Madame bonjour
Je reçois régulièrement les infos de vos soirées d'étude.
Pourquoi vous écrire ce matin ? Parce qu'en marchant, il y a quelques minutes, de retour de quelques courses d'alimentation pour le déjeuner, j'ai pensé vous dire ceci:
D'abord, je pense que les bébés, à leur naissance, qui sont séparés de leur mère, emmenée en l'hospitalisation d'urgence en HP ( en 1951), ça fleure déjà pas bon du côté des mesures de rétorsion post-guerre.
Pour ne pas dire policières, vu ce que je sais du contexte d'alors...
D'autre part, je n'ai jamais prêté attention, dans mes plus de 60 ans, au détail qui suit et me paraît maintenant s'éclaircir:
j'ai eu deux photos de moi, toute petite: une sur le lit de mes parents où je suis radieuse, bronzée, rieuse, heureuse. Quel âge, je ne sais pas: deux ans ?
Une autre, avant, après ? Où j'ai le visage bouffi, le visage déformé, gros, empâté: méconnaissable...
Je crois qu'une mère qui reçoit des chocs électriques régulièrement, sous prétexte de mélancolie ou psychose post-puérale, en transmet quelque chose à son bébé.
Et hier, j'en ai fait, dans un contexte totalement différent, l'expérience douloureuse.
Je sortais d'une journée d'étude de clinique psychanalytique, sous l'orientation de G., à L., dont je trouvais qu'elle s'était bien passée, même si j'ai toujours l'oeil critique,
et que je pense que rares sont les psychanalystes qui savent démontrer les bienfaits de la psychanalyse, face à leurs détracteurs, en la situation: une directrice de pôle administrative.
J'étais venue avec une "collègue", en voiture, j'y avais été en désaccord sur le futur et les débouchés de la psychanalyse: j'aurais mieux fait de me taire, tout de même: encore une fois !
Ce qui me laissa déjeuner loin du groupe de G., et de ses collègues... Présente, attentive, mais avec la sensation encore une fois de n'être pas inclue. Partout: les pattes-blanches des discours à moitié convenus.
La journée terminée, je ne trouvais personne pour me raccompagner en voiture.
Je pris mes jambes, et allais jusqu'au bus le plus proche, pensant être accompagnée d'une personne ayant assisté à la journée. Comment en sommes-nous venus à parler des pharmaciens, je ne m'en souviens pas ?
Je me souviens seulement d'une femme archi arrogante, violente, comme la bourgeoisie nationale actuelle, me traitant de haut, se pensant seule à pouvoir parler "des difficultés" de ceux-ci, n'acceptant aucunement ni mes critiques sur les riches notables (!), ni même mon droit d'en parler ( ça promet pour la manif de dimanche!), et me clouant le bec en pleine rue avec une violence verbale inimaginable. L'obscénité des sachants mieux que tout le monde, c'était la deuxième fois dans la journée, même si à des échelles incomparables...
J'étais sous le choc
De Longjumeau jusqu'à Paris, m'éloignant et seule dans le bus: j'étais atterrée d'une telle violence, comme la pharmacienne en bas de chez moi, deux jours auparavant...
Je vous assure que je n'ai jamais vu ni connu de ma vie des gens aussi violents, dont la décharge physique fut limite pulsion de tuer. C'est ce que j'ai ressenti.
A Porte d'Orléans, j'ai marché à pied pour rentrer chez soi, au bas mot deux heures et plus, retraversant tout Paris, pour aller près de la Gare de Lyon, dans le 12è. Pensant la marche comme un baume intérieur.
Epuisée, j'ai repris le métro à Saint-Paul, et là: les hauts parleurs déclaraient un colis piégé à ma station: Reuilly-Diderot, avec force d'énonciation.
J'ai pensé et je peux le justifier: "Oyez Oyez citoyens, les flics de Sarkozy sont à nouveau à la manoeuvre".Tout la ligne 1 était interrompue sur l'ordre de la police, ont précisé les hauts parleurs...Une première dans les transports.
Quand enfin, je suis arrivée chez moi, j'ai vite regardé les mails sur internet: que des bonnes nouvelles !
Malgré cela, je me suis étendue, et je suis restée jusqu'à 4 heures du matin, sans arriver à dormir, et incapable de réfléchir: en état de mort psychique. De deux chocs superposés d'une ampleur insoupçonnée...
De vrais chocs électriques, qui me confirment les visées policières, cruelles et barbares de cette ancienne pratique hospitalière, pratiquée également pendant la deuxième guerre mondiale, et naguère remise en cause par Foucault et les siens. A juste titre.
Je fais partie des gens qui analysent la situation politique comme extrêmement grave, et d'où je suis, je souffre de mesures de rétorsions quotidiennes tout aussi graves. Mais à ce point: je n'avais jamais vécu cela de toute ma vie...
Cordialement
(je poursuivrais prochainement la chronique des graves méfaits de l'extrême-droite ainsi que ceux des officines de barbouze sarkoziens !)