Ce président est d’un cynisme sans doute inégalé.
Quasiment chaque jour, nous en avons un nouvel exemple. Je n’en prendrai que quelques-uns parmi les plus récents.
Début septembre, il se rend à Marseille pour ouvrir le Congrès de l’Union internationale pour la conservation de la nature et livre un discours vibrant, avec des trémolos dans la voix nous dit-on, dans lequel il annonce monts et merveilles pour après 2022 bien sûr. Ça, c’est pour les écolos…
Mais quelques jours plus tard, les amoureux de la nature découvrent avec stupéfaction quatre projets d’arrêtés publiés sur le site du ministère de la transition écologique pour consultation publique et dont l’objectif est d’autoriser le massacre de plus de 110 000 oiseaux sauvages. On peut parler de tueries quand la soi-disant chasse traditionnelle se fait avec des instruments qui ne laisse aucune chance à ces pauvres volatiles de s’échapper : longs filets horizontaux tendus en plein champ, cages tombantes, filets rabattants ou lacets à nœud coulissant ; autant de procédés annulés par le Conseil d’Etat en juillet car non conformes aux exigences du droit européen relatif à la protection des oiseaux sans parler de la chasse à la glu dont l’illégalité a été dénoncée par la Cour de Justice de l’Union européenne. Ça, c’est pour les chasseurs.
Il est vrai que ce gouvernement se fait une spécialité de contourner les décisions de justice (voir par exemple ce qu’il en est de la circulation des drones et des contrôles de police).
On pourrait parler aussi de la panthéonisation de Joséphine Baker tout à fait louable en soi mais qui passe mal quand on sait que ce choix est avant tout fait pour bloquer les demandes visant à faire entrer au Panthéon Gisèle Halimi, coupable d’avoir trahi la France en défendant des membres du FLN. Ça, c’est pour les Pieds-noirs.
Et puis le voilà qui, sans vergogne, réunit 300 harkis à l’Elysée pour leur demander pardon au nom de la France et leur a annoncé le dépôt d’un projet de loi (Emmanuel Macron en annonce beaucoup en ce moment sans doute parce qu’il sait qu’ils n’ont aucune chance d’être adopté avant les élections présidentielles) par lequel la France leur accordera reconnaissance et réparation. Il ne s’agit pas de critiquer cette décision, il y a 60 ans qu’elle aurait dû être prise mais c’est l’hypocrisie qu’il y a derrière ce type de cérémonies qui donne envie de vomir.
L’esprit de balancier si cher au président de la République, le « en même temps » est plus que jamais à l’ordre du jour et il ne fait aucun doute que cela va se multiplier dans les mois qui viennent.
De quoi nous donner envie de boycotter l’actualité…