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Juriste Militante de l'égalité et des droits Vice-Présidente de la LDH 2019/2024 Députée européenne de 2009/2019

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Billet de blog 14 juin 2024

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Vous avez dit réarmement

Article publié en mars dernier, après mon énervement de voir le vocabulaire guerrier utilisé par le Président de la République.

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Le Président de la République nous a habitué depuis fort longtemps à un vocabulaire guerrier. Ce fut notamment le cas pendant la crise sanitaire, période au cours de laquelle, beaucoup doivent se rappeler que les décisions étaient prises dans le cadre d’un conseil de défense et que nous étions en guerre… contre le virus. Un vocabulaire hallucinant face à la situation dramatique dans laquelle se trouvaient et se trouvent encore les hôpitaux.

Dans le même esprit, le budget de la défense (pardon celui des armées) a augmenté de façon effarante depuis 2017.  Il est passé de 32,3 milliards d’euros à 43,9 milliards en 2023 avec l’objectif d’atteindre 2 % du PIB soit plus de 50 milliards. Cela représente une augmentation moyenne de 7,4 milliards d'euros par an ; un budget en augmentation de 23% par rapport à la période 2014-2018.

Plus récemment en novembre dernier, les parlementaires ont décidé que les fonds du livret de développement durable et solidaire et du livret A et pourraient désormais bénéficier également à l’industrie de la défense. Et ce, alors que les mesures pour faire face aux changements climatiques tardent tant à venir et que la crise du logement devient dramatique (15 millions de personnes mal logées selon la Fondation Abbé Pierre et 300 000 à la rue). Les sommes concernées ne seront sans doute pas colossales mais quel symbole[1].

Mi-janvier, le président de la République nous a annoncé un « réarmement » civique et démographique.

S’agissant du premier, le président de la République propose de revenir à l’uniforme dans les écoles et à la remise officielle des diplômes ce qui s’ajoute à son obsession du SNU, le service national universel. En résumé, il veut faire de chaque petite Française et de chaque petit Français un bon petit soldat et non plus un jeune citoyen ou citoyenne en devenir, capable de développer son esprit critique et d’être capable des choix en étant outillé pour le faire.

Mais pour le 2ème, on en tombe littéralement par terre. Il s’agit ni plus ni moins que d’instrumentaliser le corps des femmes et en particulier leurs ventres à coup de plan de lutte contre l’infertilité. Alors on a envie de lui dire comme l’a fait une chroniqueuse de France Inter :"laissez nos utérus en paix". Nombre de commentaires, après les réactions notamment des féministes, ont jugé ce vocabulaire contreproductif, moralisateur et infantilisant surtout quand le discours est prononcé par le premier chef d’Etat français à ne pas avoir eu d’enfant !

Immanquablement, on pense au trop célèbre « Travail, Famille, patrie » et après le triste épisode de la loi sur l’asile et l’immigration, où l’on a vu les voix de la majorité gouvernementale s’allier avec fort peu de scrupules, avec celle de la droite et de l’extrême droite, on se dit que cet homme est vraiment capable de tout...

[1] Même consternation en ce domaine quand on voit nommer comme responsable des politiques du logement un parlementaire qui a fait voter un texte qui au nom de la lutte contre les squats va faciliter les expulsions locatives.

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