mônica, comme à d’autres femmes présentes alors, telles Ariane Mnouchkine, ou cette sage-femme presqu’inconnue, et pourtant si bien nommée, « sage femme », entourée de beaucoup d’enfants présents, grands et petits…et qu’elle mettait au monde un à un par sa seule magie de sa parole et de son amour…Heureuse manifestation, elle aussi, dans le monde présent qui a vu s’effondrer l’ordre du symbolique, et toute référence à une autorité souhaitée, celle des pères d’autrefois, sans glisser vers l’autoritaire et l’autoritarisme, alors que reviennent en force la cruauté et barbarie des religions, en lieu et place de ce qu’elles avaient su instituer naguère dans l’ordre de la sublimation par l’Art, et avec l’Amour… J’en oublie, des choses à dire de Mônica, claro ! Mais une chose, j’espère vous l’avoir transmise. Celle de la Beauté d’une femme qui sait très bien s’entourer, avec finesse, pour faire briller l’âme humaine, grâce à la musique, la poésie, la liberté de parole, l’engagement politique, et tant d’autres choses essentielles, éternellement, auxquelles elle a prêtées sa voix inoubliable ! Il y a du don de Dieu chez cette diva, la Belle Mônica, qui assume publiquement quelque chose de la vérité de l’être, et son « courage de la vérité » à elle, comme dirait Foucault, qu’elle exprime jusque dans la dimension de l’incommensurable beauté de la vie, avec son imprescindible combat généreux pour ses convictions personnelles et éternelles, qui sont donc aussi les nôtres, de partage, de justice et de fraternité, là où les plus belles émotions affleurent en toute majesté et où les chants se font liens indestructibles au Sacré.Ce show merveilleux nous a rappelé de façon bien singulière comment le monde de demain, comme d’aujourd’hui d’ailleurs, ne se fera pas sans l’intelligence du cœur dont la belle Mônica et sa troupe de musiciens-artistes sont les précieux représentants, mais aussi une détermination farouche pour le mettre en place, comme ces jeunes musiciens entendus lors de la journée L’Autorité du Désir, nouvelles pousses de musiciens en herbe qui donnent tous les espoirs de voir naître les futurs jazzmen d’un port de Coltrane ou Miles Davis, d’un Ravi Shankar sous d’autres cieux d’inspiration, ou même de fabuleuses jeunes pianistes, hommes ou femmes, à la hauteur d’un Nelson Freire ou Martha Argerich…Quelle joie quand les hommes et les femmes de demain se lèvent pour faire de notre monde actuel, bien mal en point, et notre futur, un espace potentiel où chacun saura réaliser ses rêves, avec l’Art et le Politique pour seules boussoles, soutenus par le langage de l’émancipation individuelle, celles pour chacun du « Maître de Musique » qu’il se choisit, et souhaitons que les économistes, les économistes alternatifs ou les atterrés, sauront convaincre que les rapports financiers et économiques de demain sont à construire à l’aune de la CMU pour tous et de la redistribution des richesses : seule vérité humaine de notre futur commun sur la planète, comme nous le rappela la Belle Mônica !Nous restons évidemment « atônitos » - sans voix, après un tel « voyage immobile », comme dirait Octávio Paz de Fernando Pessoa, mais toujours autant assoiffés que nous sommes, tous, de Justice, de Liberté et de Fraternité !
Billet de blog 24 novembre 2014
La Belle Mônica Passos y sus Hermanos: une leçon de combat politique par l'Art!
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