un homme est venu me chercher, j’ai fui mon village et le 30 décembre 2006 dans le deuxième village où je me cachais au moment où je revenais de la pêche, j’ai entendu un gros bruit, ça venait de la maison et l’homme que je connaissais et que j’avais fui parce qu’il cherchait à m’enrôler dans les milices d’auto défense du Delta était accompagné de 5 hommes et ils battaient ma femme à ce moment où je revenais de la pêche et ils battaient ma plus jeune sœur et ils battaient mon père, je me suis jeté sur le premier des hommes, deux hommes m’ont sauté dessus, m’ont frappé avec la crosse de leur pistolet et m’ont aspergé les yeux d’un liquide. Ils m’ont couvert la tête et amené dans leur hors bord, après 3 heures de navigation ils m’ont découvert la tête et j’ai vu 25 personnes, certaines de mon village, les autres non. Le 8 janvier 2007 on a entendu un gros bruit, des hélicoptères et des coups de feu, on ne s’occupait pas de nous et j’en ai profité pour m’échapper en courant à travers les buissons et ça faisait presque 3 heures comme course et je me suis reposé contre le tronc d’un gros arbre humide et le froid d’un pistolet m’a réveillé sur la tempe, le froid du pistolet, et je pense que je suis mort, le soldat me vise puis m’ordonne de me lever et de lever les mains et j’avance devant lui et nous marchons 10 minutes et 10 minutes je pense il va ou il ne va pas me tuer et on trouve un groupe de soldats et ils me battent avec les crosses des fusils pour savoir où est le chef des rebelles et ils me brûlent avec leurs cigarettes puis je me suis évanoui ou j’ai fait semblant, j’ai voulu faire semblant mais je ne sais plus parce que je me réveille sans savoir où je suis et j’ai marché et j’ai marché jusqu’à une rivière et j’ai rencontré un pêcheur, il s’appelait E., il venait d’Ofuma, il m’a conduit chez lui sur son bateau et il faut ajouter qu’avant ça, je l’ai dit aux officiers de l’asile, le 2 janvier, au matin, deux miliciens me tenaient et un me taillait la peau avec une lame de rasoir ici sur le front et ici sur le bras et à midi ils m’ont fait boire un liquide noir, un verre environ, et ce liquide noir inconnu c’était tous les jours, jusqu’aux hélicoptères. Après je suis venu en France grâce à un ami d’un ami du pêcheur E. et j’ai demandé l’asile et j’ai renouvelé la demande de l’asile, je suis arrivée en France le 14 mars 2007 et je n’ai pas eu l’asile
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Lek Dukagjin au XVIème siècle a fixé la loi Kanun dans le Nord de mon pays et le père le fiancé et l’oncle Fisha ont rencontré autour d’un café le père et le frère de la famille Luka, les Fisha ont demandé la main de Luka Enkedela, ils ont présenté la richesse et le pouvoir de la famille des Fisha aux Luka qui en avaient aussi, de la richesse et du pouvoir mais Luka Enkedela n’aimait pas son fiancé, elle allait se suicider, nous avons parlé au téléphone et nous nous sommes rencontrés derrière la boulangerie, j’avais un grand appartement et un bon travail et nous étions le 5 janvier et nous avons été heureux mais la gjakmarrja s’est déclenchée, avec des matraques de métal elle s’est déclenchée, A. et K. Luka m’ont frappé au visage et à la tête, m’ont enfoncé un poignard dans l’estomac, quand je me suis réveillé j’ai vu quelques lumières sous la voix de ma mère, j’ai quitté l’hôpital allongé dans un fourgon le corps couvert d’un drap et il nous a fallu déménager pour fuir la vengeance des Luka, ma mère mon père et moi allions à Tropoje, la route était mauvaise, les blessures s’ouvraient, à l’aube du 24 janvier nous étions arrivés, le docteur B. vint me soigner et jusqu’à la fin février il me changea les pansements et la sonde et jusqu’au 27 mars je restai cloîtré dans la maison de Tropoje. Jamais je ne me suis approché des fenêtres et je suis devenu gros puis je suis venu ici où j’ai demandé l’asile puis mon asile a été rejeté