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marie christine vergiat

Juriste Militante de l'égalité et des droits Vice-Présidente de la LDH 2019/2024 Députée européenne de 2009/2019

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Billet de blog 10 septembre 2023

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De quoi la LDH est-elle le nom ?

Cette chronique a été publiée au mois de mai 2023 peu après le début des attaques contre la LDH. Elle avait pour but de rappeler un certain nombre de choses concernant l'histoire de la LDH et ses combats pour la République et ses valeurs au moment où la première ministre prétendait qu'elle ne reconnaissait plus l'association.

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Depuis quelques semaines, la Ligue des droits de l’Homme (LDH) est l’objet d’attaques virulentes
initiées par G. Darmanin qui l’a menacée de lui retirer les subventions de l’Etat. Plus grave, ces
attaques ont été confortées par la Première ministre accusant, entre autres, la LDH d’« ambiguïtés
sur l’islam radical » et prétendant ne plus reconnaitre l’association.
Ces interventions ont déclenché une slave de réactions des opposants les plus constants de
l’association allant de certains « laïcistes », donneurs de leçon, type Caroline Fourest, qui, sous
prétexte de laïcité, ont lancé une croisade contre les musulmans, jusqu’à l’extrême droite en passant
par la LICRA.
Le tout a heureusement été compensé par un immense mouvement de solidarité et de soutien dont
l’appel « Ne touchez pas à la LDH » lancé par l’Humanité.
La LDH, née en 1898, au moment de l’affaire Dreyfus, a une longue histoire faite de combats
récurrents contre les pouvoirs publics et notamment sur la question des violences policières : sa
première enquête sur le sujet a été menée en Algérie dès 1898. Et c’est justement cette
dénonciation des violences policières, mots qu’il ne faudrait pas prononcer selon le Président de la
République, que la LDH est une nouvelle fois cloué au pilori.
Donc, si l’on peut reprocher quelque chose à la LDH, c’est plutôt la constance de ses positions.
Depuis sa création, la LDH a toujours eu comme horizon de défendre « toute personne dont la liberté
serait menacée ou dont le droit serait violé » et « de ne jamais accepter, même sous prétexte de
raison d’Etat, l’abandon des formes légales » 1  et donc le respect du droit sous toutes ses formes y
compris international. La Déclaration de droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, celle de 1793
complétées par la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1848 dont elle est d’ailleurs une
des initiatrices, lui servent de guide.
Si elle est prise pour cible, c’est sans doute parce qu’elle est une sorte de symbole des combats
républicains depuis son origine : lutte contre le racisme sous toutes ses formes, soutien aux combats
du mouvement ouvrier, lutte contre le fascisme, justice, droits des femmes, lutte contre toutes les
discriminations et bien d’autres.
Mais il y a plus grave car aujourd’hui, ces attaques se superposent avec le mépris du dialogue social
et le bâillonnement du Parlement. Ce sont les fondements même de notre démocratie qui sont
piétinés et c’est ensemble que nous devons nous mobiliser pour défendre réellement les principes de
la République, trop souvent bafoués par ceux-là même qui prétendent les protéger. La LDH, fidèle à
ses engagements, sera aux côtés de toutes celles et tous ceux qui veulent être de ce combat.

1 Extrait du premier manifeste de la LDH publié le 17 juin 1898

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