Le torchon publié dans Valeurs actuelles, avec comme « héroïne », Daniele Obono transformée en esclave est un texte raciste, révisionniste et négationniste. Il cherche à banaliser l’esclavage comme si la traite atlantique n’en avait pas profondément changé la nature.
Le magazine est de plus en plus le porte-parole d’une extrême droite décomplexée avec ses Unes islamophobes, anti-migrants, anti-Roms, misogynes, antiféministes, et même anti-écolo… Anti tout ce qu’ils rejettent.
Qu’on en juge : « Roms l’overdose », « Les islamo- collabos », « Le poisson gauchiste » (et ils ont une vision assez large de ce terme), « L’invasion qu’on nous cache », « La nouvelle terreur féministe », ou encore « La terreur végan », « La tyrannie des biens pensant ».
Ils s’attaquent à tout ce qui n’est pas eux, tout ce qui n’est pas blanc, tout ce qui ne relèverait pas d’un soi-disant héritage chrétien, tout ce qui ne correspond pas à leurs valeurs rétrogrades venant d’autres siècles. Ils ont été condamnés à de multiples reprises pour incitation à la haine ou aux discriminations. Mais peu importe.
Et le président de la République a osé les légitimer en disant que c’était un bon journal et leur a donné une interview sur… les migrations (excusez du peu). Emmanuel Macron n’en est d’ailleurs pas à son coup d’essai. N‘est-ce pas lui qui ne cesse de remettre le couvert sur l’immigration l’intégrant dans « Le grand débat » au début de l’année 2019 alors que personne n’en avait parlé et exigeant un débat au Parlement à l’automne dernier. N’est-ce pas lui qui a lancé le terme d’« ensauvagement » (en référence directe au vocabulaire colonial (les bons sauvages qu’il fallait civiliser). Et ne vient-il pas plus récemment de traiter les écologistes de « amish ».
Ces dérives gangrènent peu à peu l’opinion publique d’autant qu’au nom de la liberté d’expression, ces porteurs de haine sont invités dans les médias mainstream pour déballer leurs théories racistes et faire de l’audimat. Ce sont les victimes du racisme qui deviennent les coupables. Ceux et celles qui dénoncent le racisme sous toutes ces formes deviennent des islamo-gauchistes, des relativistes, des communautaristes tout comme, dans les années 30, leurs ancêtres dénonçaient le particularisme des Juifs.
Les mots ont un sens. Le racisme peut prendre différentes formes mais le racisme anti blancs n’existe pas car le racisme s’inscrit dans une longue Histoire qui est d’abord celle d’un rapport de domination.
La 2ème Guerre mondiale nous a appris que ce combat comprenait le respect de chaque être humain et de sa dignité. Cela été inscrit dans la DUDH (Déclaration universelle des droits de l’Homme) de 1948.
Et au moment où le gouvernement annonce un texte sur le séparatisme, soyons vigilants, n’opposons pas les luttes les unes aux autres et pensons à Martin Niemöller : « Quand ils sont venus me chercher… »